Foto IPP/Cavaliere Emiliano Roma 11/02/2018 Calcio Campionato Serie A 2017-2018. Roma - Benevento. Nella foto: esulta per il gol Cengiz Under. Italy Photo Press - World Copyright (L'Equipe)

Cinq choses à savoir sur Cengiz Ünder, le talent turc de la Roma

Étincelant la semaine dernière face à Benevento, Cengiz Ünder commence à se faire une place de choix à la Roma. Et à confirmer les promesses qu'il avait laissé entrevoir dans son pays jusqu'à l'été dernier.

Un talent précoce

Formé à Bucaspor avant d'arriver à Altinordu, Cengiz Ünder a été lancé pour la première fois en professionnel avec ce dernier club à 17 ans et 2 mois, en septembre 2014, lors d'un succès face au Menemen Belediyespor en Coupe de Turquie. Il ouvre son compteur moins de quatre mois plus tard, sur la pelouse de Denizlispor en deuxième division. Il signera onze réalisations et neuf passes décisives en à peine deux saisons dans la ville d'Izmir.

Une explosion à Basaksehir

Transféré à l'intersaison 2016 dans le quatrième club d'Istanbul – où évoluent aujourd'hui Clichy, Adebayor, Erding et Turan – pour plus de quatre millions d'euros, l'ailier gaucher, qui peut évoluer sur les deux côtés, va flamber pour sa découverte de la Süper Lig. Il plante neuf fois et délivre sept caviars toutes compétitions confondues lors de sa seule année là-bas (dont une passe décisive en qualification d'Europa League, trois buts en deux matches face au leader Besiktas ou encore un doublé face à Fenerbahce en Coupe), contribuant grandement à la saison historique de Basaksehir (deuxième place en Championnat et qualification pour les éliminatoires de C1, meilleur exercice de l'histoire du club).

La sélection à 19 ans

Les fulgurances d'Ünder n'ont pas tardé à taper dans l'œil du sélectionneur de la Turquie Fatih Terim, qui le convoque une première fois dès août 2016 – sans le faire sortir du banc –, avant de lui offrir sa première cape en novembre de cette même année lors des qualifications pour le Mondial face au Kosovo. Le fin dribbleur ne perd pas de temps et dès sa première titularisation (deuxième sélection), il s'offre un bijou lointain face à la Moldavie. S'il n'est pas encore incontournable aux yeux du nouveau boss Mircea Lucescu, il s'est tout de même fendu de trois buts en sept apparitions (quatre fois dans le onze de départ) sous la tunique de «l'Ay Yildizlilar» depuis ses débuts. Aucune chance de le voir en Russie en juin prochain, en revanche : la Turquie a terminé quatrième du groupe I des qualifications (derrière l'Ukraine, la Croatie et l'Islande) et ne pourra pas se joindre à la fête.

Irrésistible depuis deux matches

Si la Roma a posé quelques 13,4 millions d'euros (hors bonus) l'été dernier pour s'offrir le pied gauche soyeux du jeune Turc, ses débuts sous le maillot giallorosso n'ont pas été tout rose avec seulement quatre titularisations en Serie A lors de la phase aller. Davantage dans les petits papiers d'Eusebio Di Francesco en 2018, Ünder fait ses preuves depuis le début de l'année. Le 4 février dernier, il ne met que 43 secondes pour ouvrir la marque face au Hellas Verone, signant son premier coup de patte en Italie (but le plus rapide de la Roma en Serie A depuis 2012) et permettant aux coéquipiers de Radja Nainggolan de sortir d'une très mauvaise passe (sept rencontres sans victoire toutes compétitions confondues). Et sept jours plus tard, Ünder récidivait, cette fois avec une partition de haut vol pour faire plier la lanterne rouge Benevento (5-2) : un service pour le coup de casque victorieux de Dzeko (59e), puis deux buts personnels (62 et 75e), le tout en un quart d'heure. Il est ainsi devenu le premier Turc auteur d'un doublé dans l'élite italienne depuis le milieu Emre Belözoglu, quinze ans plus tôt avec l'Inter.

Avenir doré et rêves de Premier League

«Il est le moins connu parmi nos recrues, mais son recrutement a été une véritable bataille car il était désiré par de nombreux clubs», déclarait le directeur sportif romain Monchi à son arrivée dans la Botte. Dans son pays, Ünder est décrit comme le «Paulo Dybala turc» , alors que beaucoup lui prêtent également des similitudes avec l'ex-idole de la Curva Sud du Stadio Olimpico, Mohamed Salah. Son nouveau coach, lui, le comparait il y a peu à l'ancien buteur italien – et actuel technicien du Séville FC – Vincenzo Montella : «Il a la même capacité d'exécution et je suis content pour lui, car les joueurs importants changent les matches. S'il continue à travailler, il peut devenir une star.» Niveau ambition, la pépite de Bucaspor ne se fixe pas de limites et s'imaginerait bien en Angleterre : « Chaque joueur veut jouer dans une équipe comme Manchester United ou Chelsea, déclarait l'intéressé à Milliyet il y a un an. J'espère qu'un jour je jouerai pour une de ces équipes. La Premier League est le Championnat dont je rêve le plus.»

Jérémie Baron