Coupe du monde 2018, équipe de France : une attaque à huiler
Si les Bleus ont assuré l'essentiel face à l'Australie, à savoir la victoire (2-1), quelques questions restent en suspens. Notamment dans l'animation offensive.
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Derrière ses paroles, le sélectionneur aurait pu rappeler - mais ça transpirait à grosses goûtes dans ses pensées - que les Bleus ont toujours bien entamé un Mondial sous sa conduite depuis six ans. Ce ne fût pas le cas les trois fois précédentes en 2002, 2006 et 2010 (une défaite face au Sénégal puis deux nuls contre la Suisse et l’Uruguay). Les trois dernières fois que les Bleus ont gagné en entrée, DD était soit sur le terrain (1998) soit sur le banc. Sa bonne étoile continue de le suivre en Russie. Mais au-delà de ses beaux et encourageants symboles, l’équipe de France est repartie de Kazan vers son camp de base d’Istra avec beaucoup de travail. Tout n’est pas au point, loin de là ! Pas trop au niveau de la défense, qui a retrouvé en Hugo Lloris un gardien décisif et avec Pavard et Hernandez deux latéraux qui commencent à bien occuper les côtés, mais dans son animation offensive. La structure du milieu de terrain avec Paul Pogba pousse également Deschamps à jouer à trois pour placer le Mancunien dans "ses" meilleures conditions. C’est donc davantage au niveau de la relation milieu-attaque, de l’animation offensive en générale qu’il convient - vite - de mettre de l’huile dans les rouages.
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Peut-être est-ce le revers de cette jeunesse et l’émotion d’un premier match de phase finale qui a pris le dessus sur le Parisien et le Barcelonais ? On doute un peu de cette excuse malgré leur âge (19 et 21 ans). C’était seulement l’Australie en face et ils sont tous deux habitués au plus haut niveau. Il y a surtout un manque flagrant de complicité. Individuellement, ils ont aussi été trop légers. Surtout Ousmane Dembélé qui faisait la taille d’un minime au milieu des gabarits australiens. Il reste donc beaucoup de pain sur la planche pour enfin concrétiser toutes les promesses du trio en compétition bien au-delà des matches amicaux qui auraient quand même dû servir à répéter les gammes.
Deschamps : «Il a manqué pas mal de vitesse, que ce soit dans la transmission vers l'avant, dans les courses de nos attaquants et dans les prises de balle».
Une fin de match qui va faire réfléchir Deschamps
L’importance du banc a ainsi pesé dans les vingt dernières minutes avec les entrées de Fekir et surtout Giroud (à la place de Dembélé et Griezmann) mais surtout le passage à deux attaquants (Giroud-Mbappé) et le meneur lyonnais en soutien. C’est en s’appuyant sur Giroud que Pogba a donné la victoire au bleu. Cette fin de match va indéniablement alimenter la réflexion de DD dans sa recherche d’équilibre entre jeunesse et expérience, entre 4-3-3 et 4-3-1-2 dans une animation avec un véritable profil de passeur. «Il faut encore travailler pour monter en puissance et créer des automatismes, analyse Antoine Griezmann, décevant mais paradoxalement élu "homme du match" à son grand étonnement également par la FIFA. On n’a pas été bon avec le ballon. On n’est pas trop arrivés à se trouver. On doit aussi élever notre niveau techniquement. C’est une mise en jambes difficile pour un premier match. Mais on n’a jamais dit non plus que ce serait facile. Nous avons une toute petite semaine pour peaufiner notre entente.» A moins que Deschamps décide de trancher plus radicalement pour monter son onze de départ qui affrontera le Pérou, jeudi prochain, à Ekaterinbourg. Son banc est riche. En jeunesse et en expérience. En technique et en physique. Reste à trouver au plus vite la bonne alchimie.
François Verdenet, à Kazan Suivre @fverdenet25