Atlético Madrid - Marseille : Qu'est-ce qui rend Jan Oblak si fort ?
Dernier rempart des Colchoneros, Jan Oblak représente aujourd'hui une référence quasi-absolue au poste de gardien de but. Alain Casanova et Philippe Montanier décryptent les aptitudes hors-normes de l'international slovène.
La fiche de Jan Oblak
«Il a encore franchi un cap au niveau de la fiabilité, abonde Philippe Montanier. Il fait vraiment très, très peu d'erreurs... Dans une équipe qui se recroqueville régulièrement près de son but, il arrive toujours à rester calme et serein. Il peut y avoir beaucoup de tension autour de sa surface, mais lui reste tranquille.» À tel point qu'aller chercher un ballon impossible lui paraîtrait presque facile : «Il a une telle envergure, ses bras n'en finissent plus !»
Fingertips from the outstanding Oblak ???
— #UELfinal (@EuropaLeague) 26 avril 2018
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Clairement, cette saison, Jan Oblak est au-dessus de la mêlée. Il n'y est pas seul, puisque David De Gea affiche également une efficacité hors-norme avec Manchester United, mais l'international slovène est moins sollicité que son homologue espagnol, ce qui rend le nombre de tirs nécessaires pour lui marquer un but (5,7) encore plus dingue. «Bien sûr que ça conditionne les attaquants adverses», assure Montanier. «Il est capable de gagner un match à lui seul, poursuit Casanova. Il maintient régulièrement son équipe dans le coup, avant qu'un Griezmann ne fasse la différence devant. Il donne une telle confiance à son équipe... C'est un peu un talisman, toujours décisif même quand il est peu sollicité.»
Et ses défauts, dans tout ça ? «Aujourd'hui, on ne les voit pas», assure Philippe Montanier, quand Alain Casanova pointe une réalité plus nuancée : «C'est le gardien idéal dans l'équipe idéale. Son jeu est simplifié et ses qualités sont valorisées à l'extrême au sein de cet Atlético. Son équipe défend assez bas, donc il a peu de courses à faire, peu de lecture à avoir. Ses partenaires défendent très bien sur les centres, donc il n'a pas à s'employer dans ses sorties. Son équipe repart peu de l'arrière, donc il a peu de jeu au pied à effectuer. Il se concentre sur son jeu sur sa ligne, et dans ce registre, c'est le plus fort actuellement. S'il devait jouer dans une équipe qui joue très haut, qui laisse de l'espace dans son dos, qui demande à son gardien de relancer court, on verrait plus certaines de ses lacunes.»
Le jeu au pied est d'ailleurs le seul domaine statistique qui place Oblak en retrait du gratin mondial. Si Casanova le juge «très faible», Montanier estime qu'il est «intéressant parce que très puissant, ce qui permet de mettre le ballon dans le camp adverse». Encore une fois, le style des Colchoneros de Diego Simeone ne l'invite pas à relancer court, vite et bien. En serait-il capable ailleurs ? «Je demande à voir, s'interroge Alain Casanova. J'aimerais le voir dans un registre plus large, dans une équipe avec un autre profil. Il ne faut pas oublier que c'est encore un jeune gardien !» La marge de progression existe. Le talent est indéniable. La consécration européenne, elle, s'est déjà refusée à lui à deux reprises, en finale de la Ligue Europa (0-0, 2 t.a.b. à 4 en 2014 avec Benfica face au FC Séville) puis de la Ligue des champions (1-1, 4 t.a.b. à 5 en 2016 avec l'Atlético contre le Real Madrid). À chaque fois, Oblak et son équipe ont cédé aux tirs au but. Une piste à privilégier côté marseillais ?
«J'aimerais le voir dans un registre plus large, dans une équipe avec un autre profil» (Alain Casanova)
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— LaLiga (@LaLiga) 14 mai 2018
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