lemar (thomas) coman (kingsley) (B.Papon/L'Equipe)

CM 2018, éliminatoires, groupes A, France-Biélorussie : Coman et Lemar : une cohérence tactique malgré un match moyen

Inoffensive sur les côtés face à la Bulgarie samedi, l'Equipe de France a remédié à ses maux en titularisant Lemar et Coman, ce mardi face à la Biélorussie (2-1). Tous deux sur courant alternatif, ils ont néanmoins eu le mérite de rééquilibrer le schéma tactique de Didier Deschamps.

Au sortir de la contre-performance de la France face à la Bulgarie samedi, la curiosité de voir Didier Deschamps bouleverser ses plans avait laissé place au scepticisme ambiant. Le champion du monde 98 - qui n’a jamais caché sa préférence pour un schéma à deux ailiers - nous dégainait un 4-3-3 avec trois attaquants axiaux : Lacazette, Griezmann et Mbappé. On s’était dit pourquoi pas ? Et puis, force a été de constater que le plan a fait pschitt, les trois comparses ne se procurant que trop peu d’occasions.

De la nécessité d'avoir deux ailiers

En titularisant d’entrée de jeu Coman et Lemar mardi soir, Didier Deschamps a rééquilibré son schéma de jeu. Les deux joueurs ont contribué à écarter le bloc biélorusse et ne sont pas étrangers, de fait, aux deux buts français, qui résultent de l’exploitation des espaces dans l’axe du terrain. Mieux encore, les profils très différents de Lemar et Coman ont permis à l’initial 4-4-2 de se muer en 4-3-3 par intermittence, ce qui a déstabilisé l’arrière-garde adverse. Comme à son habitude avec Monaco, Lemar n’a pas hésité à descendre très bas chercher le ballon et à s’incorporer dans l’axe aux côtés des deux milieux de terrain. Dans le même temps, Coman, fidèle à lui-même, a collé la ligne de touche côté droit. Griezmann, quant à lui, est venu compenser les descentes de Lemar en penchant vers le côté gauche. Le premier but illustre à merveille la recomposition : le milieu monégasque vient apporter le surnombre au milieu, libère Matuidi qui reçoit une passe verticale de Tolisso, et le joueur de la Juventus trouve Griezmann dans la profondeur, sur la gauche de la surface.

Un Lemar brouillon

Lorsque Thomas Lemar aura retrouvé tout son football en club, nul doute qu’il deviendra un élément indispensable de l’équipe de France. Car mardi soir, le Monégasque a été à l’image de son début de saison sur le Rocher : moyen. Hyperactif dans les vingt premières minutes, il se trouvait logiquement dans tous les bons coups : un centre déposé sur la tête de Varane, lequel n’attrapait pas le cadre (18e), et une bonne combinaison avec Coman qui débouchait sur la reprise de Giroud sur la transversale (19e). Puis, plus rien. Ou pas grand-chose d’autre que ses habituelles courses aux quatre coins du terrain. Pour le reste, il a fait preuve de beaucoup de déchet et de naïveté dans certaines passes et prises de balle. Coman, lui, n’a pas fait beaucoup mieux. Trop souvent la tête dans le guidon, sa culture du dribble - qu’il ne réussit pas souvent par ailleurs - et sa nonchalance défensive ne font pas de lui un potentiel titulaire. Il vaudra mieux retenir des deux comparses, ce mardi, l’utilisation que Didier Deschamps en a fait dans son schéma. Un choix qui s’est avéré payant.

Antonin Deslandes