nzonzi (steven) lea siliki (james) (N.Luttiau/L'Equipe)

Ce que Steven Nzonzi va apporter au Stade Rennais

Après avoir joué la quasi-intégralité de la rencontre de Coupe de France disputée par le Stade Rennais face à Belfort, mardi dernier, Steven Nzonzi devrait, ce dimanche après-midi, fêter sa première titularisation en Ligue 1. Et apporter au moins trois choses à l'équipe de Julien Stéphan.

De l'expérience

La Premier League avec Blackburn et Stoke City, la Liga et la Ligue Europa avec le FC Séville, la Ligue des Champions avec le Galatasaray ou la Roma. Mais également les Bleus, depuis l'automne 2017 et la Coupe du Monde, à l'été 2018. Le tout, sous les ordres de Mark Hughes, Unai Emery, Jorge Sampaoli, Didier Deschamps ou encore Fatih Terim. Bref, à 31 ans, Steven Nzonzi a déjà tout connu ou presque et cela ne pourra pas faire de mal au vestiaire du Stade Rennais, dont la moyenne d'âge dépasse à peine les 24 ans. Un vestiaire qui comporte aussi - et peut-être surtout - un diamant brut, certes en avance sur bien des garçons de son âge en termes de maturité mais qui demeure extrêmement jeune. Eduardo Camavinga vient de fêter ses 17 ans et évoluer aux côtés d'un joueur aussi expérimenté que Nzonzi pourrait le délester d'un poids et, donc, d'une certaine forme de pression. La rencontre de Coupe de France disputée face à Belfort par le Stade Rennais en début de semaine (victoire 3-0) l'a bien illustré, du reste. Et cela n'a pas échappé à Mbaye Niang qui a tenu à souligner l'apport de l'international français, quelques minutes après le coup de sifflet final. «On l'a vu, il a de l'expérience et a été calme à certains moments un peu chauds, indiquait le Sénégalais. A nous de bien l'adapter (sic) et il nous apportera beaucoup.» Camavinga, qui semble proche de retrouver son meilleur niveau après un petit coup de mou, n'en demandait pas tant.

Du temps

«Au-delà de sa maitrise des fondamentaux, Steven m'a très vite impressionné par sa capacité à lire le jeu et à jouer juste. C'était comme si le pressing adverse n'avait pas de prise sur lui.» Les mots viennent de Didier Jousse, l'un des anciens éducateurs du néo-Rennais du côté du Racing Club de Paris et résument assez bien l'impression visuelle dégagée par le champion du monde du côté du stade Bonal, mardi soir, et plus globalement sur l'ensemble des terrains européens sur lesquels ce dernier a déplacé sa longue carcasse depuis le début de sa carrière. Puisqu'il s'inscrit dans un registre différent de ceux dans lesquels évoluent James Lea Siliki et Benjamin Bourigeaud, Nzonzi devrait permettre à Julien Stéphan d'exiger de ses hommes davantage de contrôle dans le jeu. A l'issue de la première rencontre de son nouveau joueur sous les couleurs rennaises, Julien Stéphan a d'ailleurs tenu à souligner la «propreté» du numéro 25. Plus globalement, l'entraîneur breton résumait la plus-value en ces termes : «Steven a apporté ce qu'on pouvait attendre de lui : de la maîtrise et de la présence. Il a stabilisé notre milieu de terrain

Steven Nzonzi balle au pied au cœur du jeu, face à Belfort. (A.Mounic/L'Equipe)

Le contrôle des airs

«Il était déjà très fort, bien avant même de grandir et d'atteindre sa dimension athlétique actuelle, souligne Jousse. Mais c'est vrai qu'à cette qualité technique s'ajoute une présence physique qui en fait un joueur extrêmement complet.» Si Nzonzi n'a donc pas «percé» grâce à des prédispositions athlétiques, il a par la suite su tirer profit de sa grande taille. Et ses différents entraîneurs avec. Car les numéros 6 à l'aise techniquement et capables d'assurer une vraie présence dans le domaine aérien ne sont pas légion. Stéphan a donc également dû apprécier les 12 duels disputés par l'ancien de la Roma face à Belfort (50% de duels remportés au sol, 100% dans les airs). Au natif de Colombes de confirmer cette bonne première, du côté de Reims et, donc, face à un adversaire d'un tout autre calibre. - T. P.