Soccer Football - La Liga Santander - Atletico Madrid v FC Barcelona - Wanda Metropolitano, Madrid, Spain - December 1, 2019 Barcelona's Antoine Griezmann after the match REUTERS/Susana Vera (Reuters)

Antoine Griezmann, un travailleur de l'ombre lors de Barça-Atlético

Pour son grand retour face à son ancienne équipe et devant des supporters qui ne l'ont pas épargné, Antoine Griezmann n'a pas livré un match plein de strass et de paillettes. Si on en attend évidemment plus dans ce côté décisif qu'il sait avoir, le Français sait aussi comment se montrer utile dans l'ombre. Comme souvent.

Difficile, franchement, d’évaluer le match d’Antoine Griezmann ce soir sur la pelouse du Wanda Metropolitano. Du mouvement, de la disponibilité, mais rien d’extrêmement flamboyant pour se mettre en avant, Griezmann a en fait livré un match de l’ombre comme il en délivre assez souvent, finalement. Ainsi, pas besoin de l'encenser, oui, mais pas la nécessité de l'enfoncer, non plus.

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Junior Firpo n'est pas Jordi Alba

Dans une soirée forcément spéciale pour lui. Quelques mois après son transfert très commenté de Madrid à la Catalogne contre 120 millions d’euros, «Grizou» faisait face à un stade qui n’allait pas lui faire de cadeaux. Les sifflets se faisaient d’ailleurs très vite entendre.

Positionné à gauche de l’attaque, comme cette semaine en Ligue des champions, Griezmann cherchait son rythme en première période, à l’image de son équipe. Un premier contrôle raté (9e) et une talonnade également imprécise (29e) : voilà ce qu’il a eu à se mettre sous la dent dans la surface de Jan Oblak pendant la première demi-heure. En fait, ses milieux et l’emprunté Junior Firpo ne parvenaient pas à convenablement remonter le cuir face au pressing colchonero. Griezmann, peut-être un brin trop haut, ne trouvait pas la bonne inspiration pour se montrer réellement disponible et ainsi rythmer le jeu des siens comme il sait le faire par une passe sans contrôle. Chose qu’il a pu enfin distiller, par exemple, à neuf minutes de la pause, avec une alerte inspirée pour un Luis Suarez qu’il l’était tout autant dans son enchaînement contrôle-frappe supersonique (36e).

Dans cette partie fermée, Griezmann se rappelait les bases défensives que lui a inculquées Diego Simeone. Le Mâconnais était en effet très présent pour épauler Firpo. On le voyait même positionné très bas par séquences. Ce choc a en tout cas permis de montrer combien Junior Firpo n’était pas Jordi Alba, qui manque à ce Barça. Mettez une doublette Alba-Griezmann quand l’Espagnol sera de retour, et le résultat sera être tout autre.

Au retour des vestiaires, un Barça beaucoup mieux organisé ne permettait pour autant pas à Griezmann d’être plus dangereux (frappe du droit instantanée peu compliquée pour Oblak, 47e). Et quand le champion du monde français était bien placé, ni Lionel Messi (50e), ni surtout Frenkie de Jong ne se montraient justes. Avant l’heure de jeu, le milieu néerlandais voyait d’abord trop tard son coéquipier démarqué. Et quand il se décidait à le servir, son ouverture allait mourir en touche (59e). Frustrant. Griezmann ne faisait pas mieux après un contre de Messi en envoyant une volée compliquée dans les tribunes (69e). Une nouvelle fois bien présent défensivement dans sa propre surface (72e), Griezmann allait, dans l’ombre toujours, faire ce qu’il faut pour avoir son importance sur le but décisif de Messi. Si la Pulga faisait tourner la tête de Thomas Parey, Griezmann comprenait bien le déplacement de son capitaine pour proposer dans la profondeur et aussi libérer l’espace dans la zone de vérité. Peut-être un détail pour vous, mais pour le Barça, ça veut dire beaucoup.

Le déplacement de Griezmann sur le but de Messi.

Sur la gauche, Griezmann est seul et fonce vers la surface. (capture d'écran beIN Sports 1)
Pour finir dans la surface et ainsi libérer son côté. (capture d'écran beIN Sports 1)

C'est-à-dire une victoire et une place de leader de Liga. Insuffisant, forcément, pour Griezmann et son statut. Mais il y a ce sentiment qui nous fait dire que le meilleur peut être à venir.

Timothé Crépin