beauvue (claudio) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Claudio Beauvue (Caen) va déjà retrouver Lyon, deux ans et demi après un départ houleux

Arrivé à Lyon lors de l'été 2015, Claudio Beauvue a quitté le club au bout d'une demi-saison. Un épisode difficile pour l'attaquant, qui va affronter son ancien club ce samedi (17 heures), pour son premier match dans son nouveau stade.

C’est week-end de retrouvailles en Ligue 1 ! Hatem Ben Arfa était tout juste arrivé à Rennes que le club breton défiait déjà son ancien club, l’OGC Nice. Le souvenir laissé par le Français sur la Côte d’Azur est très bon. Ce samedi, les retrouvailles entre Claudio Beauvue et l’Olympique Lyonnais auront un goût plus amer, l’attaquant étant parti pour le plus grand plaisir des supporters au bout de quelques mois simplement.

Après deux saisons à Guingamp, dont un exercice 2014-2015 particulièrement prolifique (51 matches, 27 buts), le Guadeloupéen a signé dans le Rhône l’été suivant, pour épauler le formidable duo composé d’Alexandre Lacazette et Nabil Fekir, sans mentionner l’arrivée de Mathieu Valbuena un peu plus tard. Une attaque de choc sur le papier, très satisfaisante niveau comptable en fin de saison (67 buts), mais qui n’a pas pleinement profité de Claudio Beauvue. Pourtant, sa demi-saison passée chez les Gones lui a offert un temps de jeu conséquent, notamment en raison de la grave blessure de Fekir.

Dix-neuf matches de Ligue 1, dont quinze en tant que titulaire, ainsi que quatre rencontres de coupes : nul doute qu’Hubert Fournier, alors entraîneur de l’OL, puis Bruno Genesio pour quelques matches, lui ont fait confiance sur le plan sportif. Auteur de huit buts sous le maillot lyonnais, Beauvue n’avait pas rendu une copie si mauvaise que cela lors de ses premiers mois, même si les supporters étaient en droit d’espérer mieux… Son sublime but à Caen (4-0, le 29 août 2015) avait notamment marqué les esprits. Mais le malaise était présent tout du long.

Des soucis dans le vestiaire lyonnais

L’attaquant évoluant désormais à Caen avait confié son mal-être peu de temps après avoir quitté la France pour l’Espagne. Confiant en janvier 2016 à RMC avoir «souffert humainement», Beauvue avait ensuite raconté sa mauvaise expérience à l’émission J+1, affirmant qu’il ne s'était pas senti le bienvenu chez les Gones. Et surtout, qu’il ne s’entendait pas avec plusieurs de ses coéquipiers, Lacazette en tête de liste. «Je n’en pouvais plus», avait-il même déclaré.

Aux tensions avec ses coéquipiers s'était rajouté le mécontentement des supporters lyonnais. Ses prestations parfois décevantes lui ont  valu des sifflets de la part de Gerland, où l’OL jouait encore à l'époque. Avec son caractère bien trempé, Beauvue avait alors réagi à sa manière : lors de deux buts, contre Limoges en Coupe de France (7-0) puis contre Troyes en Ligue 1 (4-1), l’attaquant s’était mis un doigt devant la bouche puis les mains derrière les oreilles, montrant également avec insistance son nom derrière son maillot. Une manière de contester les sifflets, qui n’a fait qu’envenimer la situation et énerver encore plus les supporters.

Tout ce climat pesant a amené le joueur à quitter Lyon en janvier 2016. Direction l’Espagne et le Celta Vigo, où une rupture du tendon d’Achille l’a tenu écarté des terrains pendant de très longs mois. La saison dernière, avec Leganés, Beauvue n’a pas non plus convaincu en Liga (28 matches, 2 buts). Ce retour en France, auréolé d’un premier but pour ses débuts, contre Dijon (2-0), apparaît comme un nouveau défi. Face à son ancien club, l’attaquant de 30 ans aura à cœur de prendre une revanche, même s’il refuse d’utiliser ce terme. Le match à Lyon le 18 mai prochain, pour le compte de la 37e journée de Ligue 1, sera certainement plus explosif.

Florent Le Marquis