Antoine Griezmann ce dimanche en conférence de presse. (P. Lahalle/L'Equipe)

Antoine Griezmann : «Ça va être très fort émotionnellement»

Antoine Griezmann, l'attaquant de l'équipe de France, entretient des liens forts avec l'Uruguay depuis son passage à la Real Sociedad. Vendredi, en quarts de finale de la Coupe du monde, il sera ainsi opposé à l'un de ses meilleurs amis, Diego Godin.

«Quel est votre rapport à l'Uruguay ?
Ça a commencé à la Real Sociedad, où mon entraîneur était uruguayen (Martin Lasarte, de 2009 à 2011). Carlos Bueno (attaquant uruguayen passé notamment par le Paris-SG) m'a aussi pris sous son aile, il m'a appris à boire le maté. Chaque année, j'avais un ou deux Uruguayens dans l'équipe. C'est une nationalité et des gens que j'adore, ça va être très fort émotionnellement.

Qu'est-ce qui vous plaît tant dans le football uruguayen ?
Vous avez vu le match contre le Portugal (2-1, en huitièmes de finale, samedi), c'est un 4-4-2 bien resserré, compact, avec les deux de devant (Cavani et Suarez) qui restent un peu plus haut sur le terrain pour aider dans les contre-attaques. Ils donnent tout pour leurs coéquipiers, c'est beau parce que c'est ce que je vis tous les jours à l'Atlético, j'adore ça et c'est un peu le style d'Edinson Cavani. À Paris, il défend, avec l'Uruguay, il défend. Il travaille pour l'équipe et c'est ce que j'aime.

Qu'y a-t-il d'uruguayen chez vous et est-il exact que vous êtes supporter du club de Peñarol ?
J'adore Peñarol à cause de Carlos Bueno qui a joué là-bas. J'ai commencé à voir les matches avec lui et à apprendre les chants de supporters. Qu'est-ce que j'ai d'uruguayen ? Je pense un peu le style de Cavani et de Diego (Godin) qui ne lâchent rien et qui donnent tout, qui font les efforts pour les coéquipiers.

«Si Cavani est blessé, cela va changer énormément»

Justement, quelle est votre relation avec Diego Godin, votre coéquipier à l'Atlético ?
Diego, c'est un grand ami. Je suis tous les jours avec lui, que ce soit au vestiaire ou en dehors des terrains. C'est le parrain de ma petite fille, donc ça va être un match avec beaucoup d'émotions pour moi, mais ça va être aussi un beau match. La première fois que j'ai signé à l'Atlético, c'est lui que j'ai appelé, il m'a parlé en bien du club et c'est ce qui m'a donné envie de signer là-bas.

Est-ce plus facile d'affronter un défenseur qu'on connaît aussi bien et espérez-vous qu'il soit un peu moins dur avec vous ? 
Je ne pense pas. C'est plus difficile, il connaît tout de moi, comme moi je connais tout de lui et de (José Maria) Gimenez.

Quel regard portez-vous sur Cavani et en quoi son éventuelle absence en raison de sa blessure pourrait handicaper l'Uruguay ?
Pour ma façon de penser, c'est le meilleur attaquant. Il travaille pour l'équipe, il fait des appels, il ne lâche rien et, dans la surface, il n'a besoin que d'une ou deux touches pour tirer. S'il est blessé, cela va changer énormément. C'est un joueur très important, il a mis deux buts (contre le Portugal). Mais (Cristhian) Stuani peut jouer aussi, c'est un attaquant chiant qui va défendre et qui est très bon de la tête. Il faudra faire attention sur coups de pied arrêtés et quand on aura le ballon en phase offensive.

«Le match va être chiant»

En seconde période, samedi, à 4-2, Lucas Hernandez a fait un appel et vous lui avez demandé de ne pas monter. Ce sont les consignes à l'Atlético ? Et en quoi le match contre l'Uruguay, vendredi, sera aussi un affrontement contre l'Atlético ? (Il sourit) Lui, il sait ça, il est habitué ! Il sait que quand il y a deux buts d'avance, on n'a pas besoin de lui (sourire). Ça va être ça (contre l'Uruguay), eux ils vont jouer leur match, ils vont prendre leur temps, ils vont tomber, ils vont aller sur l'arbitre. C'est leur jeu et c'est ce qu'on fait, nous, à l'Atlético. Il va falloir s'habituer à ça, parce que le match va être chiant. Ils vont vouloir nous amener de leur côté, il faudra être calme et faire jouer cette défense.

Quelles sont les similarités et les différences entre l'Argentine et l'Uruguay ?
Au niveau du jeu ? C'est complètement différent, l'Argentine essaie de repartir de derrière, l'Uruguay ce n'est pas du tout ça. Sur ce que je vois, ça travaille plus pour les coéquipiers du côté de l'Uruguay.»