Alexandre Mostovoï et Sergueï Semak (Bardou/Lablatinière/L'Équipe)

Après la perf' de Golovine contre Nice, les tops et flops des joueurs russes en Première Division

Auteur d'une grande performance et d'un doublé avec l'AS Monaco mardi contre Nice (3-1), Alexandre Golovine veut oublier ses débuts compliqués en Ligue 1. Mais il est loin d'être le premier joueur russe à éprouver des difficultés d'adaptation en France. Rares sont ceux qui y ont réussi.

Mardi soir, les deux buts d'Alexandre Golovine ont grandement participé à la victoire de Monaco contre Nice (3-1) lors de la 7e journée de Ligue 1. Depuis son arrivée sur le Rocher en juillet 2018 pour 30 millions d'euros, le milieu offensif russe était pourtant en difficulté. Avant cette éclaircie niçoise, il n'avait marqué que 3 buts en 35 apparitions sous la tunique monégasque en Championnat. L'occasion de revenir sur ces joueurs russes qui ont marqué la Première Division française par des coups d'éclats ou des échecs retentissants.

Sont absents de ce classement les défenseurs Igor Yanovski (68 matches avec le PSG de 1998 à 2001) et Vaguiz Khidiatouline (58 matches avec Toulouse de 1988 à 1990), dont le parcours a été plus contrasté, ni vraiment réussi, ni vraiment raté.

Alexandre Mostovoï : l'exemple à suivre

(Caen puis Strasbourg : 76 matches / 18 buts entre 1993 et 1996)

En manque de temps de jeu au Benfica, le milieu russe décide de quitter le Portugal en décembre 1993 pour prendre la direction du Stade Malherbe de Caen, qui l'accueille en prêt. En Normandie, il retrouve le niveau qui lui avait permis de devenir double champion de Russie en 1987 et 1989 avec le Spartak Moscou, et marque le but vainqueur face à Marseille, champion d'Europe en titre, le 9 avril 1994 (1-0). Il file à Strasbourg en fin de saison et s'impose comme l'un des cadres alsaciens pendant deux ans, avec en apothéose la victoire en Coupe Intertoto 1995.

Alexeï Smertine : la bonne pioche

(Bordeaux : 85 matches / 2 buts entre 2000 et 2003)

Arrivé en provenance du Lokomotiv Moscou à l'intersaison 2000 pour trois millions d'euros, Smertine est alors inconnu du football français. Pourtant, lui connaît déjà la France pour avoir participé à la victoire russe contre les Bleus au Stade de France en mai 1999 (3-2). Sous les ordres d'Élie Baup, il se fait remarquer pour sa grande activité sur le terrain pendant les trois saisons qu'il dispute en Gironde. Il joue tous les matches de l'épopée bordelaise en Coupe de la Ligue 2002 jusqu'à la victoire finale contre Lorient (3-0). Il rejoint le Chelsea du nouveau propriétaire russe Roman Abramovitch en juillet 2003.

Smertine avec Bordeaux au Parc des Princes. (M. Francotte/L'Équipe)

Alexandre Rytchkov : mauvais contrôle

(Lens : 17 matches / 1 but en 1996-1997)

Après quatre ans au Standard de Liège, avec qui il a remporté une Coupe de Belgique (1993), Rytchkov s'engage à Lens en juillet 1996. Le milieu offensif participe au bon début de saison des Nordistes, 4es au soir de la 15e journée. Si le club dévisse, ne gagnant pas un match entre la 16e et la 25e journée, et retombe à la 16e place de D1, son actualité personnelle est marquée par un contrôle positif au cannabis. Il est suspendu par son club pour la deuxième partie de saison et rejoint le Lokomotiv Moscou en juillet 1997.

Alexandre Panov : un but et c'est tout

(Saint-Étienne : 7 matches / 1 but en 2000-2001)

Les Verts avaient cru flairer la bonne pioche. Auteur de 8 buts en 16 matches sous les couleurs du Zénith Saint-Pétersbourg, Alexandre Panov tape dans l'oeil des Stéphanois, qui déboursent deux millions d'euros pour le faire venir à l'été 2000. Titulaire en début de saison, il marque contre Toulouse lors de la 3e journée. Son seul but avec l'ASSE. Il n'apparaît plus sur les feuilles de matches après la 10e journée et part en prêt à Lausanne.

Dimitri Sytchev : volontaire mais inefficace

(Marseille : 34 matches / 5 buts entre 2003 et 2004)

Plus jeune international russe de l'histoire lors de ses débuts à la Coupe du Monde 2002, Sytchev est suspendu par le Spartak Moscou pour avoir clamé ses envies de départ juste après le Mondial. Marseille approche l'attaquant et le signe en janvier 2003. Sytchev joue régulièrement, malgré des statistiques moyennes (3 buts en 17 matches). Pour sa deuxième saison, et malgré les arrivées de Mido et surtout de Didier Drogba, Sytchev est toujours présent sur les terrains. Mais son manque d'efficacité (2 buts en 17 matches) ne plaide pas en sa faveur et il est transféré au Lokomotiv Moscou à l'hiver 2004.

Sytchev sous le maillot de l'OM contre Strasbourg lors de la saison 2002-2003. (A. Landrain/L'Équipe)

Ruslan Pimenov : double échec en Lorraine

(Metz : 10 matches / 0 but entre 2005 et 2006)

À 23 ans, le jeune attaquant russe est prêté par le Lokomotiv Moscou au FC Metz en janvier 2005. Pimenov est absent du groupe messin sur les 14 premières journées, mais finalement titulaire lors de trois des cinq dernières rencontres en Championnat, avant de retourner en Russie. Metz le fait revenir six mois plus tard, en janvier 2006, pour aider le club à sortir de la zone de relégation. C'est finalement un échec, Pimenov ne joue que sept matches sur la phase retour, pour aucun but. Metz termine 20e de Ligue 1 et Pimenov repart à Moscou.

Sergueï Semak : Un coup de foudre qui finit mal

(PSG : 26 matches / 1 but entre 2005 et 2006)

Sous les couleurs du CSKA Moscou, Semak affronte le PSG en phase de groupes de Ligue des champions le 7 décembre 2004. Résultat : un triplé, une victoire 3 à 1 des Russes et un transfert à 2,5 millions d'euros le 1er janvier suivant, ordonné par Vahid Halilhodzic. Mais à Paris, il ne parvient pas à réitérer ce genre de performances. Dixième à la fin de sa première saison, Semak participe de loin au bon début de Championnat des Parisiens en 2005-2006 (4es à la trêve hivernale). Devenu remplaçant, il quitte le PSG après seulement un an, en janvier 2006, pour le FK Moscou.