neymar (S.Boue/L'Equipe)

Atalanta-PSG : Neymar, un génie longtemps trop seul

Éblouissant dans le jeu, longtemps le seul danger du PSG face à l'Atalanta, puis homme du match, Neymar a aussi brillé par ses énormes loupés dans le dernier geste. Retour sur la rencontre à double face du Brésilien.

Plus de quart de finale de Ligue des champions depuis trois ans, plus de finale depuis cinq ans : Neymar s’était peut-être mis trop de pression... Avant la délivrance inespérée. Comment comprendre, sinon, qu’un joueur aussi virtuose, aussi parfait dans le jeu, et tristement aussi seul au sein du collectif parisien (jusqu’à l’entrée de Kylian Mbappé), ait pu manquer autant d’occasions franches ? Toute la première période, le Paris Saint-Germain, mené, a ruminé l’incroyable loupé du Brésilien en tout début de partie. 3e minute, Neymar s’emparait superbement du ballon à 60 mètres du but, accélérait, prenait toute la défense de vitesse, avant de se présenter face au gardien, Marco Sportiello. Dans l’axe, dans cette situation qu’il apprécie tant, à attendre que le portier choisisse un côté, le numéro 10 parisien propulsait, du pied droit, le ballon à trois mètres du but… Le banc du PSG avait beau s’agacer contre un ballon dégonflé ou déformé, Neymar venait de rater l’occasion qui aurait pu, qui aurait dû tout changer.

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Petit pont sur petit pont

Dans la foulée, le capitaine de la Seleçao lançait son one-man-show. 15e minute, une série de dribbles mettait toute la défense de l’Atalanta dans le vent, sans qu’il puisse trouver de solution collective ensuite. 19e minute, il s’amusait, petit pont après petit pont, et se retrouvait seul à l’entrée de la surface, côté gauche, mais encore une fois, il tergiversait. Paris s’enfonçait dans le doute. Trop longtemps, Neymar a été la seule solution d’un PSG sans inspiration. Problème : Neymar montrait de l’assurance, voire de l’insolence dans tous les compartiments du jeu… Sauf dans la finition. Pour résumer : s’il ne proposait rien, il ne se passait rien. Tellement frustré du niveau de ses partenaires, Neymar revenait parfois (23e, 52e) derrière la ligne médiane pour initier les mouvements. Le meneur de jeu était étincelant, tant qu’il ne rentrait pas dans la surface.

Une passe décisive... sur une frappe ratée

42e minute, deuxième énorme raté. Grâce à une passe en retrait suicidaire d’Hans Hateboer, le seul créateur parisien s’est retrouvé une nouvelle fois seul face au but, avant de gamberger, encore une fois, et d’envoyer le ballon dans les nuages. Puis le Brésilien a été victime d’un énorme trou d’air en début de seconde période. Heureusement, l’entrée de Kylian Mbappé (60e) a tout changé. De la vitesse, des appels, des mouvements intéressants… Le Français a réveillé a réveillé Neymar juste à temps pour qualifier le PSG. Sur une nouvelle frappe ratée du gauche, Neymar voyait cette fois Marquinhos reprendre et conclure (90e). Avant la dernière action, et une passe lumineuse pour… Mbappé, qui permettait à Eric-Maxim Choupo-Moting d’offrir la qualification en demi-finale. Peut-être que Neymar, lui aussi, avait besoin d’un déclic.