valderrama (carlos) (A.Martin/L'Equipe)

Coupe de cheveux, Nicollin, publicités... Que deviens-tu Carlos Valderrama ?

Carlos Valderrama a fait le bonheur de la Colombie dans les années 1980 et 1990. Aujourd'hui, El Pibe continue d'oeuvrer pour son pays et suit toujours les performances de la sélection nationale. Il n'a pas non plus oublié son aventure française à Montpellier.

Il était difficile pour Carlos Valderrama de passer inaperçu avec une telle touffe. Quinze ans après sa retraite, sa coupe de cheveux n’a pas bougé d’un poil. Ou d'un cheveu. La semaine dernière, il était possible de l’apercevoir sur les réseaux sociaux. L’ancien international colombien de cinquante-six ans était occupé à répondre aux questions des internautes sur Instagram quand une de ses réponses a fait parler en Colombie. Quand on lui a demandé pourquoi il n’a jamais joué pour l’Atlético Nacional, El Pibe a décidé de s’en amuser : «Je n’ai joué que dans les grandes équipes en Colombie.» Suffisant pour agacer les supporters et déclencher les moqueries de ceux des cinq clubs colombiens dans lesquels il a joué pendant sa carrière.

Toujours proche de la Colombie

Si Carlos Valderrama avait choisi les Etats-Unis pour terminer sa carrière de footballeur, il n’a jamais vraiment oublié la Colombie. Et encore moins sa ville natale, Santa Marta, où se trouve une statue à son effigie. En 2016, il a pris la direction d’une école de foot là-bas. Pas seulement pour le plaisir de transmettre sa passion du ballon rond, mais aussi pour éloigner les jeunes de la violence qui règne dans cette ville portuaire située au nord du pays. Valderrama a alors choisi de faire du football une occupation pour permettre à ces jeunes de ne pas sombrer dans la délinquance. L’ancien joueur de Montpellier représente toujours un modèle de réussite pour un pays confronté à de nombreuses difficultés.

Au début du mois de mars, il a officiellement rejoint l’équipe de consultants de la chaîne russe RT - comme José Mourinho ou Peter Schmeichel - à l’occasion du Mondial à venir. Valderrama a fêté son arrivée avec un petit pari : raser sa crinière blonde si les Colombiens remportent la Coupe du monde. L’ancien capitaine des Cafeteros (11 buts en 111 sélections) garde forcément un œil avisé sur la sélection nationale. Il lui est arrivé l’été dernier de parler de certains compatriotes. «Il montre qu’il peut faire partie des trois meilleurs avant-centres du monde», avait-il dit de Falcao - lui aussi né à Santa Marta - devant plusieurs journalistes. Il avait aussi conseillé à James Rodriguez de changer de club pour gagner du temps de jeu. Il l’a visiblement écouté en rejoignant le Bayern Munich. Plus insolite, il est devenu le sélectionneur de l’équipe indigène de Colombie en 2015. «Je crois qu'après cette première Copa indigène, nous en disputerons une tous les deux ou trois ans. C'est un honneur pour moi. Je n'ai jamais voulu quitter le football», avait-il déclaré.

Son hommage à Loulou Nicollin

Carlos Valderrama a aussi eu son histoire avec la France. Le milieu offensif a joué pendant trois ans à Montpellier (1988-1991) et n’a jamais oublié son passage dans ce club avec lequel il a remporté la Coupe de France en 1990. A l’époque, Louis Nicollin était déjà le président du club héraultais. A l’occasion de la Coupe des confédérations qu’il commentait pour la télé colombienne en juin dernier, il avait réagi au décès de "Loulou" au micro de SFR Sport : «C’est un père pour moi qui s’en va. Il m’a donné beaucoup d’affection et d’amour (…) Montpellier est un club très important pour moi. C’était ma première expérience en Europe et ils m’ont ouvert grand leur porte». En 2013, Nicollin avait confié dans So Foot que l’ancien capitaine lui envoyait ses vœux chaque année.

«Je te remercie de m'avoir cassé les couilles»

Carlos Valderrama est aussi un homme de publicités aujourd’hui. On l’avait vu dans une pub pour Uber en Colombie mais c’est surtout celle sortie en novembre 2017 qui a amusé. L’image avait fait le tour du monde en 1991, celle de Michel (l’ancien entraîneur de l’OM) en train de toucher les parties génitales du Colombien dans un match entre le Real Madrid et Valladolid. Vingt-six ans plus tard, Valderrama s’en amusait dans une publicité sur la prévention du cancer des testicules diffusée en Espagne : «Si j’avais senti une douleur, j’aurais alors consulté un médecin, parce que c’est comme ça qu’on peut détecter un possible cancer des testicules. Pour cela, cher ami, je te remercie de m’avoir cassé les couilles.» Plus récemment, il est apparu en train de jongler dans une vidéo publiée par la Fifa pour marquer le décompte des cent derniers jours avant le début de la compétition. Aux côtés de joueurs comme Ronaldo, Trezeguet, Maradona et… Vladimir Poutine. Décidément, El Pibe est toujours dans les bons coups.

Clément Gavard