(L'Equipe)

ASSE : Six ans après le départ d'Aubameyang, toujours rien de 9

Après une bonne saison 2012-2013 conclue à la 5e place, l'AS Saint-Etienne décidait de vendre son buteur, Pierre-Emerick Aubameyang. Auteur de 19 buts en 37 rencontres de Championnat, le Gabonais prenait la direction de Dortmund contre 13 millions d'euros. Le début de la fin pour l'attaque stéphanoise.

2013-2014 : Mevlüt Erding (4,5M€)

Pour remplacer son goleador gabonais, l’ASSE décide de miser sur une valeur sûre du Championnat de France : Mevlüt Erding. Déjà passé par Sochaux, Paris et Rennes, le Turc dispose alors d’une belle expérience de la Ligue 1, à 26 ans. Auteur d’une saison précédente correcte en Bretagne, il ne réussit pas à élever son niveau de jeu dans le Forez, mais se montre tout de même décisif à plusieurs reprises (12 buts lors de sa première saison). Un total en baisse la saison suivante (8 buts) qui précipite son départ.

2014-2015 : Ricky Van Wolfswinkel (prêt)

Pour accompagner son buteur turc, l’ASSE choisit de tenter le coup du Néerlandais. Excellent au Sporting deux ans auparavant, il était devenu indésirable à Norwich, où son niveau était exécrable. Une tentative de relance qui aurait pu faire les affaires de tout le monde, mais qui ne prendra jamais. Résultat, un maigre bilan comptable de 9 buts en 40 matches, puis un retour à Norwich, qui l’envoie aussitôt au Betis. Comme quoi, le bonheur n’est pas dans le prêt.

2015-2016 : Beric (7,5M€), Roux (2M€), Söderlund (2M€), Maupay (0,6M€), Bahebeck (prêt)

Avec les départs de Gradel, Erding, Saint-Maximin et Mollo, l’ASSE doit investir en masse pour rester compétitif. Raté. Avec ses recrues, Saint-Etienne passe de la cinquième attaque du Championnat à la treizième. Robert Beric, seule satisfaction (5 buts en 13 matches) subit une rupture des ligaments croisés lors du derby et ne foule plus les pelouses de la saison. Malgré ses 9 réalisations en 29 rencontres de Championnat, Nolan Roux s’attire les foudres du public stéphanois à cause de sa transparence dans les matches importants. Une impopularité qui pousse Christophe Galtier à le reléguer sur le banc. Les jeunes Neal Maupay et Jean-Christophe Bahebeck ne tiennent pas non plus la pression stéphanoise et ne marquent qu'une fois chacun, avant d'aller s’épanouir ailleurs. Quant à Alexander Söderlund, en dépit d’un but crucial dès son deuxième match dans le derby, il ne s’imposera jamais à Saint-Etienne. Celui qui était arrivé à l’hiver 2016 ne comptabilise que deux buts lors de sa première saison, puis un seul durant la seconde. Une performance qui vaut pour certains observateurs le qualificatif de pire recrue stéphanoise de l’histoire. "Norwegian qualität".

2017-2018 : Loïs Diony (10M€)

Après un été 2016 qui n'a vu débarquer aucun attaquant, les dirigeants stéphanois désirent mettre la fin à un cycle désastreux en attaque en 2017. Tous les buteurs cités auparavant ont été transférés hormis Beric. Seul Loïs Diony, qui sort d’une prometteuse saison avec Dijon (11 buts et 9 passes décisives), est recruté (à prix d’or) pour guérir l’attaque. Après six mois sans le moindre but, il est prêté en deuxième division anglaise avant de rentrer au bercail cet été. Au total, il n’a scoré qu’à six reprises en 39 rencontres. Ajoutez à cela un Beric correct (25 buts en 71 parties), mais trop souvent blessé (52 matches manqués), et vous obtenez un entraîneur dans de beaux draps. Jean-Louis Gasset a donc dû revoir ses plans, et, depuis le début de saison, il utilise Wahbi Khazri en faux 9. Et si c’était ça, la solution ? Feindre la malédiction du buteur en n’en utilisant pas. Pour l’instant ça marche, et surtout, ça évite à l’ASSE de s’encombrer avec un troisième attaquant sorti de nulle part. N’en jetez plus, le Vert est plein.

Emile Gillet