(L'Equipe)

Canaris à la niçoise

Pour notre journaliste Patrick Sowden, le FC Nantes de cette saison, deuxième de Ligue 1 à deux points du PSG, fait sérieusement penser au Nice version 2018-19.

Neuf matches, neuf buts, dix-neuf points, efficacité maximale. C'est bien simple, on croirait les stats de Nice la saison dernière, tout près d'être européen (7e) en n'ayant marqué que 30 fois en 38 journées. L'équipe de Patrick Vieira, en panne d'attaquants, avait compensé par sa rigueur défensive et son organisation collective en attendant des jours meilleurs. Le Gym n'avait inscrit deux buts ou plus qu'à six reprises dans la saison mais avait avancé à coups de 1-0 (9 fois) et grignoté sur des 0-0 (3) et des 1-1 (8). Samedi, à Nantes, les Aiglons ont cru jouer devant un miroir renvoyant leur image de la saison dernière : même solidité, même cohérence, même difficulté à trouver la faille faute de maîtrise et de talent individuel dans la zone de vérité.

Mais un but suffit, même tardif, quand vous n'en encaissez pas. Et Nantes a bouclé sa cinquième victoire par 1-0. C'est ça qui est épatant avec la Ligue 1, ou désespérant selon qu'on court sur les terrains ou qu'on est assis dans les tribunes ou devant sa télé : il est d'autant plus facile pour une équipe organisée et disciplinée d'avancer dans ce Championnat que la créativité offensive ne se bouscule pas chez les adversaires. Et quand le talent est là - réel ou potentiel comme c'est désormais le cas à Nice -, il ne se met pas en place aussi aisément que le bloc qui vous protège. Au tour de Christian Gourcuff, " l'apôtre du jeu", d'en profiter, avec le petit sourire en coin qui ne le quitte pas pour mieux souligner le paradoxe de la situation.

Patrick Sowden