(L'Equipe)

«C'est quand même la Coupe d'Europe» : Loïc Malatini (Andorre) raconte les tours préliminaires de C3

Avec Sant Julia, un club andorran, l'attaquant français Loïc Malatini va tenter de poursuivre son rêve et d'atteindre le premier tour de qualification de la Ligue Europa.

Alors que les cadors du foot continental bronzent encore sur les plages du monde entier, les Coupes d’Europe ont déjà commencé, et plusieurs joueurs français sont concernés, à l’image de Loïc Malatini, Niçois parti en exil en Andorre. Avec Sant Julia, il va jouer la qualification à Gibraltar, lors du tour préliminaire de Ligue Europa, après une victoire à l’aller où il a brillé (3-2). Une autre manière de jouer l’Europe…

«Pour vous qui n’avez jamais évolué plus haut que le CFA (N2), jouer une Coupe d’Europe, ça représente quoi ?
Si on m’avait dit cela il y a deux ou trois ans, je ne l’aurais jamais cru. A un moment, on ne s’attend plus à rien dans le foot, et tout à coup, on a une opportunité et on se retrouve à jouer la Ligue Europa. Alors, on profite !
 
Ce n’est que le tour préliminaire. La phase de poules de la Ligue Europa est encore loin.
(Enthousiate.) Pour moi, c’est quand même la Coupe d’Europe ! Quand je regarde les sites de résultats, il y a marqué «Ligue Europa», donc, oui, c’est de la Coupe d’Europe. Après, on sait que ça débutera vraiment dans deux ou trois tours, mais ça reste des matches internationaux. Je ne serais jamais venu à Gibraltar sans cette belle aventure.

Vous êtes venus comment depuis Andorre ?
On a pris un bus à cinq heures du marin, puis le train, et enfin un autre bus pour arriver ici.

Ce n’est pas vraiment les conditions de déplacement d’une équipe européenne !
Ce n’est pas grave. C’est vraiment plaisant. On est tous ensemble, on rigole bien.
 
Quand les médias évoquent Andorre, ils parlent souvent du club de Piqué, le FC Andorra. N’est-ce pas frustrant ?
Ceux qui représentent Andorre, c’est nous, et d’autres équipes qui jouent le Championnat. Le FC Andorra évolue en troisième division espagnole. Mais c’est normal que les médias en parlent, rapport à Piqué. Au club, on n’y fait pas attention, même si je sens bien que beaucoup de joueurs du club aimeraient bien y aller…

En France, personne ne parle de vous, ni des autres Français qui ont dû s’exiler dans des clubs plus modestes. Cela vous frustre ?
Je n’ai pas besoin que les gens entendent parler de moi. Il y a des centaines, peut-être des milliers de joueurs français qui sont obligés comme moi de partir alors qu’ils auraient peut-être leur place, peut-être pas en L1, mais en L2 ou en National. Je n’attends rien de la France. J’ai fait beaucoup d’essais plus jeunes, mais à cause de ma taille (1,67 m), je n’ai jamais vraiment eu ma chance. En vérité, je ne croyais plus trop au foot, et c’est grâce à Andorre, et à mon ami Gabriel Oudjani, qui m’a permis de signer ici, que j’y reprends goût.»

Arnaud Tulipier 

«C'est grâce à Andorre que je reprends goût au foot»