Mbappé a excellé sous le maillot monégasque, à seulement 17 ans. (F. Faugère/L'Équipe)

Camavinga, Mbappé et Saliba dans l'équipe type des mineurs du top 5 européen depuis cinq ans

Alors qu'Eduardo Camavinga se montre brillant comme titulaire avec Rennes à seulement 17 ans, retrouvez l'équipe type des mineurs comptant le plus de matches dans le top 5 européen sur les 5 dernières années.

La saison dernière, Rennes avait comme crack un gamin de 17 ans, encore inconnu un an plus tôt. En quelques rencontres, Eduardo Camavinga a crevé l'écran et a su se poser en élément moteur de l'équipe de Julien Stéphan, assumant pleinement ce rôle en se montrant aussi solide dans la tête que doué ballon au pied.

Comme lui, d'autres jeunes joueurs ont eu l'occasion récemment de disputer plusieurs matches dans les Championnats du top 5 européen en tant que mineurs. Pour établir l'équipe type de ces jeunes précoces, deux critères ont été pris en compte : une limitation dans le temps aux cinq dernières années, pour se recentrer sur une période bien délimitée ; le nombre de matches joués, afin de se baser sur une donnée objective.

Gardien

Gianluigi Donnarumma (AC Milan) : 55 matches

Présenté comme l'héritier de Gianluigi Buffon en raison de sa précocité, le gardien a justifié cette comparaison. Plus jeune gardien à commencer un match de Serie A (16 ans et 8 mois), plus jeune international Espoirs italien (17 ans et 28 jours), plus jeune convoqué avec la Nazionale depuis 1911 et plus jeune capé avec sa sélection A (à 17 ans et 6 mois, le 1er septembre 2016 contre la France), Donnarumma a disputé 55 matches de Serie A avant ses 18 ans, un record dans les Championnats du top 5 ces cinq dernières saisons. Fidèle à l'AC Milan, malgré des passes difficiles, le géant d'1,96 m (21 ans) va devoir désormais imiter Buffon dans un autre domaine : celui du palmarès.

Donnarumma en 2017 avec l'AC Milan. (Paolo Bona/Presse Sports)

Latéral droit

Pedro Pereira (Sampdoria) : 8 matches

Le poste dont le titulaire compte, sur cette période, le moins de matches à son compteur avant ses 18 ans. Si vous ne connaissez pas Pedro Pereira, soyez rassurés : sans aucune sélection avec le Portugal, avec déjà quatre clubs à son actif, et une saison 2019-2020 passée sous les couleurs de Bristol City (D2 ANG), Pedro Pereira n'est pas le latéral le plus en vogue du moment. Ses débuts à la Sampdoria, en 2015, laissaient pourtant espérer une meilleure trajectoire. La suite ? Un retour non concluant à Benfica, son club formateur, qui l'a ensuite prêté au Genoa puis, donc, dans le Championship, où sa carrière semble tomber dans l'anonymat.

Défenseurs centraux

William Saliba (Saint-Etienne) : 10 matches

Il a profité de l'absence de Loïc Perrin, blessé, pour faire ses débuts avec les Verts (à 17 ans et 6 mois) et devenir rapidement un élément important de Saint-Etienne. Courtisé par plusieurs clubs d'un standing supérieur, le défenseur central a été recruté pour 29 millions d'euros par Arsenal l'été dernier, devenant ainsi la meilleure vente de l'histoire de l'ASSE. Prêté cette saison par les Gunners dans le Forez, Saliba devrait pouvoir faire ses adieux avec son club formateur le 24 juillet, lors de la finale de la Coupe de France face au PSG.

Benoît Badiashile (Monaco) : 16 matches

Le longiligne et musculeux défenseur (1,92 m) représente le deuxième élément d'une charnière 100 % française. Comme Saliba, Badiashile a été lancé dans le grand bain en raison d'une cascade de blessures minant Monaco, alors dirigé par Thierry Henry. Si sa deuxième saison chez les pros a été quelque peu décevante au regard des attentes placées en lui, sa cote demeure très élevée pour les scouts européens. D'autant qu'il n'a que 19 ans.

Benoît Badiashile va-t-il rester à Monaco ? (F. Porcu/L'Équipe)

Latéral gauche

Malang Sarr (Nice) : 21 matches

Ses débuts l'ont rapidement propulsé sur le devant de la scène, Nice tenant alors la dragée haute au PSG en tête de la Ligue 1. Encadré par Dante, Malang Sarr semblait avoir un destin royal devant lui. Mais le défenseur central a été placé sur le flanc gauche niçois pour dépanner, a davantage souffert et n'a plus semblé trouver la même régularité ni le même niveau. Après quatre ans passés à défendre les couleurs de l'OGCN, Sarr, arrivé en fin de contrat, se retrouve libre. À 21 ans, il pourrait s'exiler : il a reçu une offre d'un club italien et suscite les convoitises de formations allemandes.

