(L'Equipe)

«Avec Pablo Sarabia, le PSG va se frotter les mains» : Ceux qui ont connu la nouvelle recrue du PSG le racontent

C'est pour une somme estimée entre 18 et 20 millions d'euros que le PSG s'est offert Pablo Sarabia en provenance de Séville. Ceux qui l'ont connu en Espagne, que ce soit dans la banlieue de Madrid, à Getafe, ou en Andalousie, font les présentations. Ça promet !

Maxime Gonalons* : «Le PSG va se frotter les mains»

«Il a été le pion essentiel de notre saison avec Wissam Ben Yedder, tout simplement. En termes de statistiques et en termes d’impact sur le terrain, c’est un joueur qui a fait la différence a quasiment tous les matches. Il a souvent joué ailier, c’est un joueur de côté, mais qui reste un élément un peu électron libre, qui se déplace beaucoup sur le terrain. Mais c’est aussi un élément qui fait beaucoup d’efforts, dans le repli défensif, qui contre-attaque, qui percute, qui dribble, qui est bon du pied droit et du pied gauche. C’est un sacré joueur qui sort de la meilleure saison de sa carrière. Ça ne me surprend pas que Paris s’intéresse à lui, notamment avec une clause libératoire qui n’est pas haute. 18 millions d’euros pour un joueur comme ça, le PSG va se frotter les mains, ça c’est sûr.

Quand on voit la saison qu’il vient de faire et le prix qu’il coûte, forcément, les grands clubs s’y intéressent. C’est mérité pour lui. Quand je suis arrivé à Séville, j’ai appris à le connaître. Il a été formé au Real Madrid, ce n’est quand même pas rien. C’est un mec en or avec qui j’ai aimé jouer même si j’ai eu beaucoup de pépins physiques. C’est un joueur avec énormément de qualités. Humainement, il est très simple. C’est le mot qui le définit le mieux. Il donne tout sur le terrain, et en dehors, vous n’avez pas de problème avec lui. C’est une grande personne. Quand tu arrives au PSG, tu as une énorme concurrence. Mais quand il sera sur le terrain, il saura faire la différence. Ça sera différent de l’Espagne. Le jeu est différent. En France, c’est beaucoup plus physique, plus fermé. En Espagne, il y a les espaces. Mais il saura s’adapter, il en est capable. Il a marqué les esprits cette saison à Séville. Ça va être une grosse perte pour eux.» T.C.
 
*Son coéquipier au FC Séville en 2018-19.

«Il donne tout sur le terrain, et en dehors, vous n'avez pas de problème avec lui. C'est une grande personne»

À Getafe, on passait plus de temps à défendre. Là, il a plus de situations devant le but. C’est un tout pour lui. Il jouait déjà milieu droit, très propre techniquement. Au début, dans ses choix, il n’était pas aussi juste qu’il l’est aujourd’hui. Mais ce pied gauche, il l’avait déjà. Humainement, c’est un super mec, disponible, pas prise de tête, agréable au quotidien, bosseur. C'est un bon mec de vestiaire. Même s’il avait des qualités, il a vite compris qu’il y a une part de travail dans la réussite d’une carrière. Honnêtement, je ne le voyais pas aller aussi haut. La Ligue 1 ? Ça peut coller, dans le sens où il est au PSG. Sans dévaloriser, ce n’est pas la même chose que d’aller au PSG ou ailleurs en France. Je ne sais pas quel sera son rôle mais il y aura beaucoup de possessions offensives, de situations, il va vite se rendre compte que les défenses et le jeu sont beaucoup plus physiques qu’en Espagne. L’impact est plus physique. Il sera peut-être surpris par ça, mais ce n’est pas quelqu’un qui a peur d’aller au combat. Il ne va pas se cacher dans les duels, c’est un joueur de caractère. Je ne me fais pas de souci pour lui. Et quand tu as la chance de rejoindre ce genre d’équipes, s’il a un temps de jeu régulier, il n’y a pas de raison qu’il ne fasse pas ses stats.» T.C.

*Son coéquipier à Getafe entre 2011 et 2016.

