germain (valere) (F.Porcu/L'Equipe)

Atal, Ounas, Kalu, l'OM, Sylvinho... On a aimé... ou pas : le débrief de FF pour la 6e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Sixième épisode avec les Algériens de Nice, le caractère marseillais ou Samuel Kalu.

On a aimé

Le caractère marseillais
Même s'ils ont finalement dû se contenter du nul face à Montpellier, les Marseillais ont tout fait pour arracher la victoire devant leur public. Une volonté symbolisée par Valère Germain, souvent décrié mais auteur en fin de match de son deuxième but en autant de rencontres. Ultra dominateurs pendant 90 minutes, les hommes d’André Villas-Boas auraient pourtant pu se décourager face aux échecs répétés pour passer le mur montpelliérain. Pendant 75 minutes, les défenseurs héraultais ont repoussé quasiment tous les assauts des Olympiens, et quand ils ont été battus, c’est le gardien Géronimo Rulli qui les a suppléés avec brio. Surtout, après un coup du sort et un but contre son camp de Bouna Sarr, les Phocéens se sont retrouvés menés au score. Mais, soutenus par le Vélodrome, ils n’ont rien lâché. Aidés par un Dimitri Payet en grande forme, les Phocéens ont continué d’aller de l’avant et de garder les Montpelliérains sous pression. Comme face à Monaco, ils ont encore montré qu'ils ne lâcheraient rien cette saison. Et ça, forcément, ça ne peut que nous plaire...

One, two, (pas encore) three, viva l'OGC Nice

Des trois Algériens de Nice, seuls deux étaient sur la pelouse samedi soir face à Dijon (2-1), le jeune Hicham Boudaoui restant sur le banc toute la rencontre. Mais si ce dernier apporte autant, à l’avenir, que le duo Atal-Ounas, les supporters niçois auront bientôt envie de rajouter une petite touche de vert sur le maillot rouge et noir. La recrue venue de Naples a presque fait oublier le vol de sa montre à Kasper Dolberg en lui offrant son premier but niçois sur un plateau ; avant de se démultiplier devant et de distiller quelques caviars. Atal, lui, a inscrit le but de la victoire, d’une magnifique frappe sous la barre. Alors on fait le calcul : deux Algériens, deux buts. Lors du prochain match, avec Boudaoui en plus sur le terrain, ça fera combien ?

Le show Guirassy

Si l’on en croit son entraîneur Luka Elsner, il faudra retenir son nom, parce qu’il va «faire une grande carrière». Son nom, et ses capacités, Serhou Guirassy les a un peu dilués depuis le début de sa carrière, allant et venant de prêt en transfert à travers (déjà) cinq clubs, à seulement vingt-trois ans. Mais l’Amiénois a donné une piqûre de rappel à tous les observateurs grâce à sa prestation à Metz (victoire 2-1, une but et une passe décisive). Une sorte de revenant, donc, après une première saison amiénoise bien trop discrète. Pas aussi revenant que Bodmer et Jallet, buteurs face à Lyon la semaine dernière (2-2),  d’accord. Mais peu importe : tous ceux-là permettent à Amiens d’engranger quatre points en deux matches, et d’espérer lancer une bonne dynamique.

Le réveil tonitruant de Casimir Ninga
Il n'a rien d'un buteur né. Ses statistiques en carrière le prouvent. Sa saison la plus prolifique en Ligue 1 ? 7 buts en 26 matches avec Montpellier, en 2015-16. Pourtant, c'est bien lui qui a fait voler en éclat de bien pâles Stéphanois dimanche après-midi. Lancé par Stéphane Moulin à la 69e minute, alors que son équipe était accrochée par les Verts, le Tchadien, qui n'avait joué que 85 minutes depuis le début de la saison en Championnat, a littéralement crevé l'écran : trois buts en onze minutes (78e, 84e, 89e), pour une large victoire du SCO au final (4-1). De quoi montrer à ses nouveaux dirigeants qu'ils avaient bien fait d'aller le chercher à Caen, relégué en Ligue 2.

On n'a pas aimé

L’impression d’une régression de l’OL de Sylvinho
Enchantant la Ligue 1 lors des deux premières journées, l’OL de Sylvinho s’avérait prometteur. Un gros mois plus tard, ces bons débuts sont déjà aux oubliettes. Et ce qui inquiète, c’est l'absence de progression des Gones, si ce n’est la régression dans les intentions et dans la qualité du jeu des Lyonnais. Illustration criante face à Paris dimanche. Avec plusieurs faits qui posent question : la faculté de l’OL à être aussi émoussé physiquement. Mais aussi cette sorte de déséquilibre permanent qui fait franchement peur sur de trop nombreuses séquences. Il vaudrait mieux pour Sylvinho qu’une, voire deux victoires arrivent très vite.

La liquéfaction stéphanoise
Le projet était clair pour Ghislain Printant face à Angers. Redonner confiance à ses joueurs, en revenant aux bases : un bloc défensif compact et soudé. Cela aura fonctionné une période pour les Verts. Ensuite ? Un festival de fautes de placement et autres interventions manquées. Sur le premier but du SCO, la défense stéphanoise a laissé tout le loisir à Pereira Lage de la perforer dans l’axe, pour servir facilement Capelle. Sur le deuxième, Casimir Ninga a été totalement oublié au marquage sur un coup franc tiré par Mangani. Enfin, les deux dernières réalisations du SCO sont identiques : les joueurs de l’ASSE ont laissé un espace énorme aux attaquants angevins, qui ont eu tout le loisir de servir un Ninga totalement isolé, qui a pu conclure dans un fauteuil. Ajoutez à cela un Stéphane Ruffier moins impérial qu’à l’accoutumée, et vous obtenez la deuxième plus mauvaise défense du Championnat. Très inquiétant pour les Verts, qui avaient fait sous l’ère Gasset de la solidité défensive leur principale force.

Le déchet offensif dijonnais
Par deux fois, Julio Tavares a buté sur un Benitez impérial. Et par deux fois, donc, les Dijonnais ont manqué l’occasion de revenir dans la partie. Face à Nice, des espaces, il y en a eu, des occasions franches aussi. Mais une nouvelle fois, Dijon a péché dans la finition. Si on est toujours plutôt séduits par le jeu développé par le DFCO, chose rare pour un mal classé, les faits sont là : l'équipe est bonne dernière, avec un petit point au compteur en six matches. S'ils doivent continuer de produire du jeu, les hommes de Stéphane Jobard vont devoir travailler devant le but. Encore et encore. Sinon, la saison risque d'être longue, très longue…

La faiblesse de Samuel Kalu dans le dernier geste
L’attaquant nigérian, qui débute sa deuxième saison à Bordeaux, peine toujours autant à être décisif. S’il est le meilleur dribbleur des 5 grands Championnats, Samuel Kalu affiche des statistiques très insuffisantes avec Bordeaux. Et ce n’est pas son match face à Brest qui va l’aider à les améliorer. Un face-à-face décisif manqué, un manque d’application et même de précision dans le dernier geste qui n'ont pas franchement aidé son équipe. Depuis son arrivée en Gironde, l’attaquant de 22 ans n’a été décisif qu’à 9 reprises (4 buts, 5 passes décisives) en 38 matches. Quand on sait l’importance des ailiers dans le système de Paulo Sousa…Et, si les supporters sont encore patients avec lui, il va vite devoir se réveiller...

E.S., H.B.B, A.M., T.C. et B. Ro.