(L'Equipe)

Coupe du monde, quarts, Uruguay-France : Maxi Gomez et Cristhian Stuani, ces attaquants qui pourraient remplacer Cavani contre les Bleus

Si l'absence d'Edinson Cavani venait à se confirmer, l'Uruguay d'Oscar Tabarez pourrait compter sur Maximiliano Gomez et Cristhian Stuani. Méconnus du grand public, les deux attaquants ont pourtant des arguments à faire valoir.

Le premier est un vétéran de la sélection, fort de ses trente-huit capes. Le second est une jeune pousse uruguayenne, fraîchement arrivée en Europe et pas encore rompue aux joutes internationales. Les deux joueurs, Cristhian Stuani (31 ans) et Maximiliano Gomez (21 ans), ont un enjeu commun : pallier l'absence supposée de l'attaquant phare de la Celeste, Edinson Cavani. Pas une mince affaire, quand on sait que le buteur du PSG pèse déjà trois buts dans le parcours mondialiste de son équipe. Mais les deux comparses, que dix ans séparent, ont tous les deux réalisé d'excellentes saisons dans leurs clubs respectifs lors du dernier exercice.

Stuani, le partenaire d'antan

L'attaquant, qui a évolué avec Cavani à Danubio pendant trois ans en Uruguay, semble tenir la corde en cas de forfait de son coéquipier. Le profil de Stuani a plusieurs similitudes avec celui d'El Matador. Il est essentiellement un joueur de surface, bon dans la finition et costaud dans les duels. «Il faut faire attention à Christian Stuani, un attaquant chiant, très bon de la tête», a prévenu Antoine Griezmann en conférence de presse lundi. Le Colchonero ne s'y trompe pas : auteur de vingt et un buts en Liga cette saison (cinquième meilleur buteur du Championnat), Stuani en a marqué dix de la tête. L'Uruguayen, qui s'est exilé entre 2015 et 2017 à Middlesbrough, dans la plus pure tradition du football anglais, est revenu d'Angleterre métamorphosé. Et a bouclé le meilleur exercice de sa carrière en Europe avec Gérone la saison dernière.

Au sein de la formation espagnole de Pablo Machin (désormais à Séville), l'attaquant a pu profiter de l'importance prépondérante des latéraux - également une force de la sélection uruguayenne - et des nombreux centres qui lui ont été adressés. Son entraîneur l'expliquait en décembre dernier : «Tous les joueurs défendent et attaquent dans notre équipe. Stuani est un maître quand il s'agit de se déplacer dans les espaces proches du but, mais il faut aussi que les joueurs puissent le mettre dans de bonnes dispositions.» Pour résumer, Stuani ne s'échappera sûrement pas balle au pied pour éliminer quatre ou cinq adversaires. Mais c'est justement pour sa complémentarité avec Suarez qu'il pourrait être aligné vendredi. Et pour aider les siens sur coups de pied arrêtés, aussi.

Maximiliano Gomez, la fougue de la jeunesse

«Maxi» Gomez est quant à lui beaucoup moins connu que son coéquipier. Et pour cause, il ne compte que six sélections avec la sélection uruguayenne et n'a fait ses débuts en Europe qu'en août dernier. Mais cet attaquant véloce a très vite fait l'unanimité au Celta Vigo, inscrivant quatre buts sur ses trois premiers matches en Liga. Beaucoup plus costaud qu'Edinson Cavani (1,86m, 91kg), Gomez se rapproche davantage du style de Luis Suarez. Bon techniquement, malin et capable d'attaquer l'espace, il a réalisé une excellente première saison en Espagne, terminant avec dix-sept unités au compteur (7e meilleur buteur de Liga). Celui qui est surnommé "El Toro" a été récemment encensé par Juan Carlos Unzué, qui l'a coaché au Celta la saison dernière : «C'est un excellent joueur et un bon garçon, avec la tête sur les épaules. Il est très mobile, mais il est aussi capable de poser le jeu si cela est nécessaire.» Si l'Uruguay doit courir après le score ou injecter du sang neuf pour jouer les contres, nul doute que Maxi Gomez pourrait faire son apparition face à l'équipe de France. Cavani ou pas, le danger devrait quoi qu'il en soit planer sur la défense des Bleus.

Antonin Deslandes