debuchy (mathieu) (P.Lahalle/L'Equipe)

Coupe du monde : Lemar, Payet, Fekir, Debuchy... Ces joueurs de L1 engagés dans un sprint final pour intégrer les Bleus

Dans moins de quinze jours, Didier Deschamps annoncera la liste des vingt-trois Bleus pour la Coupe du monde en Russie, ainsi que les réservistes en cas de forfait. En Ligue 1, ils sont plusieurs à pouvoir prétendre à une place, sans avoir la certitude de faire partie de l'aventure.

Thomas Lemar (Monaco)

Après la défaite face à la Colombie (2-3) en mars, il était inimaginable de ne pas voir Thomas Lemar être sélectionné pour le Mondial. Auteur d’un très beau but, le milieu de terrain avait fait un match convaincant, notamment en première période. Seulement, six semaines plus tard, sa présence dans la liste ne semble plus être une évidence. A l’image de son équipe, le Monégasque ne brille plus ces derniers temps. Lors des deux matches contre le PSG en finale de Coupe de la Ligue (0-3) et en Championnat (1-7), Lemar n’a jamais existé. Depuis le 9 mars, il n’a pas marqué un seul but et a délivré seulement une passe décisive (en huit matches). Une méforme qui soulève quelques interrogations et qui pourrait lui coûter sa place dans les vingt-trois.

Dimitri Payet (Marseille)

A l’inverse de Lemar, Dimitri Payet est en feu en cette fin de saison. Le Marseillais, qui n’avait pas été appelé par le sélectionneur lors du dernier rassemblement, souhaite probablement le convaincre et gagner sa place dans la liste. Depuis cette déception, l’international français a inscrit deux buts et délivré huit passes décisives. Si l’OM s’est qualifié pour la finale de Ligue Europa cette semaine, c’est en partie grâce à lui. Payet avait déjà été immense contre le RB Leipzig au Vélodrome (5-2), il a encore été impliqué sur le but de Rolando jeudi soir à Salzbourg (1-2), en tirant le corner. La finale contre l’Atlético Madrid le 16 mai prochain pourrait être une nouvelle occasion d’envoyer un signal à Deschamps, d'autant que les vingt-trois pourraient être annoncés le lendemain.

Florian Thauvin (Marseille)

De son côté, Florian Thauvin était présent lors du dernier rassemblement en sélection – qu’il avait dû quitter à cause d’une blessure avant le match en Russie -, mais sa place est loin d’être garantie pour le Mondial. L’attaquant marseillais réalise une très grande saison (24 buts et 17 passes décisives TCC), ce qui devrait être un argument de poids pour convaincre Deschamps de le sélectionner. Cependant, Thauvin doit faire face à une concurrence féroce en attaque, entre les Ousmane Dembélé, Kylian Mbappé ou Anthony Martial. Pour le natif d’Orléans – comme pour Payet -, la saison n’est pas terminée puisque l’OM doit encore se battre pour accrocher le podium en Ligue 1 et surtout disputer la finale de Ligue Europa. Des rencontres qui demanderont une grande débauche d’énergie à un joueur qui aura joué plus de cinquante matches en 2017-2018.

Nabil Fekir (Lyon)

Il y a encore de l’espoir pour le capitaine lyonnais. Nabil Fekir avait été appelé par Deschamps pour les matches amicaux face au Pays de Galles (2-0) et l’Allemagne (2-2), en novembre dernier. Remis d’une blessure au genou qui l’a écarté des terrains pendant plus d’un mois, il a fait son retour contre Amiens (3-0), le 14 avril. Le milieu offensif a retrouvé le chemin des filets la semaine suivante, à Dijon, avant d’être passeur décisif contre Nantes (2-0), le week-end dernier. Les deux matches restants avant la liste (Troyes et Strasbourg) ne devraient pas avoir une grande incidence sur la décision du sélectionneur. Mais son profil atypique, visiblement apprécié du staff tricolore, pourrait être un atout. Fekir doit désormais patienter avant de savoir s’il aura l’opportunité de participer à une première compétition internationale.

Adil Rami (Marseille)

Avant la blessure de Laurent Koscielny, la hiérarchie des défenseurs centraux semblait bien établie. Mais depuis jeudi soir, la donne a changé et Adil Rami a clairement une carte à jouer. Deschamps pourrait choisir d’appeler le Marseillais, lui aussi droitier, pour pallier au forfait du joueur d’Arsenal. Déjà en octobre dernier, le sélectionneur avait fait confiance à Rami après la blessure de…Koscielny. L’ancien Lillois semble donc être le grand favori, surtout qu’il réalise une saison pleine avec l’OM (53 matches). Son expérience (32 ans) et sa connaissance du groupe France (33 sélections) sont aussi des éléments qui pourraient jouer en sa faveur.

Mathieu Debuchy (Saint-Etienne)

Sa dernière sélection remonte à septembre 2015. Pourtant, Mathieu Debuchy (32 ans) est un candidat plus que crédible pour postuler au poste de latéral droit en équipe de France. Arrivé à Saint-Etienne en janvier (il était libre de tout contrat), il a surpris son monde en réalisant de très bonnes prestations. L’ancien Gunner contribue grandement à la nouvelle solidité défensive des Verts (8 buts encaissés en 12 matches). Mieux, il n’a pour l’instant connu aucune défaite en douze rencontres avec sa nouvelle équipe. Pour ne rien gâcher, il s’est mué en buteur à quatre reprises. Entre la blessure de Djibril Sidibé – toujours incertain – et la faible concurrence, Debuchy est bien parti pour vivre un nouveau Mondial, quatre ans après avoir été titulaire lors de l’aventure au Brésil.  

Bouna Sarr (Marseille)

Et si Bouna Sarr était la surprise du chef ? Ce n’est pas le genre de Deschamps mais depuis sa reconversion au poste de latéral droit à l’OM, le joueur de vingt-six ans est très convaincant. A l’hiver, il se disait même que le staff des Bleus gardait un œil sur ses performances. Son ancien poste de milieu offensif lui permet d’avoir des facilités dans la projection vers l'avant. Cependant, le Marseillais doit encore progresser dans son nouveau rôle. Il a montré ses limites dans les tâches défensives à Salzbourg, jeudi soir, ce qui pourrait ne pas plaider en sa faveur. «On ne va pas se mentir, Sidibé est le numéro 1 à ce poste. Mais il n’y a jamais vraiment eu de numéro 2. Pourquoi ne pas prétendre à cette place en continuant à être performant ?», a-t-il déclaré la semaine dernière au micro de RMC. L’espoir est permis.

Clément Gavard