Coupe du monde 2018 : que vaut vraiment la Belgique d'Eden Hazard ?
Intouchables lors des éliminatoires (neuf succès, un nul), les Diables Rouges se sont qualifiés sans encombre pour leur deuxième Coupe du monde consécutive, démontrant une redoutable force offensive. Peut-on pour autant les placer parmi les favoris ? Entre méfiance et ambition, la Belgique hésite encore.
D’un match amical passé à courir après le ballon face à l’Espagne (0-2), en août 2016, à la tournée des frères Hazard, mardi face à Chypre (4-0) pour conclure une phase éliminatoire à la Coupe du monde 2018 quasi-parfaite (neuf victoires, un nul), il s’est passé beaucoup de choses au sein de la sélection belge. Traumatisés par l’élimination en quarts de finale de l’Euro 2016 face au Pays de galles (1-3) il y a quinze mois, les Diables Rouges ont su se relever, s’extirper sans trembler d’un groupe très abordable (Grèce, Bosnie, Estonie, Chypre, Gibraltar), tutoyer la force de frappe allemande (43 buts marqués chacun en dix matches)… et incarner un favori en puissance ?
????? ? 4-0 ! ? This is how we wanted to end our @EuroQualifiers ! Thx fans @Fanclub1895 ! See you in November ???&??? #BELCYP #RoadtoRussia pic.twitter.com/hs67jxkc9U
— BelgianRedDevils (@BelRedDevils) 10 octobre 2017
La révolution Martinez
Nainggolan, victime populaire
Et pourtant, Roberto Martinez est loin de faire l’unanimité en Belgique. Curieux ? Pas tant que ça, le technicien espagnol s’étant un peu coupé du peuple en utilisant à fond la langue de bois, mais surtout en laissant de côté Radja Nainggolan, pilier de la Roma et chouchou du public. «C’est le sujet principal dans les médias», révèle Butelle. «Il y a un vrai débat ici, parce que la victime majeure de tout ça, c'est Nainggolan, et il a une grosse cote de popularité, reprend Gautier. Mais il n'a pas trouvé sa place dans le système de Martinez. Le coach a besoin d'un joueur devant la défense qui contrôle, qui reste en place, comme Witsel ou Fellaini. Selon lui, Nainggolan ne sait pas remplir ce rôle, et je suis assez d'accord parce que c'est un joueur porté vers l'avant, un peu trop indiscipliné. C’est un choix sportif que les gens ne comprennent pas, notamment parce que la communication à ce sujet est un peu floue. Le public a l'impression qu'on lui cache quelque chose.»
À lire, cette semaine dans France Football, le portrait de Radja Nainggolan : «Tortueux Ninja»
Ce qui saute aux yeux, en revanche, c’est l’autre sujet d’inquiétude autour du style Martinez. En utilisant des latéraux ultra-offensifs comme Thomas Meunier et surtout Yannick Carrasco, la Belgique s’expose sur les côtés. Face à une opposition relevée, le risque d’explosion tactique demeure. «Notre ligne défensive est faite pour jouer haut, donc le projet est cohérent, mais dès qu'un contre est bien mené, on se retrouve vite en difficulté», note le journaliste belge, qui ne s’inquiète pourtant pas outre-mesure : «Le repli défensif de Carrasco est pointé du doigt, mais il apporte tellement offensivement qu'il est plus un danger pour ses adversaires que pour son équipe. Avant de chercher l'espace dans son dos, ils réfléchissent d'abord à la façon de l'empêcher de créer des solutions avec Hazard ou De Bruyne...»
Avec ou sans enjeux, la Belgique répond présent! #WEAREBELGIUM #TÔTOUTARD pic.twitter.com/oku4cacJd4
— Thomas Meunier (@ThomMills) 7 octobre 2017
«Quand on a un joueur comme Hazard...»
Cédric Chapuis Suivre @cedchapuis