(S.Mantey/L'Equipe)

Ben Arfa, buteur dans le temps additionnel, libère Rennes contre Jablonec (2-1)

Le match fut pénible, mais le Stade Rennais a arraché la victoire pour son entrée en lice en Ligue Europa contre les Tchèques de Jablonec (2-1). Hatem Ben Arfa a disputé ses premières minutes, et il a marqué.

La leçon : Rennes arrache une première victoire

Le retour européen du Stade Rennais avait tout pour être parfait : un match à domicile, avec un Roazhon Park relativement garni pour un match en semaine à 19h, la première de Ben Arfa, une équipe au niveau supposé inférieur… Le succès est pourtant arrivé in extremis, et rien ne fut simple pour le dernier cinquième de Ligue 1. Empruntés techniquement, les hommes de Lamouchi peinaient sur le plan offensif en début de match, la faute à des approximations de Del Castillo (3e), Traoré (14e) ou André (24e). Les Tchèques ne se montraient pas dangereux, et ne profitaient pas non plus des quelques erreurs de la défense bretonne, notamment quand Da Silva perdait le ballon dans son camp (28e). Des approximations dans une première demi-heure symbolique de cette rencontre. Sur leur terrain, les Rennais n’ont que très rarement réussi à construire, devant s’en remettre à des exploits individuels. Le seul capable de cela ce jeudi était Sarr. Il inscrivait le premier but des locaux à la suite d’un une-deux avec André, reprenant en première intention de l’extérieur de la surface : sa frappe puissante finissait sa course dans la lucarne opposée de Hruby, pour un des buts de la soirée (1-0, 31e).

Si l’on pouvait imaginer que Rennes avait fait le plus dur, ce n’était pas le cas. Le match ne gagnait ni en intensité, ni en qualité technique, et une faute bête d’André proche de sa surface faisait tourner la rencontre. Le coup franc qui suivait était merveilleusement bien enroulé par Travnic, et Koubek ne pouvait rien faire (1-1, 54e). Si l’entrée de Niang (62e) apportait un souffle nouveau au Stade Rennais, celle de Ben Arfa (65e), pour ses premiers pas avec son nouveau club, ne bonifiait pas le jeu. On sentait même Jablonec plus proche d’arracher un succès, mais une faute maladroite dans sa surface de Holes sur Siebatcheu offrait la victoire à Rennes sur un plateau. Ben Arfa ne laissait pas passer l’occasion de réussir sa première, transformant parfaitement le penalty (2-1, 90e+1). Un succès pas immérité au vu de l’intégralité de la rencontre, mais heureux compte tenu du scénario. Si le niveau de jeu devra être tout autre lors des cinq prochains matches pour espérer une qualification, ces trois premiers points glanés sont des plus précieux, tant au niveau comptable que pour la confiance.

Le gagnant : Ben Arfa, la confiance avant tout

Il a disputé ses premières minutes depuis près d’un an et demi. Hatem Ben Arfa est entré en jeu à la 65e, remplaçant Gélin. L’entrée de l’ancien Parisien, ne le cachons pas, est loin d’avoir été éblouissante. Ses premières tentatives de dribbles ont été un échec, et il est clair qu’il n’est pas encore au point physiquement. Sur le terrain, on a vu Ben Arfa dans différentes positions pendant ses 25 minutes : au milieu, sur le côté droit, puis en numéro 10. C’est dans cette position qu’il a réussi une première percée, faisant se lever le Roazhon Park, en fin de match. Mais c’est surtout le penalty converti (2-1, 90e+1) que l’on retiendra : un but pour une première, cela marque les esprits. Et donnera assurément de la confiance au joueur de 31 ans, à l’aube de son nouveau défi.

Le perdant : L'accumulation de joueurs offensifs de Lamouchi

Certes, le Stade Rennais l’a emporté, et c’est bien là l’essentiel. Mais l’animation offensive proposée par les Bretons n’a pas convaincu ce jeudi, et il leur a fallu une frappe venue d’ailleurs de Sarr et un penalty en fin de match pour se sortir du piège tchèque. Le pire moment du match concernant l’attaque était quand il y avait le plus de joueurs offensifs sur la pelouse : Sarr, Siebatcheu, Niang, Ben Arfa et Grenier. Entre la 65e et la 75e minute, les hommes de Lamouchi avaient extrêmement de mal à se trouver, et les débuts de situations trop vite avortés. Du talent devant, il est certain que Rennes en a à revendre. Reste maintenant à faire prendre la mayonnaise.

Florent Le Marquis