Soccer Football - La Liga Santander - Athletic Bilbao v FC Barcelona - San Mames, Bilbao, Spain - August 16, 2019 Barcelona's Antoine Griezmann looks dejected REUTERS/Vincent West (Reuters)

Antoine Griezmann, un revers et une entame sans relief sur la pelouse de Bilbao (1-0) !

Pour sa grande première en Liga avec le Barça, Antoine Griezmann n'a pu que constater les dégâts. Les Catalans ont été cueillis en toute fin de match sur la pelouse de Bilbao (1-0). Une soirée à vite jeter aux oubliettes pour le Français, mais aussi pour le Barça...

Les toutes premières minutes de la rencontre ne laissaient que très peu de place au doute. Antoine Griezmann, aligné côté gauche, léchait la ligne de touche. Même trop peut-être. Une consigne, selon toute apparence. Pourtant, l'ancien de l'Atlético de Madrid pouvait légitimement, en l'absence du Roi Messi, penser jouir d'une certaine liberté pour sa grande première en match officiel avec sa nouvelle bande. Et s'appuyer sur son pied naturel. Mais pendant plus d'une demi-heure de jeu, ce petit plaisir sur le pré lui aura été tout bonnement ôté. Très excentré, le Français n'avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Alors, pour se dégourdir un peu les gambettes, Antoine Griezmann se distinguait par une activité défensive sérieuse - au contraire de ses troupes. En témoigne notamment cette intervention pleine d'autorité sur Capa (4e) en tout début de rencontre, donnant ainsi le ton, ou encore ce tacle rugueux sur Raul Garcia au niveau de la ligne médiane (26e). En outre, c'est par ses courses défensives, son aptitude à bien fermer les lignes de passe, en cadrant parfaitement ce même Capa, qu'Antoine Griezmann s'est signalé. Des efforts, malheureusement pour lui, pas récompensés avec ballon. Et ce même s'il glissait en pointe de l'attaque peu après l'heure de jeu, après la sortie de Luis Suarez, à la suite d'une blessure.

Torpeur permanente

Tandis que, de l'autre côté, Inaki Williams flanquait la frousse à l'arrière-garde barcelonaise, d'abord sur une frappe lointaine (7e), puis en se présentant en face-à-face devant Marc-André Ter Stegen (14e), la ligne offensive barcelonaise ne parvenait pas à désagréger son adversaire. Dembélé, côté gauche, semblait perdu. Suarez, lui, était isolé. Et Griezmann encore plus. Le champion du monde 2018 tentait tant bien que mal de s'insérer entre les lignes une première fois (10e), avant de solliciter le une-deux avec l'Uruguayen. Sans grand succès, en raison d'une réalisation technique pied droit quelque peu approximative (17e). Dans la foulée, Griezmann se faufilait dans la surface adverse et était alerté par son compatriote, Dembélé (18e). Mais sa talonnade ne trouvait pas preneur.

Et hormis un renversement de jeu en direction de Semedo (20e), puis une géniale inspiration dans la surface de réparation adverse (28e), Griezmann faisait preuve d'une timidité excessive. L'inconsistance collective des Blaugrana n'aidant pas, certes. Comme le prouve notamment cette statistique aussi inquiétante que sinistre. À l'heure de jeu, les poulains d'Ernesto Valverde n'avaient pas encore mis une seule fois à contribution le portier basque. Zéro frappe, donc, démonstration on ne peut plus claire d'une apathie collective structurelle. Dans l'incapacité à bien conduire le ballon, le FC Barcelone n'a jamais été en position de faire la décision. Au grand dam de Griezmann...

Des repères à créer

Dans la lignée de sa partition côté gauche, le Français n'a pas plus été à son avantage à la pointe de l'attaque catalane. Sur un long ballon, à quelques encablures de la pause, il faisait montre de sa première touche de balle, mais était signalé en position de hors-jeu. Et au sortir des vestiaires, c'était du pareil au même. Une frappe contrée (83e), un coup de tête fuyant très largement le cadre (84e), à chaque fois sur des offrandes de Jordi Alba. Puis plus rien. À l'exception d'un petit numéro dans la surface de réparation, face à une forêt de jambes basques (70e), le Français s'engluait dans une médiocrité latente. Le manque de mouvement, de compacité dans la construction, et de jeu intérieur auront été préjudiciables. Au Barça comme à Antoine Griezmann. Avec un dribble réussi, deux interceptions et trente-trois ballons touchés seulement, la première d'Antoine Griezmann ne restera pas dans les annales. Et pour le Barça, l'absence de Messi aura été - bien évidemment - nuisible puisque les champions d'Espagne ont même été cueillis en toute fin de rencontre sur un magnifique ciseau d'Aritz Aduriz (1-0). Preuve encore que l'Argentin, à l'aura sans égale, et à l'influence péremptoire, fait encore la pluie et le beau temps. Et pour Griezmann, malgré un lot d'accomplissements fantastiques en Espagne, il faudra faire avec.

Mehdi Arhab