(P.Lahalle/L'Equipe)

Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Blaise Matuidi : «On doit jouer notre jeu»

À deux jours de la finale de Coupe du monde contre la Croatie, Blaise Matuidi s'est exprimé en conférence de presse. Le milieu de terrain y a évoqué l'Euro 2016, sa complémentarité avec Pogba et Kanté ou encore la vie du groupe.

Le match à faire en finale

«On doit jouer notre jeu comme on l’a fait jusqu’à présent. On a fait de très beaux matches en phase à élimination directe. On défend bien ensemble et on est très fort sur attaques rapides. On sait aussi jouer en attaques placées. Il faudra être concentré, c’est une grande équipe en face avec des joueurs de très haut niveau. Il faudra être attentif à ces joueurs croates dangereux et qui ont beaucoup de qualités.»

Olivier Giroud

«Olivier est un joueur qui est là depuis un moment, il est très important pour le groupe, c’est un cadre. On est très content de sa Coupe du monde. On peut dire qu’il ne marque pas mais il fait énormément offensivement et défensivement. Il y a peut-être de la frustration mais le plus important c’est qu’il aide l’équipe à gagner. Les critiques ne sont pas justifiées car il fait un gros travail.»

La fatigue des Croates

«On ne se dit pas du tout qu’ils ont joué trois prolongations. Ils ont fini en trombe contre l’Angleterre. On avait l’impression qu’ils jouaient leur premier match. C’était assez incroyable. Ils vont répondre présent, c’est une finale de Coupe du monde. On s’attend à un match très difficile. Je ne pense pas que les prolongations et les tirs au but qu’ils ont pu faire seront un handicap pour eux.»

La gestion de Didier Deschamps

«Ça fait longtemps qu’on le côtoie. Depuis 2012, il a su créer un groupe à son image. C’est lui le patron, le chef du navire. Il a fait de grandes choses en tant que joueur, en tant qu’entraîneur…Il a toujours eu cette rigueur, cette façon de diriger. S’il a eu autant de bons résultats, ce n’est pas anodin. Tout ce qu’il met en place, ça paie.»

La vie à Istra

«On a passé de bons moments ici, certains que vous pouvez voir, d’autres non et tant mieux (rires). J’ai fait quatre compétitions, c’est celle où je me sens le mieux. On a un groupe jeune mais vivant. Il y a une super ambiance. On peut être un peu nostalgique avant de partir. J’aurais pu rester encore des mois ici tellement on est bien.»

Le style de jeu des Bleus

«Ce n’est pas de la culture italienne car on est français. On a un style de jeu qui nous est propre, qui nous convient bien avec les joueurs à disposition. Je m’y retrouve car ça ressemble à ce que j’ai en club. Le plus important, c’est de gagner. Les résultats sont là et j’espère que dimanche on fera pareil.»

L'échec de 2016

«On n’a pas le même groupe. Il est plus jeune, avec un peu plus d’insouciance. Ça nous a servi la finale perdue, on l’a bien rappelé après la Belgique. Je n’aime pas trop revenir en arrière mais c’est vrai qu’après la victoire contre l’Allemagne en demies à l’Euro, on était euphorique, peut-être un peu trop. C’était aussi l’environnement. On va se servir de cette expérience pour faire un grand match et aller au bout.»

Le poste qu'il occupe sur le terrain

«Je n’ai pas de frustration par rapport à ce poste, jouer une Coupe du monde, c’est magique. Je veux tout donner et aider l’équipe à être performante. Parfois, ça marche bien, d’autres non. Parfois, je suis un peu plus dans l’axe, mais on ne me demande pas de manger la ligne et de faire du Mbappé. Je ne sais pas faire du Mbappé (sourire)

Le leadership de Lloris et Varane

«(Hugo) a toujours été le même, c’est sa grande force. C’est le capitaine, il a une grande assurance, il nous aide beaucoup. Il parle peu mais quand il le fait, ses mots sont très importants, il est très écouté. Raphaël a aussi évolué, il a pris de l’envergure dans le vestiaire et sur le terrain. Il a passé le cap en équipe nationale. On le sent vraiment taille patron.»

Une éventuelle retraite internationale

«Quand je vois ce groupe, ça me donne envie de rester encore des années. Après, les cannes et le cœur vont dire stop (sourire). C’est sans doute ma dernière Coupe du monde, il faut être réaliste. Il y a des jeunes qui poussent. Je vais vivre ce moment fabuleux et après j’aurai le temps de réfléchir. Je vais essayer de continuer le plus longtemps possible. Ç’a été un grand bonheur de porter ce maillot, c’est le summum, je vais en profiter jusqu’au bout.»

Kylian Mbappé

«Il a énormément de qualités dans la percussion, dans son jeu avec et sans ballon. Malgré son jeune âge, il dégage beaucoup de force, c’est un danger permanent pour les adversaires. Plus on avance, plus ils ont un œil attentif sur lui et il libère des espaces pour les autres joueurs. J’espère qu’il sera encore performant et dangereux comme il l’a été jusque-là pour nous aider à remporter ce titre.»

Sa complémentarité avec Pogba et Kanté

«C’est très naturel. Ce sont des joueurs qui couvrent un maximum de terrain. Défensivement, ils font un boulot énorme. Paul a aussi beaucoup progressé, il a cette finesse technique qui fait qu’il arrive parfois à faire des différences avec le ballon. Il a aussi cette qualité de passes, de jeu long, qui font de lui un joueur différent.»

L'intégration des jeunes

«Je suis surpris par l’intégration de joueurs comme Pavard ou Hernandez. Souvent, on dit qu’il faut une année ou deux pour se fondre dans le moule en équipe de France. Et eux sont arrivés sans pression, ils on joué avec leurs qualités. Etre aussi bons dans une telle compétition avec la pression, c’est juste fantastique pour leur jeune âge. Bravo à eux, ils m’épatent.»

La vie de groupe

«C’est notre grande force, on veut se battre les uns pour les autres. On peut passer des heures ensemble, ç’a été parfois au bout de la nuit (rires). On veut faire les efforts sur le terrain pour que l’autre soit fier de nous. Même ceux qui jouent moins, on les voit sauter de joie sur chaque but. Et ceux qui rentrent donnent le maximum. C’est l’état d’esprit d’une famille qui est né et qui se doit de finir par ce trophée.»

Clément Gavard