Milieux récupérateurs

Enzo Loiodice (Dijon) : 15 matches

Olivier Dall'Oglio le tenait en haute estime et Enzo Loiodice a fait ses grands débuts avec Dijon à 17 ans, le 28 avril 2018 à Bordeaux (1-3). Élégant mais manquant d'impact, le milieu a fait les frais du changement d'entraîneur au DFCO : Antoine Kombouaré a fait d'autres choix et Stéphane Jobard, le successeur du Kanak, n'a pour l'instant pas semblé convaincu par son profil. Prêté l'hiver dernier à Wolverhampton, Loiodice n'y a joué aucun match avec l'équipe première et a fait son retour en Bourgogne. À 19 ans, il doit se relancer.

Le Dijonnais Enzo Loiodice en 2018. (A. Martin/L'Équipe)

Eduardo Camavinga (Rennes) : 32 matches

32 matches de L1 à seulement 17 ans, plus jeune Rennais à évoluer en Ligue 1 (16 ans, 4 mois et 27 jours), des actions de classe face à des grandes équipes, des buts décisifs contre des adversaires réputés, comme l'atteste celui inscrit à Lyon le 15 décembre 2019 (1-0), qui a fait de lui le plus jeune buteur des « Rouge et Noir », une capacité à récupérer et à se projeter : pas étonnant, avec toutes ces qualités, que Camavinga, sous contrat avec Rennes jusqu'en 2022, fasse tourner la tête de nombreux clubs, dont le Real Madrid.

Milieux offensifs

Ansu Fati (FC Barcelone) : 21 matches

La révélation de la saison au Barça. Au sein d'une équipe au jeu moins fluide que dans un passé récent, Fati a déjà su se faire une belle place dans la rotation par ses dribbles, son sens de la percussion et ses accélérations. Il en a d'ailleurs profité pour entrer dans l'histoire du géant catalan : il en est devenu le plus jeune buteur de l'histoire (à Pampelune, le 31 août) et le plus jeune joueur jamais aligné en Ligue des champions, à 16 ans, 10 mois et 21 jours. Capable de jouer sur les ailes comme en pointe, le plus dur l'attend désormais : répondre aux exigences d'un tel club, alors qu'il n'a pas encore 18 ans.

Kai Havertz (Leverkusen) : 24 matches

Son palmarès est encore vierge à 21 ans, mais Kai Havertz n'a pas perdu de temps pour se faire un nom en Allemagne. Sa grande taille (1,89 m) ne constitue en rien un frein pour le milieu offensif, au talent éclatant : très technique, doté d'une excellente vision, capable de délivrer maintes passes décisives et très adroit face au but, Havertz pourrait poursuivre sa route ailleurs qu'à Leverkusen, où il a fait ses débuts en Bundesliga à 17 ans et 126 jours. Mais pour accepter de se séparer de son joyau, le 5e de la dernière Bundesliga a déclaré attendre une offre à trois chiffres.

Kai Havertz, ici lors de la finale de la dernière Coupe d'Allemagne contre le Bayern Munich (2-4). (Marvin Guengoer/Presse Sports)

Attaquants

Moise Kean (Juventus/Hellas Vérone) : 22 matches

En attendions-nous trop de lui ? Premier joueur né dans les années 2000 à faire ses débuts en Serie A et plus jeune joueur à évoluer pour la Juventus dans le Championnat d'Italie, Kean a été comparé, à ses débuts, à Mario Balotelli. Mais à l'image de son aîné, Kean ne parvient pas à performer au niveau attendu sur la durée. À son retour de prêt du Hellas Vérone (en 2017-2018), l'attaquant était pourtant parvenu à inscrire 6 buts en 13 journées de Serie A. Son transfert à Everton a toutefois semblé le freiner, puisqu'il n'a inscrit qu'un but en 24 journées.

Moise Kean lors de son prêt avec l'Hellas Vérone, en 2017. (Paolo Bona/Presse Sports)

Kylian Mbappé (Monaco) : 21 matches

Qui ne connaît pas Kylian Mbappé aujourd'hui ? Champion du monde, déjà quadruple champion de France et présent à trois reprises dans le classement du Ballon d'Or, l'attaquant français a frappé fort lors de sa première saison dans l'élite (en 2016-2017) avec Monaco. Très fort : un sacre inattendu en L1, de multiples records de précocité en Ligue des champions, puis un transfert fracassant au PSG, le deuxième le plus élevé de l'histoire (180 millions d'euros, bonus inclus), où il continue d'étaler sa classe et de briser les reins des défenseurs par sa vitesse, ses dribbles et sa gestuelle.