14th April 2016 - UEFA Europa League - Quarter-Final (2nd Leg) - Liverpool v Borussia Dortmund - Mamadou Sakho of Liverpool (L) and teammates Dejan Lovren (C) and Divock Origi (R) celebrate victory - Photo: Simon Stacpoole / Offside. (Simon Stacpoole/OFFSIDE/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Dans la légende : Dejan Lovren, en héros, offre une qualification épique à Liverpool face au Borussia Dortmund !

Une place en demi-finales de Ligue Europa, ça se mérite. Et clairement, les Reds ne l'ont pas volée. À force d'abnégation, ils ont tenu bon et fait rompre Dortmund en fin de match, faisant exploser Anfield de bonheur (4-3).

La leçon : Renversant, Liverpool file en demi-finales

En furie sur son banc toute la soirée, Jürgen Klopp n'a finalement pas célébré le but de la qualification. Une marque de respect envers son ancien club. Mais s'il est resté impassible, il devait bouillir de l'intérieur. Parce qu'il a dû cravacher pour conduire les siens à la victoire. C'est bien simple, Liverpool n'aura mené que trois minutes, les dernières du match. Suffisant pour arracher une qualification en demi-finales de Ligue Europa.

Lire : les notes de Liverpool-Dortmund

Contrairement à Tuchel en fin de match, Klopp ne s'est pas démonté quand Dortmund marquait coup sur coup dans les dix premières minutes. Et au lieu de demander à ses joueurs de se projeter, quitte à s'exposer derrière, il a pensé intelligemment. D'abord, poser le pied sur le ballon. Ensuite combiner en attaque. Et enfin tenter de percer le verrou allemand. Ce fut dur, Origi manquant de réussite plusieurs fois face au but. Mais la stratégie a fini par s'avérer payante au retour des vestiaires - certainement après une causerie véhémente du technicien. Origi marquait enfin, après une succession de combinaisons en une touche de balle remarquable (1-2, 48e). Même chose après le break de Dortmund (1-3, 57e). Serein, il ne subissait pas, et encourageait ses joueurs.

Et puis, il faut l'avouer, il a pu s'appuyer sur un Coutinho très en forme (voir plus bas). Décisif à deux reprises pour remettre les Reds sur les rails (66e, 78e), il faisait beaucoup de mal aux hommes de Tuchel. On peut aussi parler de Milner. Capitaine, taulier, pompier de service, soldat infatigable, excellent tireur de coups de pied arrêtés, bref, un patron. C'est lui qui déposait le ballon sur la tête de Lovren dans les ultimes instants (4-3, 90e + 1). Consumé par une soirée stressante, Klopp n'est pourtant pas près de s'éteindre.

Le gagnant : Coutinho, tout feu tout flamme

Titularisé à gauche dans le 4-2-3-1 de Klopp, le Brésilien a été le facteur X de la rencontre. Intenable dans son couloir, il a réussi à insuffler un peu de folie à l'attaque des Reds. Ce on ne sait quoi qui a fait toute la différence en fin de match. Mais avant ça, il y a eu ce coup de rein qui poussait Hummels à écoper d'un carton jaune. Anodin sur le moment, mais importantissime, puisque l'Allemand ne pouvait pas se permettre de durcir le ton dans les derniers instants. Et puis, il y a eu cette superbe inspiration après un une-deux avec Milner où il tentait sa chance de loin (2-3, 66e). Ensuite, son corner, rendu décisif par une tête de Mamadou Sakho (3-3, 78e). Un régal de bout en bout.

Le perdant : Thomas Tuchel, coaching perdant

C'était latent. Les supporters poussaient. Jürgen Klopp haranguait ses joueurs. Puis Coutinho a marqué. Et l'exploit des Reds est devenu possible. En réaction, Thomas Tuchel a choisi la frilosité. Dès la 66e minute et le but du Brésilien, il garait le bus en défense. Sauf que tenir vingt-cinq minutes dans une ambiance pareille et en perdant confiance, ça n'a pas l'air de l'idée du siècle. Et ça s'est confirmé. Punition ultime, son premier remplacement, Ginter pour Kagawa, qui avait pour but de verrouiller la défense, s'est retourné contre lui. Sur le corner qui suivait, Ginter laissait filer un ballon que Sakho reprenait victorieusement ensuite (78e). Cruel, mais pas illogique, tant le technicien s'est liquéfié à l'approche de la fin de match. Espérons que ça lui serve de leçon.

Émile Gillet