05 May 2019 London, Premier League Football - Arsenal v Brighton & Hove Albion - Alexandre Lacazette of Arsenal - (Photo by Mark Leech). (Mark Leech/OFFSIDE/PRESSE SPOR/PRESSE SPORTS)

Arsenal : la vie sans Alexandre Lacazette

Blessé à la cheville gauche, Alexandre Lacazette ne rejouera pas avant octobre avec les Gunners. Une sacrée épine dans le pied d'Unai Emery, alors que les matches s'enchaînent et que la présence du Français dans le onze semble primordiale.

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Les Gunners connaissent l’adage mieux que quiconque, eux qui ont si souvent dépendu d’un seul homme - Robin Van Persie puis Alexis Sanchez entre autres - ces dernières années. Si Arsenal a aujourd’hui retrouvé de l’allant collectif, l’influence d’un joueur n’a pas faibli au sein du onze d’Unai Emery : celle d’Alexandre Lacazette. Au contraire, elle a crû au fil des mois, et la piteuse prestation du club londonien dimanche à Vicarage Road face à Watford, en l’absence de «Laca» (2-2), en atteste. «Il va nous manquer. Je pense que ce sera difficile pendant six semaines. C’est vraiment triste car il peut nous permettre de marquer des buts, conserver le ballon et beaucoup nous aider», confiait son partenaire d’attaque Pierre Emerick Aubameyang après la déconvenue, dans des propos rapportés par le Daily Mirror. Le Gabonais est un fin analyste. Dans le jeu des Gunners, l’absence de l’ancien Lyonnais, entremêlée au coaching parfois douteux de son entraîneur, relève presque de la catastrophe industrielle.

L'obligation de jouer en contres ?

Déjà, il y a les chiffres, éloquents : depuis son arrivée à Arsenal, Lacazette a démarré vingt-trois rencontres sur le banc, douze d’entre elles se sont soldées par une défaite, une par un nul et dix par une victoire. Un pourcentage de succès en-deçà des standards du club. Et puis il y a la réalité du terrain : le Français appartient à la caste des attaquants complets, capables de prendre la profondeur, de jouer dos au but, de dézoner et d’être à la finition dans la surface. Face à Watford, Arsenal s’est illustré par son incapacité, avec seulement Pépé et Aubameyang en pointe, à garder le ballon dans le camp adverse. Et en filigrane, c’est la philosophie d’Unai Emery qui en prend un coup. L’entraîneur espagnol, qui s’évertue à s’adapter à l’adversaire au lieu d’imposer son style de jeu, a souvent laissé Lacazette sur le banc lors des grands rendez-vous, avec comme projet de procéder en contre-attaques. Mais face à des équipes plus modestes qui jouent essentiellement sur l’impact physique, l’absence du buteur se fait ressentir et Arsenal peine à gérer ses temps faibles.

La marge de manœuvre est limitée pour Unai Emery. Sur son banc, les hommes disponibles sont essentiellement des joueurs de contres, dans le style de Pépé et Aubameyang. Reiss Nelson et Joe Willock ont le talent pour jouer en équipe première, mais leur intronisation dans le onze des Gunners ne changera pas la donne : pour les prochaines semaines, Arsenal va devoir apprendre à jouer en transitions rapides face à des équipes qui l’attendront avec un bloc bas (Aston Villa, Nottingham Forest en Coupe, le Standard de Liège en Ligue Europa). Tout un challenge pour Unai Emery, qui pouvait compter sur Lacazette dans ce genre de matches pour peser sur la défense, créer des espaces pour ses coéquipiers d’attaque et faire le jeu lui-même. «Pour moi, c’est le meilleur joueur, annonçait de but en blanc Dani Ceballos au Gardian. Il comprend parfaitement le jeu et, s’il est à 100%, il nous apporte énormément.» L’an dernier, le Français avait été préservé par son entraîneur sur la phase de groupes de Ligue Europa. A l’heure d’affronter l’Eintracht Francfort, il n’aura probablement jamais autant manqué aux siens. 

«Pour moi, c'est le meilleur joueur. Il comprend parfaitement le jeu et, s'il est à 100%, il nous apporte énormément» (Dani Ceballos dans le Guardian)

Antonin Deslandes