Soccer Football - World Cup - Group E - Brazil vs Switzerland - Rostov Arena, Rostov-on-Don, Russia - June 17, 2018 Brazil's Neymar reacts after missing a goal scoring opportunity REUTERS/Damir Sagolj (Reuters)

Coupe du monde, groupe E : la Suisse tient tête au Brésil (1-1) !

Dominateur dans l'ensemble mais pas forcément dans un grand soir au niveau du jeu, le Brésil a été accroché par une équipe suisse remarquable de solidarité.

La leçon : le Brésil a encore du travail

On le sait, le talent et le statut de favori ne suffisent pas pour remporter un match de football. Peu inspirés dans l’ensemble, et pas forcément au top physiquement, les Brésiliens, pour leurs grands débuts dans le Mondial, se sont cassés les dents sur un adversaire courageux, et qui a su faire parler son réalisme des deux côtés du terrain. Dominateurs avant le repos, les hommes de Tite ont pourtant enchaîné les occasions, et logiquement ouvert la marque sur un bijou de frappe enroulée de Coutinho (20e). Suffisant pour l’emporter ? Pas vraiment. Le Brésil a alors quelque peu levé le pied, et laissé son adversaire revenir petit à petit dans la rencontre.

Après avoir laissé passer l’orage, les Suisses ont égalisé sur leur première véritable occasion. A l’origine, un corner frappé par Rodriguez. Après s’être débarrassé de Miranda, Zuber ne s’est pas fait prier pour tromper Alisson d’une tête puissante (50e). Tout était donc à refaire pour une Seleçao brouillonne, et qui a beaucoup trop axé son jeu sur le revenant Neymar. Les Brésiliens ont eu beau reprendre le contrôle du ballon, et du jeu, ils n’ont jamais réussi à reprendre les devants au tableau d’affichage, malgré plusieurs grosses occasions (Coutinho 70e, Neymar 78e et 88e, Firmino 82e, Thiago Silva 90e, Miranda 92e, Augusto 95e). Si rien n’est perdu pour le quintuple vainqueur de la compétition, il faudra montrer autre chose pour espérer ajouter une sixième étoile à sa collection.

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Le gagnant : la solidarité suisse

On les disait battus d’avance, et souvent avec un carton à la clé. Les Suisses ont pourtant su faire le nécessaire pour arracher le nul face à une Seleçao pas particulièrement inspirée, et qu’ils ont su gêner par leur bloc bas. Solidaires et bien en place, Lichtsteiner et ses copains ont réussi le match quasi parfait. S’ils ont égalisé sur l’une de leurs (très) rares occasions, ils ont ensuite su se serrer les coudes pour contenir les assauts ,adverses, à l’image d’un duo Shaqiri-Zuber infatigable. Et, quand le bateau a commencé à tanguer, Sommer, sur une tête de Thiago Silva (90e), puis Schar, repoussant sur sa ligne une reprise d’Augusto (95e), ont su s’arracher pour conserver le résultat. Un vrai match de combattants…

Le perdant : Neymar en a (encore) fait trop

Bien sûr, il a du talent plein les pieds. Bien sûr, il n’est pas encore à 100% après sa blessure qui l’a longtemps éloigné des terrains. Mais Neymar, titulaire face à la Suisse, a une fois de plus agacé par sa volonté d’en faire toujours trop. Le dribble de trop, le plongeon de trop, cette recherche constante d’humilier l’adversaire, ses remontrances incessantes envers l’arbitre… Le Brésilien a affiché le visage qui a souvent été le sien sous le maillot du PSG. Celui que l’on n’aime pas forcément, et qui dénote au sein d’un vrai collectif. Il aime avoir le ballon, on le sait, il aime le garder, souvent trop, on le sait aussi. Quand c’est efficace, tant mieux. Quand ça ne l’est pas, ça devient plus gênant. Pour son bien et celui de ses partenaires, Neymar gagnerait énormément à simplifier son jeu. Un peu à la manière d’un Coutinho humble dans son football mais bien plus dangereux au final…

Bruno Rodrigues