(A.Martin/L'Equipe)

Après un match bien délicat dans le jeu, le Stade de Reims se qualifie pour le troisième tour de qualification de la Ligue Europa

Dans l'obligation de passer par trois tours pour voir la phase de groupes de la Ligue Europa, le Stade de Reims a franchi le premier obstacle ce jeudi soir. Mais que ce fut dur sur la pelouse du Servette. Un but précoce de Valon Berisha a suffi (1-0). Reims affrontera les Hongrois de Fehervar le 24 septembre.

La leçon : Une qualification dans la douleur

Il paraît que l'important, c'est les trois points. Pour le Stade de Reims, qui faisait son retour en Coupe d'Europe pour la première fois depuis 57 ans, l'important, c'est la qualification. Car c'est bien la seule chose que l'on retiendra de ce déplacement à Genève pour le compte du 2e tour de qualification pour la phase de poules de la Ligue Europa. Très opportuniste en ouvrant rapidement le score, le Stade de Reims, face à un adversaire au niveau tout de même plus faible que le sien, a livré une copie bien moyenne, si ce n'est très insuffisante. Se faisant peur à de nombreuses reprises et en étant incapable de faire le break, n'ayant absolument pas les grosses occasions pour.

A huis clos, et avec le soutien local des supporters suisses amassés à l'extérieur du stade, ce qui avait le mérite de mettre un peu d'ambiance, Reims ne mettait que quatre minutes pour prendre l'avantage. D'une belle ouverture de Ghislain Konan, Dereck Kutesa, ancien de la maison Servette, patientait intelligemment et trouvait Valon Berisha, étrangement seul. Le Kosovar inscrivait son premier but avec le maillot rouge et blanc (0-1, 4e). Si on se demandait la capacité d'adaptation des Champenois, notamment niveau mental, nous avions la réponse. Sauf que ce sera le seul véritable éclair de la soirée marnaise. Embourbé et incapable de se sortir d'un pressing suisse légèrement haut, Reims bafouillait complètement son football. Le Servette en profitait pour s'installer dans le camp adverse. Mais un manque certain de qualité technique empêchait les coéquipiers de Timothé Cognat, l'ancien de l'OL, de concrétiser (13e, 17e, 35e, 44e, 50e, 61e, 64e, 90e). Sans réaction, à l'image d'un Moreto Cassama perdu, Reims était très embêté techniquement avec le ballon et ne faisait pas vraiment honneur à la Ligue des Talents... C'en était quasiment un miracle que le score se maintienne ainsi. Le Servette, qui n'a pas encore démarré son Championnat, semblait avoir moins d'énergie dans le dernier quart d'heure, à l'image de Cognat qui ratait complètement son centre (90e). Reims n'en profitait pas, malgré un poteau de Kaj Sierhuis (90e+3) et ne s'appuyait que sur son petit but d'avance. L'essentiel était tout de même préservé. Pas vraiment reluisant question qualité de football, il va falloir espérer pour Reims que cette qualification débloque le verrou psychologique après un début de saison décevant (un nul et deux défaites en Ligue 1). Rendez-vous dimanche à Metz avant de s'envoler en Hongrie pour défier Fehervar, vainqueur des Maltais de Hibernians (1-0), jeudi prochain. Histoire de poursuivre le rêve européen.

Un déplacement en Hongrie, à Fehervar, lors du troisième tour pour le Stade de Reims.

Le gagnant : Berisha, acte I

Très attendu après son arrivée cet été en provenance de la Lazio Rome, Valon Berisha avait jusque-là été bien discret. Pas toujours titularisé, le Kosovar s'adaptait à une nouvelle équipe, à un nouvel environnement et devait surtout atteindre sa plénitude physique. A Genève, il a en tout cas posé la première pierre de son aventure rémoise. Sa première période a été un modèle d'abnégation, d'efforts et de don de soi. Il était partout ! Moins performant, il est vrai, en seconde période (avec forcément moins d'énergie), il restera tout de même comme le premier buteur du retour de Reims sur la scène européenne. Avec la qualification au bout.

Le perdant : Ondoua s'est raté

Il était décrit comme la plaque tournante et un danger pour Reims sur les situations suisses. Le Camerounais de 24 ans a certainement beaucoup déçu ses supporters. Car en plus d'être assez quelconque dans le jeu des siens, il a préféré s'occuper du cuir plutôt que de Valon Berisha sur l'unique but de la partie. Fatal.