pavard (benjamin) (F.Faugere/L'Equipe)

Coupe du monde, quarts de finale, Uruguay-France : Benjamin Pavard en toute sérénité

Après avoir marqué son premier but en sélection samedi contre l'Argentine, Benjamin Pavard a encore livré une prestation très solide face à l'Uruguay. Le latéral droit a été propre dans ses interventions, sans être vraiment inquiété par les attaquants de la Celeste.

Un but magnifique contre l’Argentine et un nouveau chant à sa gloire... Benjamin Pavard est définitivement sorti de l’anonymat. Il y a encore un an, personne n’imaginait le joueur de Stuttgart être titulaire avec l’équipe de France à la Coupe du monde. Et pourtant, après avoir connu sa première sélection en novembre dernier, il a poussé Djibril Sidibé sur le banc pour s’installer au poste de latéral droit chez les Bleus. Didier Deschamps n’avait donc aucune raison pour ne pas l’aligner contre l’Uruguay. Après avoir connu quelques difficultés défensivement en huitièmes de finale, Pavard a été impeccable contre la Celeste. S’il n’a pas marqué comme la dernière fois, la nouvelle coqueluche des Français s’est rassurée et a parfaitement rempli son rôle.

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Sérénité et autorité

Le jeu uruguayen a plutôt penché à droite sur les phases offensives, avec un Nahitan Nandez bien plus remuant que Matia Vecino ou Rodrigo Bentancur, les adversaires directs de Pavard ce vendredi. Il faut dire que le natif de Maubeuge n’a pas eu affaire à de gros clients. Les deux joueurs ont été très discrets pendant toute la rencontre (30 ballons touchés par Vecino, 32 pour Bentancur). En outre, il y avait aussi la menace Diego Laxalt. Le latéral gauche n’étant pas un défenseur de formation, sa vitesse aurait pu donner du fil à retordre à Pavard. Surtout que dans les premières minutes de la rencontre, il est parvenu à prendre le dessus sur l’ancien Lillois, trop léger au duel, pour ajuster un centre dangereux dans la surface (4e). La seule montée réussie par Laxalt, plus occupé ensuite à essayer de stopper l’intenable Kylian Mbappé.

Après cette première frayeur, Pavard a été quasiment parfait défensivement. S’il a été peu inquiété, il n’est jamais sorti de son match et a su effectuer plusieurs interventions décisives. En première période, sa lenteur ne l’a pas empêché de chiper le ballon à Bentancur, laissé seul sur le côté (29e). Il a également été très précieux sur les centres uruguayens en prenant le dessus sur Luis Suarez et consorts à plusieurs reprises pour soulager les Bleus, à l’image de ce dégagement de la tête sur un centre de Nahitan Nandez (35e) ou sur celui de Martin Caceres dans le deuxième acte (58e). Et Pavard s'est aussi montré intraitable dans les airs, au point de sérieusement agacer Suarez après un nouveau duel gagné (71e). Une copie vraiment propre.

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Un gros volume de jeu

En plus d’être serein défensivement, Pavard a beaucoup participé au jeu français. Le latéral droit a été très disponible et essentiel dans la construction. Avec Paul Pogba, il est d’ailleurs le joueur tricolore à avoir touché le plus de ballons (100). Car il n’est pas seulement bon pour défendre, il l’avait montré contre l’Argentine, il sait aussi se projeter vers l’avant. Dans le premier quart d’heure, il a donné le ton en profitant du bloc haut pour effectuer plusieurs montées. Pas toujours avec succès puisqu’il a été parfois oublié par ses coéquipiers, comme Antoine Griezmann qui aurait pu le décaler à droite alors qu’il était démarqué (19e). Et il n’a pas beaucoup combiné avec Mbappé.

Mais il a été généreux dans les efforts pour essayer de créer du surnombre et d’offrir des solutions à ses partenaires. Si ses centres n’ont pas souvent fait mouche, il aurait pu être décisif sur l’un deux mais Mbappé a manqué son contrôle (30e). Un match plein, et un succès qui lui permet de rester invaincu sous le maillot bleu après dix sélections. À 22 ans, Pavard disputera donc une demi-finale de Coupe du monde, mardi prochain, contre la Belgique ou le Brésil. Peu importe l’adversaire, la latéral droit devrait vivre un match beaucoup plus agité que celui de ce vendredi. Au menu pour Pavard : Neymar ou Eden Hazard ! 

Clément Gavard