Coupe de la Ligue : Aouar, Caqueret, Guimarães, Mendes, comment le milieu lyonnais a résisté contre Paris
Trois joueurs techniques, fins balle au pied. Deux ont tenu leur rang. Soirée à oublier pour Bruno Guimarães, décevant et remplacé par un emballant Thiago Mendes. De cette soirée à l'issue douloureuse (0-0, 5-6 tab) pour l'OL, du bon et des axes d'améliorations sont à noter. Zoom.
Et les mèches blondes s’en sont allées. Du Bruno Guimarães aux cheveux peroxydés de la préparation amicale de Lyon, il ne restait plus grand-chose. Pourtant, le Brésilien était aligné derrière Houssem Aouar et Maxence Caqueret pour la première fois. Un milieu à trois têtes inédit qui a tant fait saliver les supporters lyonnais. Mais si, sur le papier, cet entrejeu semblait idoine pour prendre le contrôle face au 4-4-2 parisien, c’était plus compliqué face au 4-3-3 imprévu concocté par Tuchel pour pallier l'absence sur blessure de Kylian Mbappé. Pour être plus précis, les Lyonnais ont même souvent eu la tête sous l’eau. Déjà parce que Marquinhos, dans son placement proche de sa défense et sans projection, gênait l’avancement du bloc (voir plus bas), mais surtout parce que Marco Verratti avait décidé de sortir de sa boîte pour offrir un match dont seul lui a le secret. Au four et au moulin, il a mis tout son monde dans sa poche, par la passe, par les dribbles, par son intelligence. Coups d’éclat qui ont grandement manqués aux Lyonnais. Mais, chacun dans leur registre, Guimarães exclu, ils ont su impulser quelque chose pour tenir le (bon) plan de jeu souhaité par Rudi Garcia. Aouar, par sa projection et Caqueret, par son volume de jeu, ont fait du bien. Ils ont grandement permis à cet OL de tenir 120 minutes.
Caqueret aura joué 120 mn j'aurais jamais cru et surtout apres le jaune au début de match. Comme quoi un jeune sur une finale vs le PSG avec une situation compliqué a géré peut supporter la pression.
— Bruno el scout (@Benzema3469) July 31, 2020
Personne dans la zone
Seulement voilà, si ça a suffi derrière, pour faire la transition devant, c’était autrement plus complexe. Guimarães et Caqueret osaient bien quelques chevauchées risquées, mais des fautes à répétitions synonymes de cartons jaunes logiques (19e, 62e) ont freiné leurs ardeurs. Résultat : le bloc équipe était scindé en deux, et les attaquants (Moussa Dembélé et Memphis Depay) sevrés de ballons. Houssem Aouar se projetait souvent, mais était obligé de rester sur la gauche pour compenser les débordements de Maxwel Cornet, qui rendaient le couloir libre. Alors, c’est Memphis, la plupart du temps, qui décrochait, dans l’axe ou sur les côtés, pour chercher les ballons. Mais difficile d’abreuver alors Dembélé, seul dans la surface face à Presnel Kimpembe et Thiago Silva. Il aurait fallu un joueur dans cette zone devant la surface de répétition. Le genre d’espaces qu’aiment bien prendre Jeff Reine-Adélaïde ou Rayan Cherki, cantonnés au banc ce soir car incompatibles avec le 3-5-2 utilisé. Dommage.
Match bizarre de notre milieu, aucun n'est réellement mauvais, chacun a ses moments-clés dans le match, mais aucun n'a été vraiment au-dessus du lot
— Yaman ?? ?? (@Yaman_GoneLB) July 31, 2020
Thiago Mendes, le facteur X
À côté, Bruno Guimarães sortait le premier, peu après l’heure de jeu (65e). Avec, à retenir de sa prestation, plus de fautes que de passes bien senties. Cela en dit long sur l’agressivité et le manque de sérénité du Brésilien pour sa première finale en France. Son remplaçant, Thiago Mendes, tranchait totalement au niveau de son comportement. Positionné juste devant la défense en sentinelle, il assurait la sécurité avec autorité, prestance, et calme. Le tout avec une relance précise et naturelle. Spontanéité qui manquait parfois à cet OL. En confiance, il tentait même une frappe de loin en prolongations (110e), en vain. Aouar s’est aussi prêté au jeu, sans plus de réussite (15e, 46e). Pas gêné par l’enjeu, Caqueret aussi a déroulé son jeu, courant sans relâche, avec parfois ce qu’il fallait de vice, pour donner un coup de pouce aux siens. En témoigne son tir au but, transformé sans trembler. Mais ça n’a pas suffi. Là encore, c’est devant que ça a coincé…
Émile Gillet