Soccer Football - Copa America Brazil 2019 - Final - Brazil v Peru - Maracana Stadium, Rio de Janeiro, Brazil - July 7, 2019 Brazil's Everton celebrates scoring their first goal with Philippe Coutinho and Roberto Firmino REUTERS/Luisa Gonzalez (Reuters)

Avec le Brésil, Philippe Coutinho a eu tout bon

Peu en vue avec le FC Barcelone, Philippe Coutinho a conclu sa très belle Copa America par une finale de haut niveau. Dans un rôle de pur meneur de jeu, il a dicté le tempo d'une animation offensive brésilienne efficace et versatile.

On avait l’impression de revoir le Coutinho de Liverpool. Au cœur du jeu, à l’initiative, leader technique et métronome d’une équipe brésilienne sans vrai leader en l’absence de Neymar. Une absence dont le Barcelonais aura, avec le recul, été le grand gagnant : pour cette Copa America, Tite avait décidé de réorganiser son équipe autour de lui, dans un 4-2-3-1 lui offrant les clés de l’entrejeu. Un rôle de liant de l’attaque brésilienne qu’il a, une fois de plus, assumé ce dimanche soir face au Pérou en livrant une belle prestation, ne tarissant jamais d’efforts pour se rapprocher du ballon et se rendre disponible pour ses coéquipiers.

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Une équipe brésilienne pas très offensive, mais très appliquée

L’absence de Neymar a sans doute un peu fait de mal au poids offensif des Brésiliens. Plus timide, plus concentrée sur sa rigueur défensive que sur sa folie offensive, la Seleçao a surtout construit en partant de sa défense et de ses deux milieux défensifs Casemiro et Arthur. C’est là que Coutinho a été précieux, redescendant souvent très bas, balayant le terrain de la droite vers la gauche pour suivre la construction de son équipe et se rendre disponible, tantôt du côté de Dani Alves (75 ballons touchés), tantôt de celui d’Alex Sandro (108 ballons touchés), les deux rampes de lancement brésiliennes. Sa qualité technique a fait le reste : très juste dans la distribution (28 passes, 93% de passes réussies), il a équitablement distribué le jeu entre ses deux ailiers, Everton et Jesus, tous les deux précieux et décisifs dans cette finale. Le premier, une nouvelle fois excellent, a beaucoup provoqué, dribblé et ouvert la marque sur un centre du second, qui a confirmé toute son utilité sur un côté droit qui n’est pourtant pas sa position naturelle.
 
Un poil maladroit dans les vingt-cinq derniers mètres, poussant parfois un peu trop son ballon ou tardant à décaler un adversaire démarqué à l’approche du but péruvien, Coutinho n’a pas été décisif lors de cette finale. Il a même été remplacé en toute fin de match par Militao à la suite du carton rouge écopé par Gabriel Jesus. Mais si le Brésil l’a emporté, c’est grâce à ce style de jeu qu’il incarne en un sens : un Brésil plus reculé, plus patient, qui ne ménage pas ses efforts. Et qui a su s’appuyer sur tous ses talents, variés, pour enfin décrocher un nouveau trophée majeur. Même après le retour de Neymar, cette Copa America pèsera certainement sur les futurs choix tactiques de Tite. Et Coutinho a une belle carte à jouer.