aleksic (danijel) (MARTIN ALEX/L'Equipe)

Danijel Aleksic : «Si je revenais aujourd'hui à Saint-Étienne...»

Dimanche, le FC Saint-Gall (5e) va défier le FC Bâle, leader du championnat suisse. Le club comptera sur son buteur, Danijel Aleksic, attaquant serbe de 24 ans passé par Saint-Etienne et Arles-Avignon. Il revient pour FF sur son étonnant parcours et dévoile ses ambitions.

«Vous totalisez cette saison neuf buts en vingt-et-un matches. Vous êtes-vous fixé un objectif ? 
Je ne fonctionne pas ainsi. Ce qui compte, c’est que je m’éclate dans ce club qui, à défaut d’être le plus grand de Suisse, est à taille humaine. Il y règne une ambiance familiale, l’équipe est jeune et je suis totalement concentré sur le football. J’enchaîne les matches, ce qu’il me manquait jusque-là. Et, c’est vrai, la réussite est là. 
 
Vous avez quelques coéquipiers francophones, tels Yannis Taffer, formé à Lyon. Cela vous permet d’entretenir votre français ?
Oui. Je comprends un peu la langue mais je ne la parle pas bien. J’essaie parfois de la pratiquer au club. Je n’ai pas tout oublié ! À Saint-Étienne, j’avais suivi quelques cours, histoire de ne pas être totalement perdu. J’avais débarqué tout seul dans la ville et j’avais besoin d’un prof pour essayer de m’acclimater au plus vite à ma nouvelle vie.
 
Comment avez-vous atterri dans le Forez ?
En 2010, à dix-huit ans, j'ai été repéré au FK Vojvodine (NDLR : il a débuté dans l’élite serbe à seize ans) et courtisé par pas mal de clubs dont Manchester City et Fulham. J’ai finalement signé au Genoa pour 4 M€. J’ai pris plaisir à découvrir la Serie A à cet âge-là, faisant même mes débuts contre la Juventus une poignée de minutes. Puis, alors que je n’avais pas envie de partir, j’ai été prêté d’abord en Allemagne en D2 (au Greuther Fürth) puis en Grèce, à Kavala. Sept jours plus tard, je me suis blessé. Je n’ai pas joué au football pendant six mois ! J'étais toujours sous contrat avec le Genoa et j’ai enchaîné les galères. Finalement, fin 2011, j’ai fait deux semaines d’essai à Saint-Étienne. Je me suis entraîné avec la réserve puis les pros. L’entraîneur m’a lancé en CFA puis avec l’équipe première.

«Jouer le championnat allemand me plairait»

Vos premiers pas en L1 se sont déroulés en mai 2012, face à l’OM, en remplacement de Max-Alain Gradel. 
Il y avait de nombreux attaquants. Brandao était alors le numéro un, Aubameyang était là également. J’ai disputé quelques bouts de matches mais j’étais jeune, je revenais de blessure. Je n’étais pas au top. Si je revenais aujourd’hui à Saint-Étienne, je serais bien meilleur ! J’ai aimé ce club. J’ai été bien accueilli. Avec le coach, Christophe Galtier, nos relations étaient professionnelles, sans plus. On voyait qu’il connaissait bien le foot, qu’il maîtrisait son sujet. Même si j’ai très peu joué, j’ai apprécié cette expérience. Je continue de regarder certains matches des Verts et j’ai suivi leur élimination en Ligue Europa par Bâle.
 
Après Saint-Étienne, vous avez été prêté à Arles-Avignon, alors en Ligue 2.
Là, j’ai commis une grossière erreur. Sur toute la ligne. Je n’aurais pas dû aller à Arles. Les structures n’étaient pas au niveau et je ne suis pas étonné que le club ait disparu. Ma période à Arles ne représente aucun bon souvenir. Ensuite, ce n’était pas beaucoup mieux car je me suis retrouvé en Pologne, à Gdansk, avant de me relancer en Suisse.
 
Aimeriez-vous retrouver le Championnat de France ?
Pourquoi pas. Encore une fois, à Saint-Étienne, j’étais arrivé trop jeune et à court de forme. J’aime la Ligue 1. Mais j’avoue un penchant pour l’Allemagne. La Bundesliga, c’est un régal, au niveau du rythme, de l’état d’esprit, des tribunes, etc. Oui, jouer le championnat allemand, très spectaculaire, me plairait. En plus, je parle déjà la langue ! Mais je ne me prends pas la tête avec mon avenir. Je suis sous contrat avec Saint-Gall jusqu’en juin 2018.

«Thierry Henry est un modèle»

Quels sont vos modèles ?
Mon joueur préféré, c’est Thierry Henry. Pas seulement à Arsenal, j’ai aimé aussi son passage au Barça. Henry constitue un modèle. D’une manière générale, je suis fan des joueurs créatifs et élégants.
 
Vous avez été international serbe. Imaginez-vous retrouver l’équipe nationale ?
J’y crois toujours. Si je continue à marquer aussi régulièrement qu’à Saint-Gall, pourquoi pas. J’ai connu toutes les sélections de jeunes mais peu les A (une fois, en 2008, contre la Pologne). Je me suis un peu perdu en route mais là je suis bien. Et heureux.»
 
Arnaud Ramsay