Sep 3, 2019; St. Paul, MN, USA; United States forwards Megan Rapinoe (left) and Alex Morgan (right) stand for the national anthem prior to a U.S. Women's National Team Victory Tour soccer match against Portugal at Allianz Field. Mandatory Credit: Harrison Barden-USA TODAY Sports (L'Equipe)

Ballon d'Or féminin : pourquoi ce n'est pas gagné d'avance pour Rapinoe

Meilleure joueuse de la Coupe du monde, star médiatique devenue une véritable icône, Megan Rapinoe s'avance en favorite pour devenir Ballon d'Or. Mais tout n'est pas encore joué.

Cet été, on a vu sa chevelure rose fushia partout. Sur les terrains de la Coupe du monde féminine en France, dont elle a terminé meilleure joueuse et meilleure buteuse. Sur les plateaux de télévision, pendant une longue tournée médiatique après le sacre des Américaines. En Une des magazines, dans des interviews où l'attaquante a multiplié les prises de positions pour l'égalité salariale dans le sport et la défense des minorités. En un été, Megan Rapinoe, déjà star du football aux Etats-Unis, est devenue une icône internationale. Et pourtant, elle n'est pas encore assurée de remporter le deuxième Ballon d'Or féminin en décembre.

Tout d'abord, parce que la décision revient au jury, et à lui seul. Composé d'une cinquantaine de journalistes qui suivent assidûment le football féminin, celui-ci pourrait très bien décider de se tourner vers une autre candidate. Les prises de positions politiques de Megan Rapinoe ont grandement contribué à son rayonnement international et ont fait d'elle une icône au-delà des terrains. Mais elles pourraient aussi rebuter certains votants, qui peuvent souhaiter se concentrer sur les qualités footballistiques des nommées, et seulement sur elles.


Megan Rapinoe a construit sa figure de favorite sur sa Coupe du monde, formidable vitrine pour les joueuses et qui comptera forcément, comme chez les hommes, au moment d'établir un classement. Mais des votants qui suivent les Championnats féminins toute l'année pourraient choisir de récompenser une joueuse qui aurait brillé de façon plus régulière. Toute entière tournée vers la sélection nationale, Rapinoe n'a presque pas joué avec son équipe de Seattle. Elle a ainsi disputé ses premières minutes avec son club le 7 septembre, deux mois après la fin de la Coupe du monde.

Des précédents dans l'histoire

Enfin, dans l'histoire du Ballon d'Or, les exemples de joueurs donnés favoris ayant échoué à remporter le trophée sont légion. En 1986, Gary Lineker, meilleur buteur d'Angleterre et du Mondial mexicain, a vu le surprenant Igor Belanov lui chiper la première place à la faveur d'une saison impressionnante du Dynamo Kiev.

En 1996, c'est le jeune Ronaldo qui affolait déjà l'Europe. Phénomène physique, technique et médiatique, le Brésilien avait explosé aux yeux du monde en fin d'année. Fraîchement débarqué à Barcelone, Ronaldo subjugue l'Europe, multiplie les buts et les actions de classe... Mais il s'incline tout de même face à Matthias Sammer, avant de remporter le trophée l'année suivante.

Autre phénomène aussi sportif que médiatique, David Beckham s'avançait en favori lors de l'édition 1999. Vainqueur de la Ligue des champions, le charismatique Anglais est pourtant battu par le virevoltant Rivaldo, impressionnant en Liga et avec le Brésil. Megan Rapinoe part donc avec une belle longueur d'avance, mais comme tous les scrutins, l'élection du Ballon d'Or peut réserver quelques surprises.