garcia (rudi) (P.Lahalle/L'Equipe)

Coach de l'OM, un job de fada, un dossier à lire cette semaine dans France Football

Tous ceux qui s'y sont assis sont formels : le banc de l'OM n'est pas le même. Entraîner le club marseillais, c'est vraiment un boulot à part. Extraits.

L'OM n'est pas comme les autres et Marseille est unique. C'était vrai hier et ça l'est toujours aujourd'hui. Début septembre 2017, le Vélodrome rouspétait alors que son OM s'inclinait devant Rennes (1-3) après avoir pris une rouste à Monaco (6-1). Au printemps dernier, tout feu tout flammes, il s'embrasait pour une équipe et un coach qui procuraient des émotions et produisaient des étincelles. Désormais, c'est l'incendie et l'entraîneur est le premier à être envoyé au bûcher. Rien de nouveau dans le football actuel mais peut-être encore moins sous le soleil de la cité phocéenne. «Ce qui me choque, c'est le manque de reconnaissance du travail accompli. Quand, dans un club ou une ville, on brûle ce qu'on a aimé, avait par le passé regretté Jocelyn Gourvennec dans L'Equipe. Je me remémore encore la banderole anti-Didier Deschamps à Marseille (NDLR : lors du quart de finale aller de C1 face au Bayern Munich (0-2) le 28 mars 2012), alors qu'il leur avait déjà fait gagner plusieurs titres

Le sélectionneur des Bleus, resté trois ans sur le banc olympien, un record depuis le milieu des années 50, l'a déjà dit : le mistral y souffle fort, parfois en rafales. Et il le répétait à l'envi, chaque jour qui passait le rapprochait un peu plus de la sortie. Alors le job serait-il impossible ? «C'est plutôt l'OM club impossible, réplique un intime du contexte. Pour un entraîneur, en termes de CV, de statut, de communication, d'exposition et d'argent, à Marseille c'est même mieux que dans bien d'autres clubs non ?» Ça peut s'entendre et se défendre. Mais rien n'empêche d'écouter à côté. «C'est différent car tout est amplifié, tout va plus vite, dans un sens comme dans l'autre, avance Jean-Philippe Durand, ancien joueur et ex-responsable de la cellule de recrutement du club. Dans les victoires, tout le monde a l'impression d'être champion du monde, et quand ça ne va plus, c'est la fin du monde. Il y a sûrement un équilibre à trouver. Mais ça fait partie de l'ADN local, à Marseille tout prend des proportions surdimensionnées.»

De quasi héros à quasi zéro

En quelques mois, sur la Canebière, le quasi héros devient quasi zéro, le technicien respecté moins que rien, vilipendé. Là-bas, plus qu'ailleurs ? «(Rudi) Garcia est surtout passé de coach-qui-arrive-en-finale-de-la-Ligue Europa à je-me-fais-sortir-de-la-Coupe-de-France-par-une-Quatrième-Division (Andrézieux), rétorque Bernard Tapie, le mythique président du club. À l'origine, il n'y a pas un désamour d'un seul coup parce qu'il a une gueule qui ne leur revient pas. Il a fait plaisir aux Marseillais, il les a excités, les a rendus fiers et maintenant il leur fait honte. C'est partout pareil. Il y a des exigences, des espérances et parfois des déceptions, qui se retournent sur celui qui est le plus facile à atteindre, l'entraîneur. Quand on a des responsabilités, on a les honneurs, la gloire et ce qui va avec quand ça marche. Et on a les déboires et la déconfiture quand ça ne fonctionne pas- T.S.

L'intégralité du dossier sur la particularité d'entraîner l'OM ainsi que les bons et mauvais points distribués à Rudi Garcia sont à retrouver dans le nouveau numéro de France Football actuellement en kiosques ou ici en version numérique.