Soccer Football - World Cup - Group E - Brazil vs Costa Rica - Saint Petersburg Stadium, Saint Petersburg, Russia - June 22, 2018 Brazil's Neymar reacts REUTERS/Lee Smith (LEE SMITH/Reuters)

Coupe du monde : Neymar, si différent de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ?

Neymar est de nouveau très attendu contre la Serbie ce soir (20 heures). Le génie brésilien, très critiqué dernièrement, n'est pas si différent de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Quoique...

Pas encore qualifié pour les huitièmes de finale, le Brésil aurait pu être dans une plus mauvaise posture sans son succès arraché dans le temps additionnel contre le Costa Rica (2-0) vendredi. Au cours de ce match, un homme a particulièrement attiré la lumière : Neymar. Outre son but, l’attaquant du Paris Saint-Germain a fait parler de lui pour ses frasques sur le terrain. Il y a d’abord eu ce penalty qui lui a dans un premier temps été accordé puis finalement refusé après utilisation de la VAR (78e), et ensuite ses pleurs au coup de sifflet final. Véritables larmes ou coup de com’ ? Les interprétations sont diverses, et les débats nombreux. Le comportement du numéro dix en énerve plus d’un, à commencer par ses compatriotes brésiliens eux-mêmes. Ainsi, l’ancien international Walter Casagrande reprochait à son pays en février dernier de «créer un monstre». «Il a déjà montré des comportements inappropriés au seins d’un collectif.» Des comportements que d’autres stars, comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, se gardent bien d’avoir.

Des similitudes de comportement avec le Ronaldo d'il y a dix ans

Car quand Messi cherche l’efficacité avec ses gestes techniques, Neymar préfère souvent trouver le meilleur moyen d’humilier son adversaire. Cela lui vaut d’ailleurs d’être victime de nombreuses fautes à chaque fois qu’il est présent sur la pelouse, lui qui en a subies dix lors du premier match du Brésil dans cette Coupe du Monde, contre la Suisse (1-1), un chiffre inédit dans la compétition depuis 1998. Neymar, ses grigris, ses provocations, ses exagérations, exaspèrent. En cela, l’attaquant de 26 ans rappelle le Cristiano Ronaldo d’il y a dix ans. Déjà reconnu comme faisant partie des meilleurs joueurs du monde, le Portugais était alors critiqué pour son égoïsme sur le terrain, ses gestes techniques inutiles, et ses simulations dans la surface de réparation. Des défauts qui se sont atténués avec le temps.

Une question de temps donc, avant que Neymar ne s’assagisse ? À déjà 26 ans, le prodige n’est plus un espoir, et encore moins un très jeune joueur. C’est pour cela qu’on en attend de plus en plus de lui au fil des saisons, et qu’on le compare aux plus grands. Et là, dans ce monde du football sous un régime de dictature des statistiques, «Ney» est en retard sur les temps de passage de Messi et Ronaldo. Quand le Brésilien n’a bouclé que deux saisons à plus de 30 buts (2014-15 et 2015-16), le Portugais en était déjà à trois et l’Argentin à cinq au même âge. Aussi, la meilleure saison de Neymar s’est élevée à 47 buts en 2014-15, quand Ronaldo avait déjà dépassé la barre des 50 réalisations une fois, et Messi trois fois.

Comme Ronaldo et Messi, Neymar porte sa sélection

Mais Neymar a dû vivre dans l’ombre de la Pulga pendant quatre saisons au FC Barcelone, ce qui le dédouane un peu. Avec le Brésil en revanche, c’est lui la star, comme les deux autres dans leur sélection respective. Et là, le Parisien répond aux attentes. Si sa Copa America 2015 a tourné court avec une suspension de quatre matches après son exclusion lors de la deuxième rencontre contre la Colombie (0-1), Neymar a mené la sélection olympique vers l’or à Rio en 2016. Deux ans plus tôt, il avait porté à bout de bras le Brésil lors de son Mondial, inscrivant quatre buts en cinq matches avant de sortir blessé contre la Colombie en quart de finale (2-1). Sans lui, on sait comment s’est terminée la Coupe du Monde brésilienne…
 
Si cette saison, la Seleçao s’est bien comportée sans sa star, on ne peut lui retirer l’influence qu’elle a, avec 56 buts en 87 sélections. En cela, Neymar ressemble à Ronaldo et Messi, qui font eux aussi, et peut-être encore plus, la pluie et le beau temps dans leur sélection. S’il entend les dépasser, le joueur le plus cher de l’histoire sait ce qu’il lui reste à aller soulever le 15 juillet prochain.

Florent Le Marquis