messi (lionel) griezmann (antoine) (P.Lahalle/L'Equipe)

Coupe du monde, huitièmes, France-Argentine : Antoine Griezmann pas encore au top

Dans un match fou au cours duquel l'équipe de France a marqué quatre fois, Antoine Griezmann n'a toujours pas affiché son meilleur visage, surtout offensivement. Il peut et doit faire plus.

Il est le joueur de champ qui a essuyé le plus de critiques à l'issue du premier tour. Malgré son but contre l'Australie (2-1), Antoine Griezmann s'est montré extrêmement décevant lors des trois premiers matches, ne réussissant pas à porter l'attaque de l'équipe de France. Le numéro sept des Bleus était donc attendu au tournant lors de ce huitième de finale. Mais sa prestation a été largement effacée par celles de Kylian Mbappé, Benjamin Pavard ou encore Blaise Matuidi.

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Pourtant, le début de match de Griezmann laissait entrevoir de bons espoirs de rédemption. Après un coup franc obtenu par Mbappé, Paul Pogba laissait tirer le Madrilène qui fracassait la barre transversale de Franco Armani (9e). Moins de cinq minutes plus tard, "Grizou" prenait de nouveau ses responsabilités en transformant un penalty obtenu par Mbappé, encore lui. Pas très bien placée, la frappe décroisée prenait néanmoins le gardien de l'Albiceleste à contre-pied (1-0, 13e). La renaissance pour Griezmann, au même moment qu'à l'Euro ? Pas totalement.

Un positionnement très reculé sur le terrain

Car le reste de sa première période n'a pas offert beaucoup de bonnes choses. Offensivement, Griezmann lançait bien Pogba au milieu du terrain, grâce à une bonne passe entre deux Argentins, mais l'action n'aboutissait pas (31e). Défensivement, on retiendra ce gros retour dans sa propre surface, dans les pieds de Lionel Messi (37e). Sinon, le premier buteur du jour a beaucoup ressemblé à ce qu'il est depuis le début de la Coupe du monde : un attaquant en manque de confiance, d'inspiration et de précision.

Griezmann, tantôt dans l'axe, tantôt sur un côté, a joué très bas une grande partie du match, se trouvant parfois juste devant Pavard côté droit, ou alors même derrière Pogba au milieu du terrain. Difficile de faire la différence devant dans cette position-là... Le numéro sept n'a que très peu touché le ballon dans les trente derniers mètres argentins. Quand c'était le cas, la réussite n'était pas au rendez-vous. Les combinaisons flamboyantes avec Giroud, récurrentes depuis deux ans, ont paru bien lointaines durant ces 90 minutes.

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Tout au long de la partie, l'équipe de France a évolué en contre-attaque. L'implication de Griezmann sur celles-ci a pu également susciter de l'étonnement : à de nombreuses reprises, le Madrilène s'est arrêté en pleine course, ralentissant considérablement le jeu quand ses coéquipiers se ruaient dans le camp adverse (38e, 77e). La faute à un manque de confiance dans le dernier quart du terrain ? Sur une de ses seules réelles percées, Griezmann effaçait pourtant bien Marcos Rojo d'un dribble, mais manquait complètement son centre (26e).

Pas impliqué sur les deuxième et troisième buts

Au final, ce sont donc d'autres Bleus qui ont mis "Grizou" dans l'ombre lors de cette rencontre, aussi et surtout car ce dernier n'est presque pas apparu pendant le quart d'heure fou des Français, peu après le second but argentin. C'est bien lui qui manquait une grosse occasion d'égaliser, ne profitant pas d'une mésentente entre Federico Fazio et son gardien (56e). Mais dans les minutes suivantes, Griezmann n'était pas impliqué, de près ou de loin, sur les buts de Pavard (2-2, 57e) et Mbappé (3-2, 64e). On lui créditera quand même une bonne déviation pour Matuidi, permettant au milieu turinois de lancer le jeu vers l'avant sur le quatrième but (4-2, 68e).

Remplacé par Nabil Fekir pour la quatrième fois de la Coupe du monde (83e), on retiendra surtout de la performance de Griezmann son travail au milieu du terrain, plutôt que son influence offensive. Le meilleur buteur de l'Euro 2016 n'a pas non plus endossé le costume de patron, de taulier, et cela s'est vu après le second but argentin. Mais les Bleus sont quand même passés. Quatre buts sans un Griezmann au top ? Vivement qu'il le soit.

Florent Le Marquis