Partido de futbol entre el Atletico de Madrid y Barcelona del campeonato espav±ol de Liga 2016/2017 celebrado en el estadio Vicente Calderon, en Madrid 26/2/2017. Football match between Atletico de Madrid and Barcelona of the 2016/2017 Spanish League, held at the Vicente Calderon stadium, in Madrid February 26, 2017. Photo by J. Luis Cuesta/261/Cordon Press. Oblak Cordon Press *** Local Caption *** (Jose Luis Cuesta/CORDON/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Atlético Madrid - Marseille : Qu'est-ce qui rend Jan Oblak si fort ?

Dernier rempart des Colchoneros, Jan Oblak représente aujourd'hui une référence quasi-absolue au poste de gardien de but. Alain Casanova et Philippe Montanier décryptent les aptitudes hors-normes de l'international slovène.

Pour espérer battre l'OM ce mercredi et remporter une troisième Ligue Europa en neuf saisons (après 2010 et 2012), l'Atlético de Madrid pourra compter à Lyon sur un formidable outil : son gardien Jan Oblak. Éblouissant lors de la demi-finale aller sur le terrain d'Arsenal (sept parades), ce dernier a confirmé cette saison sa place parmi les références mondiales à son poste. Pour son coéquipier Antoine Griezmann, il est même «le meilleur gardien du monde actuellement». Un mur qui fait, à vingt-cinq ans, l'unanimité chez ses partenaires, ses adversaires et les observateurs. «Il fait partie des quatre, cinq meilleurs au monde. Et sur sa ligne, c'est le numéro un», tranche Alain Casanova.

La fiche de Jan Oblak

«Il a encore franchi un cap au niveau de la fiabilité, abonde Philippe Montanier. Il fait vraiment très, très peu d'erreurs... Dans une équipe qui se recroqueville régulièrement près de son but, il arrive toujours à rester calme et serein. Il peut y avoir beaucoup de tension autour de sa surface, mais lui reste tranquille.» À tel point qu'aller chercher un ballon impossible lui paraîtrait presque facile : «Il a une telle envergure, ses bras n'en finissent plus !»

Clairement, cette saison, Jan Oblak est au-dessus de la mêlée. Il n'y est pas seul, puisque David De Gea affiche également une efficacité hors-norme avec Manchester United, mais l'international slovène est moins sollicité que son homologue espagnol, ce qui rend le nombre de tirs nécessaires pour lui marquer un but (5,7) encore plus dingue. «Bien sûr que ça conditionne les attaquants adverses», assure Montanier. «Il est capable de gagner un match à lui seul, poursuit Casanova. Il maintient régulièrement son équipe dans le coup, avant qu'un Griezmann ne fasse la différence devant. Il donne une telle confiance à son équipe... C'est un peu un talisman, toujours décisif même quand il est peu sollicité.»

Et ses défauts, dans tout ça ? «Aujourd'hui, on ne les voit pas», assure Philippe Montanier, quand Alain Casanova pointe une réalité plus nuancée : «C'est le gardien idéal dans l'équipe idéale. Son jeu est simplifié et ses qualités sont valorisées à l'extrême au sein de cet Atlético. Son équipe défend assez bas, donc il a peu de courses à faire, peu de lecture à avoir. Ses partenaires défendent très bien sur les centres, donc il n'a pas à s'employer dans ses sorties. Son équipe repart peu de l'arrière, donc il a peu de jeu au pied à effectuer. Il se concentre sur son jeu sur sa ligne, et dans ce registre, c'est le plus fort actuellement. S'il devait jouer dans une équipe qui joue très haut, qui laisse de l'espace dans son dos, qui demande à son gardien de relancer court, on verrait plus certaines de ses lacunes.»

Le jeu au pied est d'ailleurs le seul domaine statistique qui place Oblak en retrait du gratin mondial. Si Casanova le juge «très faible», Montanier estime qu'il est «intéressant parce que très puissant, ce qui permet de mettre le ballon dans le camp adverse». Encore une fois, le style des Colchoneros de Diego Simeone ne l'invite pas à relancer court, vite et bien. En serait-il capable ailleurs ? «Je demande à voir, s'interroge Alain Casanova. J'aimerais le voir dans un registre plus large, dans une équipe avec un autre profil. Il ne faut pas oublier que c'est encore un jeune gardien !» La marge de progression existe. Le talent est indéniable. La consécration européenne, elle, s'est déjà refusée à lui à deux reprises, en finale de la Ligue Europa (0-0, 2 t.a.b. à 4 en 2014 avec Benfica face au FC Séville) puis de la Ligue des champions (1-1, 4 t.a.b. à 5 en 2016 avec l'Atlético contre le Real Madrid). À chaque fois, Oblak et son équipe ont cédé aux tirs au but. Une piste à privilégier côté marseillais ?

«J'aimerais le voir dans un registre plus large, dans une équipe avec un autre profil» (Alain Casanova)