Mehdi Lacen* : «Honnêtement, je ne le voyais pas aller aussi haut»

«J’ai joué cinq saisons avec lui. J’ai gardé le contact. Je le connais très bien. Il était très jeune en arrivant à Getafe. Il devait avoir 19 ou 20 ans. C’était un pur produit du centre de formation du Real Madrid. Pendant deux ans et demi, ç’a été difficile pour lui, un coach était en place et ne lui faisait pas trop confiance. Il avait peu de temps de jeu et allait même parfois en tribune. Je lui disais qu’il avait de grosses capacités, mais qu’il n’arrivait pas à les exploiter. Ce qui lui manquait, c’est qu’il n’était pas assez décisif. Il était bon dans le jeu, il faisait des différences, mais à un moment donné, il faut faire des stats ! Il était attentif aux conseils que les autres pouvaient donner. Petit à petit, il est monté en puissance. Plus tard, le fait d’aller à Séville, dans une meilleure équipe et avec de meilleurs joueurs, lui a fait gagner en confiance et ça lui permet de faire des stats assez impressionnantes.

«Ce n'est pas quelqu'un qui a peur d'aller au combat»

Cette saison, il était d’ailleurs le seul joueur avec Lionel Messi "en double-double", à dépasser les dix buts et les dix passes décisives. Ça place le joueur. Je pense sincèrement qu’il peut s’imposer à Paris, malgré la forte concurrence. Il a les caractéristiques et qualités pour le faire et, ainsi, devenir un élément important de sa nouvelle équipe. Et s’il n’a pas encore été appelé en sélection, je pense qu’il le mérite depuis bien longtemps. À Séville, il jouait déjà dans une équipe d’un très haut niveau. Et avec tout ce qu’il a fait là-bas, il aurait mérité plus de considération venant de la Roja.» M.A.

*Actuel gardien de Getafe et ancien coéquipier de Pablo Sarabia au FC Séville de 2016 à 2018.

David Soria* : «Il aurait mérité plus de considération venant de la Roja»

«Dans la vie, c’est un bon gars, et c’est aussi un bon coéquipier. C’est un joueur d’une grande qualité, qui bosse beaucoup, notamment pour arriver là où il en est. C’est un travailleur né, sérieux. Ce qui lui arrive, il le mérite amplement. Son travail sur le terrain est remarquable, notamment du point de vue défensif. Il presse et ne compte pas ses efforts. C’est quelqu’un de spectaculaire. Il met tous les ingrédients nécessaires en dehors du terrain pour progresser. Une fois sur le pré, il fait la même chose, en donnant tout pour le maillot qu’il défend. Il est toujours à cent pour cent pour les siens. C’est un joueur fin, adroit, capable de délivrer de nombreuses passes décisives. Il a une qualité de passe, notamment dans le derniers tiers, qui est vraiment incroyable et ce, grâce à sa très belle patte gauche.

C’est un joueur très mature. Il sait bien quand il faut jouer de façon directe, quand il faut faire une pause. Il est aussi imprévisible, on ne sait jamais ce qu’il va faire, s’il va tirer au but ou dribbler, et quand il va dribbler, s’il va partir sur la droite ou sur la gauche. À Getafe, au début, il n’était pas titulaire parce qu’il était un jeune joueur avec très peu de minutes dans l’élite. Mais peu importait qu’il joue ou non, il a toujours voulu travailler plus. Et grâce à son talent et sa grande capacité d’effort, il est ensuite devenu titulaire.» A.D.

*Ancien préparateur physique de Getafe.

«Cette saison, il était le seul joueur avec Lionel Messi "en double-double", à dépasser les dix buts et les dix passes décisives. Ça place le joueur»

Pablo Sarabia, à gauche, aux côtés de Juan Bernat, son futur coéquipier au PSG, avec le maillot des équipes de jeunes espagnoles. (Jose Breton/Cordon Press/PRESSE SPORTS)

Jose Romero Sangüesa* : «Il ne vous laissera jamais tomber»

«Ce qui le définit le mieux sur le plan professionnel, c’est sa capacité d’effort et de sacrifice. Il veut toujours s’améliorer, travailler plus longtemps et mieux. Comme personne, c’est un très bon gars. Quelqu’un que vous aimeriez avoir comme ami et qui ne vous laissera jamais tomber, qui fera tout son possible pour vous et avec qui il est très difficile de se disputer. Un jour juste, il s’est énervé contre moi parce qu’il voulait s’entraîneur le lendemain d’un match qui avait mal tourné (une défaite). Je lui ai dit que ce n’était pas le moment, que s’il attendait un autre jour, j’irais m’entraîner avec lui pendant notre jour de congé (on le faisait régulièrement). Je n’ai pas réussi à le convaincre et il est allé s’entraîneur seul.

«C'est un joueur très mature. Il sait bien quand il faut jouer de façon directe, quand il faut faire une pause. Il est aussi imprévisible»

Timothé Crépin, Antonin Deslandes et Mehdi Arhab