mendy (benjamin) (F.Seguin/L'Equipe)

Benjamin Mendy, un retour chez les Bleus qui fait du bien

Pour son retour sous le maillot de l'équipe de France, Benjamin Mendy a effectué soixante-trois minutes satisfaisantes. De quoi rassurer sur l'état de son genou, à un peu plus de deux semaines du Mondial.

Même si ce n’était qu’un amical face à l’Irlande, cela devait forcément être une rencontre un peu spéciale pour Benjamin Mendy. Passée la joie d’être sélectionné par Didier Deschamps pour la Coupe du monde malgré une grave blessure contractée en septembre 2017, le latéral devait grappiller du temps de jeu en vue du Mondial, où il devrait être titulaire. L’occasion pour le sélectionneur de le lancer dans le grand bain dès le premier des trois matches de préparation des Bleus. Bien sûr, il ne pouvait pas disputer l’intégralité de la rencontre, ne l’ayant pas fait avec Manchester City depuis son retour à la compétition, le 22 avril dernier en Premier League. Mais sa grosse heure de jeu lui aura permis de retrouver un peu plus ses jambes, et de trouver quelques automatismes.

Les notes de France-Irlande

Une montée en puissance à la demi-heure de jeu

Pour sa cinquième sélection en équipe de France, le gaucher a d’abord été un peu gourmand, ayant sûrement des fourmis dans les jambes. Sur sa première touche de balle, il voulait en effet croquer son adversaire direct mais poussait trop son ballon, qui finissait en sortie de but (4e). C’était en tout cas le présage d’une soirée animée sur le côté droit irlandais. Car même si le jeu a penché à droite lors du début de la rencontre, avec un Sidibé un peu plus sollicité, Mendy est progressivement entré dans son match. Pour à son tour tâter à plusieurs reprises le cuir. De quoi s’engouffrer sur les quelques espaces laissés par les Irlandais. Sur la seule fois où il avait le champ libre dans la première demi-heure, il déclenchait d'ailleurs lui-même une frappe lointaine tendue (26e). Ce qui a eu le mérite de lancer ses partenaires, qui avaient peu pris leur chance jusque là.

Sans trembler, les Bleus dominent l'Irlande

Car après les passes en retrait du début de match, Mendy a multiplié les accélérations sur son aile gauche. Il jouait tout d’un coup beaucoup plus haut sur le terrain, parfois tel un ailier. Et déposait un amour de centre sur la tête de Giroud dans la foulée ou presque de son tir (31e). De quoi rappeler aussi qu'il n'a rien perdu de sa qualité de centre et que ses montées puissantes peuvent toujours être aussi dévastatrices. Surtout quand il sera à 100%. Ses autres tentatives ne passaient ensuite pas, toutes déviées par un Irlandais en corner. Mais, même s’il n’est pas impliqué sur les buts français, on ne peut pas parler d’une hausse du rythme bleu sans évoquer la montée en puissance du Citizen. Seul motif de frustration, il n'a pas été beaucoup mis à l'oeuvre défensivement, à cause d'Irlandais trop faibles pour exister en attaque. Sa deuxième mi-temps aura ensuite été beaucoup plus discrète, pas vraiment marquée par d'autres accélérations dont il a le secret. Mendy baissait un peu de pied physiquement, et de manière assez logique. Remplacé juste après l’heure de jeu (63e) par Lucas Hernandez, il pouvait s’asseoir sur le banc avec le sentiment du devoir accompli. Sans briller, il a par la même occasion sûrement rassuré son sélectionneur sur l’état de son genou gauche.

Hugo Girardot