Plusieurs facteurs expliquent le départ de Carlo Ancelotti. (Reuters)

Bayern : les raisons du départ de Carlo Ancelotti

Des départs de Lahm et Alonso à un mercato frileux en passant par la blessure de Manuel Neuer ou des décisions de coaching bizarres, plusieurs raisons expliquent le début de saison raté du Bayern qui a débouché sur le départ, jeudi, de Carlo Ancelotti.

Un effectif orphelin de Lahm et Alonso

Cet été, Xabi Alonso et Philipp Lahm ont quitté le club. On ne remplace pas 231 matches de Ligue des champions facilement. Le Bayern possède certes Joshua Kimmich depuis plusieurs années et il a désormais le niveau et l'expérience pour remplacer l'ancien capitaine bavarois.

Corentin Tolisso, lui, vient seulement d'arriver et ne peut pas déjà remplir le vide laissé par l'Espagnol. Ces deux tauliers savaient parfaitement quand resserrer les rangs. Avec eux, le Bayern n'aurait sûrement jamais perdu deux points contre Wolfsburg, après avoir mené 2-0 jusqu'à l'heure de jeu.

Certains cadres encore présents, comme Ribéry, Robben ou encore Müller, ont peu à peu perdu confiance en l'Italien et ne lui servaient plus de relais.

La blessure de Manuel Neuer

Considéré comme l'un des meilleurs joueurs à son poste, Manuel Neuer a cruellement manqué à son équipe depuis qu'il s'est blessé. Victime d'une fracture au pied gauche, Neuer ne sera pas de retour avant janvier 2018 et les performances d'Ulreich, son remplaçant, n'ont pas aidé l'équipe à montrer un meilleur visage.
 
Auteur d'une faute de main lors du match nul contre Wolfsburg (2-2), il n'a pas su se montrer décisif contre Paris. Le Bayern a préféré faire appel à Tom Starke plutôt que de recruter un vrai joker après la blessure de son gardien vedette.

La blessure de Manuel Neuer handicape lourdement le Bayern Munich. (L'Equipe)

Des décisions bizarres

Contre le PSG, les défenseurs Boateng et Hummels ont débuté sur le banc. Des choix qui ont posé question. Si le premier revenait tout juste de blessure (adducteurs), le deuxième a été plutôt efficace cette saison et son sens de l'anticipation aurait été précieux.

«Mais Süle a été plutôt bon», a timidement tenté Carlo Ancelotti après la rencontre. Spectatrice sur les trois buts français, la recrue arrivée de Hoffenheim a pour tout le monde été le maillon le plus faible de son équipe. Très expérimentés, Robben et Ribéry ont aussi été laissés sur le banc comme lors de l'autre défaite de la saison à Hoffenheim (0-2).

À leur place, Müller et surtout James Rodriguez (remplacé à la pause) n'ont pas pesé sur Paris. L'ailier français a quitté le Parc des Princes furieux, préférant ne rien dire plutôt que lâcher des mots lourds de sens. Très influent, comme le Néerlandais, son avis sur le départ de l'Italien a sûrement pesé.  

Un recrutement frileux

«Jusqu'à aujourd'hui, le Bayern n'a jamais payé plus de 40 millions d'euros pour un joueur. Dans le football international, c'est depuis longtemps une somme moyenne et non plus une grosse somme». Le constat est signé Lewandowski et si le Polonais a depuis été sévèrement recadré par son président Rummenigge, il n'en soulève pas moins un problème qui fâche.

Le modèle que le club bavarois vante à l'envie ne lui permet plus de recruter des joueurs d'un niveau comparable à ceux qui lui ont permis d'être une des équipes les plus respectées en Europe ces dernières années.

Si les champions d'Allemagne en titre ont battu leur record de dépense en recrutant Tolisso (41,5 millions d'euros + 6 de bonus), ils sont loin du montant déboursé, par exemple, par Manchester United pour attirer Romelu Lukaku (84,7 millions d'euros) sans même parler de la somme du transfert de Neymar (222 millions d'euros).