fabre (clement) (MINIER PIERRE/L'Equipe)

Attentats : Clément Fabre (Tubize) : «On craignait que ça puisse arriver ici»

Clément Fabre évolue depuis l'été dernier à Tubize (D2 belge), à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles. L'ancien joueur du Tours FC et du CA Bastia raconte comment il a vécu les tragiques événements bruxellois.

«Que faisiez-vous au moment où les attentats ont eu lieu ?
Ma copine et moi étions à la maison, dans le sud de Bruxelles. Je n’avais pas entraînement après le match de dimanche. Mais ça fait vraiment bizarre : ma copine cherche du travail en ce moment et prend le métro tous les jours ou presque. Par chance, nous n’avons pas été touchés directement, mais le fait que ça arrive juste à côté de la maison, c’est une sensation étrange. Quand le foot laisse du temps libre, on essaye de visiter cette partie de l’Europe. On va donc régulièrement à l’aéroport.
 
Vous attendiez-vous à ces événements ?
En toute franchise, on craignait que ça puisse arriver ici. Avec toutes les opérations policières (NDLR : liées à l’arrestation de Salah Abdeslam et de deux comparses le 15 mars), Bruxelles était un peu en état d’alerte. Mais avec ces attentats à l’aéroport et dans le métro, ce sont des lieux qu’on fréquente tous les jours qui ont été touchés. Mon cousin travaille à la commission européenne (NDLR : proche de l’arrêt de métro touché) et vit à côté avec toute sa famille...
 
Des mesures ont-elles été prises par votre club ?
Pas encore. Tubize est un peu excentré de Bruxelles, ça reste accessible. La priorité a été de prendre des nouvelles des coéquipiers, des proches. S’assurer que tout le monde allait bien. Avant de recommencer à parler football, il y a d’autres étapes. J’ai vu que certains événements sportifs étaient annulés, reportés. C’est normal. Le Championnat et le football sont secondaires dans ces moments-là. Le plus important, ce sont les victimes et leurs proches. On doit penser à eux. Et ensuite, reprendre le cours normal de l’existence. Pour montrer qu’on est plus fort, qu’on est ensemble.»
 
Benjamin Henry