Taufflieb et Apruzesse, histoires similaires, contextes différents. (Photos L'Équipe - Romain Perrocheau & Franck Faugère)

Comme Taufflieb ou Apruzesse, ils ont eu leur court instant de gloire

Contre Caen, Timothée Taufflieb a connu le bonheur, éphémère mais unique, de porter le maillot du PSG en Ligue 1, comme Fabrice Apruzesse trois ans plus tôt sous les couleurs de l'OM. Comme eux, d'autres footballeurs ont goûté très furtivement au plus haut niveau.

Samedi 16 avril 2016, 18h44. Timothée Taufflieb s’apprête à fouler la pelouse du Parc des Princes, avec le maillot du Paris Saint-Germain. Cette tunique, il la connaît, puisqu’il la porte depuis quatre ans et sa venue de Franconville (Val-d’Oise), mais en DSR (7e division) avec la troisème équipe puis depuis un an et demi avec la CFA. On n’arrête jamais d’être ambitieux quand on est footballeur, mais le milieu gaucher -à qui ces cinq minutes de gloire auront offert un très officiel titre de champion de France- n’évolue pas en réserve dans l’attente d’intégrer la première. Non, à vingt-trois ans, s’il est bien professionnel, sa fonction est d’encadrer les jeunes issus des U19 voire des U17 et qui se confrontent aux gaillards plus aguerris de Quevilly, Wasquehal, Dieppe ou Aubervilliers.

Apruzesse, le plus culte

Fabrice Apruzesse avait le même profil, celui du joueur rompu aux joutes des championnats nationaux amateurs venu faire profiter de sa science et de sa détermination aux gamins. Sauf que six mois à peine après avoir quitté Consolat pour l’OM, Élie Baup, privé de Gignac et Rémy et pas convaincu par Raspentino, l’emmène à Bordeaux en novembre 2012. À Lescure, il remplace Mathieu Valbuena à la 73e. L’attaquant râblais (1,70 m, 75 kg), alors âgé de vingt-sept ans, suscite autant la sympathie que les moqueries, même si celle-ci sont avant tout destinées à son club, alors troisième de Ligue 1 et obligé d’aligner un chauffeur-livreur.

Les étoiles filantes

Mais la logique veut que les comètes du foot pro soient généralement des jeunes, notamment dans les clubs formateurs. Le Lyonnais Sylvain Idangar a joué vingt-cinq minutes et marqué un but (OL-Sparta [5-0], 8 décembre 2004) et le Parisien Kalifa Traoré quatre-vingt-dix (Benfica-PSG [2-1], 10 décembre 2013) dans des matches de poule de Ligue des champions sans véritables enjeux. Dans les mêmes clubs, le gone Jérémy Sutter (1989-90) et le titi Maxime Partouche (2007-08) avaient fait se lever leurs supporters sur quelques accélérations et crochets avant de faire carrière en amateurs.

Le PSG et l'OM, spécialistes des coups d'un soir

Plus étonnante a été l’unique apparition chez les pros de Cédric Pardeilhan au sein du grand PSG des années 90, alors premier avec cinq point d’avance sur Auxerre, son adversaire du soir ce 24 mars 1996. Titularisé par Luis Fernandez au poste d’arrière droit, au marquage de Bernard Diomède, Pardeilhan prend le bouillon à l’Abbé-Deschamps et Paris avec (0-3). Les Bourguignons reprendront la tête du championnat une semaine plus tard et ne la lâcheront plus. Les Parisiens remporteront toutefois la Coupe des coupes en mai. Samir Amirèche n’est pas sur la feuille face au Rapid de Vienne (1-0), mais il est du voyage à Bruxelles.

Les Minots du Parc, ces héros

Eux ne sont apparus qu’une seule fois dans l’élite, mais c’est comme s’ils avaient remporté un titre. Le 5 mars 2006, Pape Diouf décide de bouder le choc à Paris, officiellement pour protester contre des conditions de sécurité défaillantes pour les supporters marseillais. Albert Émon (qui remplace le «titulaire» Jean Fernandez) aligne des réservistes du groupe pro et des gamins de CFA2. Si Gary Bocaly sera champion avec Montpellier six ans après, Alexis Pradié, Vincent Gastine, Mohamed Dennoun, Anthony Flachi, Djim Ngom et Moustapha Papa Diop (Mame Ndiaye rejouera quatre matches en Ligue 1 avec Boulogne) ont terminé leur carrière au plus haut niveau là où ils l’ont commencé, au Parc des Princes, d’où ils avaient ramené un homérique 0-0.