neymar (R.Martin/L'Equipe)

Coupe du monde, groupe E : Neymar monte sérieusement en régime avec le Brésil

Aligné sur la gauche de l'attaque dans le traditionnel 4-3-3 de Tite face à la Serbie, le Parisien a régalé, se montrant décisif pour les siens. Et il s'est de nouveau rassuré sur sa forme physique à l'entame de la phase à élimination directe.

On l’avait quitté en larmes sur la pelouse après la rencontre contre le Costa Rica, après avoir assuré la victoire de son équipe dans arrêts de jeu (2-0). Pour ce troisième match décisif face aux Serbes, où le Brésil pouvait se contenter d’un nul, on a retrouvé le Neymar virevoltant et facile techniquement, des qualités qui ont fait de lui un des meilleurs joueurs du monde avant sa terrible blessure au pied droit en février. Ce mercredi soir, à la Otkrytie Arena de Moscou, le Parisien a régalé par ses gestes techniques, comme ce petit pont sur Kolarov dès les premières secondes de jeu. A l’origine de plusieurs percées dans le camp serbe (2e, 10e et 29), ses décalages vers ses coéquipiers auraient pu être décisives si ces derniers s’étaient montrés plus justes dans les avant-dernières passes. Sa vitesse et sa percussion en première période ont également parlé. Toujours pris par deux ou trois adversaires, il n’a pas tenté d’en faire trop balle au pied, et a passé son temps à toujours chercher la bonne solution par ses passes lasers ou ses renversements de jeu. L’ancien Blaugrana a également pris sa chance devant le but, mais ses deux tirs n’ont pas trompé Stojkovic (25e, 45e+1).

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Une passe décisive pour Thiago Silva

Impliqué dans 18 buts lors de ses 17 dernières apparitions avec le Brésil, Neymar, à l’instar de sa formation, a d’abord subi pendant une bonne dizaine de minutes après la pause, les Serbes tentant par tous les moyens de revenir au score après le but de Paulinho (35e). C’est bien lui qui a tenté de sonner la révolte brésilienne, lors d’un contre mené par Coutinho, mais sa frappe du gauche a été détournée par le gardien du Partizan Belgrade (57e). Toujours aussi facile balle au pied, et après s’être joué de son adversaire direct, il a décalé son partenaire privilégié dans le jeu, Coutinho, avant de voir Rukavina se jeter et envoyer le ballon en corner (67e). C’est d’ailleurs sur ce coup de pied arrêté qu’il a permis aux quintuples champions du monde de faire le break, en déposant magistralement le cuir sur la tête de Thiago Silva (68e), pour une réalisation 100% PSG. Le match était dès lors plié, et le n°10 brésilien n’avait plus qu’un objectif en tête : marquer pour rendre sa prestation encore plus aboutie, et démontrer à la planète football et aux sélections encore en course dans cette Coupe du monde qu’il était réellement de retour. Sa prestation dans les dix dernières minutes fut d’ailleurs des plus énervantes et frustrantes. On retrouvait le Neymar focalisé sur le but adverse, mais ses frappes (83e, 89e) et son lob pourtant bien senti (86e) sont restés vains.

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Un sacré duo avec Coutinho

Si son jeu s’avère encore perfectible, marqué exclusivement par sa volonté de trop garder le cuir, sa prestation face à la Serbie est sa plus aboutie depuis son retour de blessure fin mai, lors du premier match de préparation face à la Croatie (2-0), et ce même s’il n’a pas marqué. Partenaire privilégié des siens sur l’ensemble de la partie, en atteste son nombre de ballons touchés (119, le plus grand de son équipe), il a globalement tenté de chercher ses partenaires sur le front de l’attaque, et notamment Philippe Coutinho (43 passes échangées entre les deux !), par ailleurs auteur d’une partie XXL. Cette montée en puissance s’avère très positive pour Tite, qui sait qu’il aura besoin d’un Neymar de gala si s’il veut voir les chances de sa formation de remporter un sixième de champion du monde augmenter. Il y a du mieux, même du très bien, notamment lors de transmissions de balle rapides qui permettent d’éclairer le jeu des Brésiliens et d’avoir par conséquent toujours un temps d’avance sur les adversaires. Mais Neymar doit encore corriger certains petits défauts, notamment de tomber dans la facilité lorsque le score de son équipe est acquis.

Joffrey Pointlane