di maria (angel) neymar cavani (edinson) (B.Papon/L'Equipe)

D'abord mené au score, le PSG a inscrit cinq buts à Strasbourg trois jours après sa défaite face au Real Madrid

Rapidement mené au score, Paris a très rapidement réagi pour obtenir une victoire plutôt aisée face à Strasbourg (5-2). Mais avec Madrid encore dans toutes les têtes. Cavani a inscrit un doublé.

Un PSG encore marqué par le Real

Moins de 72 heures après la défaite de Madrid, les hommes d'Emery étaient évidemment attendus au tournant. Sans Mbappé, suspendu, l'entraîneur espagnol alignait ceux qui ont ciré le banc mercredi soir comme Di Maria, Diarra, Kurzawa, mais surtout Thiago Silva, le capitaine, de retour. Et comment "mieux" enclencher le processus remontada quand vous encaissez un but au bout de six minutes ? Après une perte de balle de Neymar dans le camp strasbourgeois, en contre, Lala trouvait Aholou, bien seul, et abandonné par un Diarra en retard (0-1, 6e). Sonnés, les Parisiens trouvaient pourtant très vite les ressources pour se rattraper. En cherchant Kurzawa dans la surface d'une belle passe, Neymar voyait Lala, malchanceux, intervenir et décaler le ballon sur Draxler. Sans se poser de questions, l'Allemand trompait Oukidja du gauche (1-1, 10e). Le doute n'a pas duré bien longtemps. C'est d'abord Neymar qui inscrivait son 19e but de la saison (en 19 matches joués) en s'amusant dans la surface, avec un petit sombrero sur Koné (2-1, 23e). Sur le coup d'envoi, Pablo Martinez ratait son crochet et offrait le but du break à Di Maria (3-1, 23e). Sans vraiment forcer, le PSG faisait la différence. Mais pourtant, pendant la première période, c'est comme si toute une équipe et tout un stade étaient encore marqués par le revers du Real. On sentait nettement moins d'enthousiasme dans le jeu, Neymar semblait renfermé (avant d'être bien plus libéré après la pause), Dani Alves se montrait étonnamment nerveux, avec un Parc moins bruyant... De là à penser qu'il faudra du temps pour panser toutes les plaies ? Sûrement.

Diarra / Motta, duel pour Madrid

Après le repos, après le léger frisson de la réduction du score (voir ci-dessous), Paris tuait définitivement le suspense avec un quatrième but signé Cavani, après un caviar de Pastore (4-2, 72e). L'Uruguayen, bien lancé par Neymar, y allait de son doublé juste derrière (5-2, 79e) dans un dernier quart d'heure très débrydé. Pour un succès qui fera certainement du bien à tout un club.

Au centre des critiques et des discussions, le poste de sentinel a été occupé par Lassana Diarra ; Giovani Lo Celso évoluant un cran plus haut, comme cela lui va sûrement bien mieux. Après un début de rencontre assez compliqué, si ce n'est très difficile - Diarra enchaînant les mauvais choix -, plus les minutes passaient, plus l'ancien de l'OM se montrait à son avantage. On a notamment adoré ses 12 premières minutes de la seconde période. Plus intense dans ses efforts, Diarra enfilait son costume de nettoyeur, avec des interventions et des sorties de balle parfaites. C'est ce Diarra-là qui pourra prétendre à jouer face au Real. Juste avant l'heure de jeu, l'international français laissait sa place à Thiago Motta, de retour en Ligue 1 pour la première fois en 2018. Absent sur le deuxième but strasbourgeois, l'Italien, en gestionnaire, n'a pas pris de gros risques. Il faudra le voir sur la durée pour savoir s'il a réellement les moyens et le niveau pour aider les siens face à la bande de Zidane le 6 mars prochain.

Strasbourg n'a (presque) rien à regretter

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le RCSA pourra se féliciter d'avoir inscrit deux buts au Parc des Princes, et d'avoir été redoutable au niveau de l'efficacité. Car le deuxième tir cadré était synonyme de deuxième but à vingt minutes de la fin quand Bahoken, d'un plat du pied très précis, obligeait Areola à aller chercher le cuir dans ses filets (3-2, 67e). Strasbourg a réussi à faire douter ce PSG fragile. Et on n'ose imaginer si les hommes de Thierry Laurey s'étaient montrés bien plus concentrés comme sur la bourde de Martinez lors du but de Neymar. Même si les failles défensives sont un peu trop nombreuses (le score aurait pu être très lourd), il est en tout cas clair que le club alsacien a montré avec son audace et son talent (on a adoré Aholou) pourquoi il avait sa place en Ligue 1.

Timothé Crépin