Les Français du Bayern n'ont pas tous réussi leur saison. (EXPA/Presse Sports)

Bayern Munich : un titre et une saison contrastée pour les Français

Le 30e titre de champion d'Allemagne de l'histoire du Bayern est aussi en partie le leur. Pavard, Coman, Hernandez, Tolisso et Cuisance ont participé à ce nouveau sacre. À des degrés bien divers. Retour sur la saison des cinq Français du Bayern.

Benjamin Pavard : la Bavière l'adore

Des cinq joueurs tricolores, Benjamin Pavard est bien celui qui a tiré le plus son épingle du jeu. Débarqué en Bavière en juin 2019, en provenance de Stuttgart, le natif de Maubeuge jouit aujourd'hui d'une belle cote de popularité en Allemagne. Et il a gagné la confiance de ses dirigeants et de son entraîneur. Profitant d'une concurrence quasi nulle au poste de latéral droit, Pavard apparaît comme une pièce indéboulonnable du onze munichois.

Il est ainsi le troisième joueur qui a passé le plus de temps sur la pelouse (2 672 mn en Bundesliga) derrière Manuel Neuer et Joshua Kimmich. S'il s'est totalement imposé, pour sa première saison au Bayern, Pavard a souffert de la comparaison avec son alter ego à gauche, Alphonso Davies, plus explosif offensivement. Mais son implication, sa générosité et son rendement (4 buts, 4 passes décisives) sont des atouts appréciés. À l'image de son match contre Mönchengladbach, samedi : un but contre son camp (1-1, 37e) avant de délivrer un centre décisif sur le but victorieux de Goretzka (2-1, 86e).

8
Benjamin Pavard est impliqué sur 8 buts en Bundesliga cette saison (4 buts, 4 passes décisives), plus que tout autre défenseur français dans les 5 grands Championnats en 2019/20.
Benjamin Pavard s'est fait une place dans la défense munichoise. (L. Preiss/Witters/Presse Sports)

Kingsley Coman : installé mais avec des doutes

Son nombre de titularisations, seize, sur les 32 matches de Bundesliga, résume assez bien la saison de l'ancien joueur du PSG et de la Juventus. Quand il est en pleine possession de ses moyens, l'attaquant tricolore reste une pièce maîtresse du dispositif tactique du Bayern cette saison. Comme il l'a démontré d'ailleurs face à Leverkusen début juin (4-2) avec un but (27e), son implication sur celui de Goretzka (42e) au cours d'un match où il a montré ses qualités de vitesse et son sens de la profondeur.

Absent sur blessure pendant un mois et demi de compétition cet hiver, Kingsley Coman laissera tout de même une impression mitigée cette saison. On attend plus de l'ailier, surtout concernant l'efficacité (trois buts, deux passes). C'est le point noir face aux statistiques bien supérieures de ces compères en attaque, que ce soit Serge Gnabry ou Leon Goretzka, milieu de terrain, qui avec moins de temps de jeu a inscrit six buts et délivré cinq passes.

3,4
Le nombre de centres en moyenne de Coman par match. Le plus élevé au sein du Bayern.
Coman a fait parler ses qualités de dribble durant cette saison. (L. Preiss/Witters/Presse Sports)

Lucas Hernandez, une saison à oublier

La saison de l'ancien joueur de l'Atlético de Madrid n'a vraiment commencé qu'en février dernier. Une blessure au genou et celle plus grave à la cheville l'ont écarté des terrains pendant près de quatre mois. Même après son retour dans le groupe, Lucas Hernandez a vécu une année pénible et bien compliquée. Pendant ce temps, ses coéquipiers n'ont pas perdu de temps. Avec une charnière centrale Boateng-Alaba performante et rassurante et l'éclosion du canadien Alphonso Davies, Hernandez ne fait plus partie de la rotation en défense.

Pire encore, ses entrées en jeu ont fait l'objet de nombreuses critiques avec son implication sur des buts encaissés du Bayern face à Leverkusen (4-2), Mönchengladbach (2-1) et en demi-finale de la Coupe contre Francfort (2-1). Le magazine Kicker, l'a qualifié de « remplaçant le plus cher du monde » en référence à son transfert record en juillet dernier (80 M€).

Lucas Hernandez a peu joué cette saison. (Eibner/EXPA/Presse Sports)

Corentin Tolisso, le temps d'aller voir ailleurs ?

Un total de 638 minutes en Bundesliga, c'est la très faible participation de l'ancien Lyonnais au titre de champion du Bayern. Il n'aura fait que des bouts de matches affichant constamment son manque de rythme. Les interrogations aujourd'hui sont nombreuses sur la capacité de l'international tricolore à retrouver son niveau de performance, après sa grave blessure au genou en septembre 2018.

Blessé au mollet en décembre, de nouveau indisponible en raison d'une opération à la cheville gauche en avril, Corentin Tolisso ne devrait plus revêtir le maillot munichois cette saison. Aujourd'hui, clairement, il n'entre plus dans les plans des dirigeants du club face aussi à une concurrence élevée au milieu de terrain (Thiago Alcantara, Kimmich, Goretzka). En quête de liquidités, le Bayern Munich serait disposé à laisser partir Tolisso, arrivé à l'été 2017.

87,2
Le pourcentage de passes réussies dans le camp adverse par Corentin Tolisso. Devancé de peu par Thiago Alcantara (87,3).
Tolisso ne semble plus entré dans les plans du Bayern. (G. Van Keulen/ANP Sport/Presse Sports)

Michael Cuisance, à voir sur la durée

Formé au RC Strasbourg et à l'AS Nancy-Lorraine, Michael Cuisance avait rejoint l'Allemagne et le Borussia Mönchengladbach en juillet 2017. Sans assurance concernant son temps de jeu. Il en a certainement eu encore moins lorsqu'il a signé en juillet dernier un contrat de cinq ans avec le Bayern et un transfert estimé à 12 M€.

Cuisance et le club bavarois ont fait un pari et ce n'est pas son faible temps passé sur la pelouse qui en dira plus sur l'avenir du jeune (20 ans) international. En sept matches, dont une seule titularisation, honorée samedi devant Mönchengladbach (2-1), Cuisance n'a pas encore affiché un réel potentiel. Mais il est bien champion d'Allemagne.

Cuisance n'a connu qu'une titularisation cette saison. (Eibner/EXPA/Presse Sports)