Luka Jovic (Serbien)Wolfsburg, 20.03.2019, Fussball Testspiel, Deutschland - Serbien 1:1 (L'Equipe)

Blessure à la piscine, escale fantôme à Limassol, nuits dans la voiture... Cinq choses à savoir sur Luka Jovic, recruté par le Real Madrid

Après avoir passé son temps à affoler la rubrique transferts de nombreux médias européens, Luka Jovic a changé de dimension en s'engageant avec le Real Madrid pour les six prochaines saisons. Mais avant d'en arriver là, l'attaquant serbe a connu un parcours trépidant. Voici les cinq choses à savoir sur le bonhomme pour briller en société.

La Volkswagen Passat familiale comme chambre à coucher

Avant de connaître la gloire et la reconnaissance du Vieux Continent, Luka Jovic connaissait quelques anicroches. À huit ans, tandis qu’il est repéré par l’Etoile rouge de Belgrade, le club adulé par toute sa famille, Luka Jovic vivait dans un village reculé et bien loin de la capitale serbe. Ses proches, sans grandes ressources financières, ne pouvaient lui offrir un logement convenable à Belgrade, comme le raconte le père du garçon dans les colonnes de Bild. Compatissante, l’Etoile Rouge lui suggérait alors de venir s’entraîner le week-end. Le tout jeune Jovic faisait alors le trajet avec son papa dans la vieille voiture familiale, une Volkswagen Passat, dans laquelle il embrassera les bras de Morphée bien des nuits afin d’éviter des allers-retours superfétatoires.

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La surprenante escale à l'Apollon Limassol

Comme le narrait FF.fr il y a quelques semaines maintenant, Luka Jovic a été au cœur d’un drôle de bazar. Et pour cause : à 18 ans seulement, le natif de Bijeljina voyait l'Étoile rouge de Belgrade et l'Apollon Limassol faire affaire. Et ce, sur son dos. «L'Étoile Rouge vend à l'Apollon 100% des droits fédératifs et 30% des droits économiques du joueur, expose alors le contrat de l'époque, daté du 25 janvier 2016. Pourtant, Luka Jovic, sans doute dépassé par toutes ces tractations, n’enfilera jamais la liquette des Plavi, puisque six jours plus tard, le jeune adulte pliera bagage et signera un contrat de cinq ans avec Benfica. Derrière cela, une drôle de combine. En effet, l’Apollon Limassol, structure guidée notamment par le surpuissant agent Fali Ramadani et sa société LIAN Sports, tire en fait avantage d’une fiscalité aux petits oignons. Or, Luka Jovic a pour représentant … Fali Ramadani. Le montage est donc tout trouvé et se peint comme un joli tour de force pour l’agent et son groupe.

Une blessure à la piscine qui lui a fait manquer une belle opportunité

C’est une histoire qu’il a brièvement évoquée au quotidien allemand Bild, qui l’interviewait en janvier 2018 alors qu’il commençait doucement à enchaîner les apparitions et les bonnes performances sous le maillot de l’Eintracht Francfort. Revenant sur son passage au Benfica Lisbonne et sur son faible temps de jeu du fait de la concurrence dans le secteur offensif lisboète, Luka Jovic raconte qu’il a manqué une belle chance de grapiller des minutes et de prendre du gallon à cause d’une blessure assez insolite : «J’avais une occasion de jouer contre Arouca (le 9 septembre 2016, ndlr) parce que les trois titulaires habituels s’étaient blessés. Mais quelques jours avant le match, je me suis coupé le pied en marchant sur une tuile cassée à la piscine. J’ai eu des points de suture au gros orteil et j’ai raté 40 jours.» La tuile.

La saison de la révélation

Titulaire sporadique avec l’Eintracht Francfort la saison dernière malgré son efficacité devant le but (8 buts en 22 matches de Bundesliga), Luka Jovic est devenu un véritable hit cette saison. Après un début d’exercice poussif, il marque fin septembre-début octobre lors de trois matches consécutifs pour la première fois de sa carrière, se faisant tout particulièrement un nom le 19 octobre en claquant un quintuplé contre le Fortuna Düsseldorf. Une performance qu’il devient le plus jeune joueur à réaliser en Bundesliga. Artilleur en chef de l’attaque de l’Eintracht, il a marqué dans 20 des 48 rencontres auxquelles il a pris part cette saison mais a également su offrir des buts (7 passes décisives toutes compétitions confondues). Surtout, Jovic a été l’élément essentiel du brillant parcours de l’Eintracht en Ligue Europa, demi-finaliste de la compétition dans laquelle son attaquant serbe a marqué 10 buts en 14 matches. Des prestations qui lui auront d’ailleurs valu, en novembre, de connaître sa première titularisation avec l’équipe nationale de Serbie contre l’Allemagne (1-1), en lieu et place des habituels titulaires Mitrovic et Tadic. Avec un premier but sous le maillot des Aigles blancs.

Un bénéfice éclair pour Francfort

Sur ce coup, on peut dire que Francfort a eu du nez. S’il est devenu ce mardi l’un des dix plus gros transferts de l’histoire du Real Madrid (on parle d’une indemnité de 60 millions d’euros), Luka Jovic n’était que prêté à Francfort cette saison. Le club allemand, qui a recruté le Serbe à l’été 2017 pour un prêt de deux ans, n’a levé l’option d’achat de 7 millions d’euros que le 17 avril dernier. Et si, selon Marca, 30% du transfert de Luka Jovic au Real atterriront directement dans les bourses du Benfica, ça fait toujours 42 millions d’euros dans celles de l’Eintracht. Soit un très joli retour sur investissement pour un joueur qui ne leur appartient officiellement que depuis six semaines.

Mehdi Arhab et Alexandre Aflalo