La leçon : Angers a joué... et ça fait du bien de voir ça !
Vingt premières minutes qui ont laissé craindre le pire. Pas encore au niveau de la rouste prise au Parc mais en voyant Angers se tromper sur tout et laisser Rennes s'installer très haut dans son camp, on a eu très vite peur pour les ouailles de Stéphane Moulin. Vont-ils encore venir en victimes expiatoires ? Baisser les bras dès les premiers instants ? Ils auraient pu tant l'ouverture du score bretonne a fait mal. Sur une belle combinaison entre l'intéressant mais brouillon Doku et Adrien Hunou, le jeune Belge ouvre sur la gauche. Truffert centre au deuxième poteau et Flavien Tait reprend. Malheureusement pour le SCO, Paul Bernardoni relâche le cuir dans les pieds de Hunou, bien placé comme toujours (18e, 1-0). Sur la lancée de leur beau début de saison et de leur nul encourageant face à Krasnodar les hommes de Julien Stéphan vont pourtant desserrer l'étreinte. A contre cœur car ce sont bien les Angevins qui vont décider de ne pas baisser la tête et de croiser le fer jusqu'au bout cette fois-ci. Un cran plus haut sur le terrain le SCO coupe les relances rennaises et montre un visage revigoré. Servi à l'angle de la surface du SRFC, Bahoken met à distance Aguerd sur un jeu de corps et sert Boufal à l'entrée de la surface. L'international marocain crochète et se place sur son pied gauche. Sa frappe passe entre les jambes de Nzonzi et le malheureux Da Silva détourne le ballon et prend Gomis à contre-pied (27e, 1-1). Le match a déjà tourné.
Ereintés par leurs efforts en Ligue des champions et par l'enchaînement des matches, même si Stéphan a fait tourner, les Rennais vont se montrer fébriles dans la récupération et dans la relance. Avec l'incapacité de retrouver une unité défensive, de l'attaquant de pointe aux défenseurs centraux. Le couperet est proche de tomber juste avant la pause. Lancé par l'omniprésent Fulgini, Bahoken se présente seul devant Gomis et profite du mauvais alignement de la charnière des Rouge et Noir. L'international camerounais tergiverse et bute sur un Gomis impeccable et qui ne lui a jamais offert la moindre ouverture dans ce face à face. Le deuxième acte est intense. Les deux escouades ne se lâchent pas et Angers retrouve un niveau de jeu qu'on ne lui avait plus connu depuis un bail. Placés haut, dans un tempo fort, les hommes de Moulin sont les maitres de l'entrejeu et dans les couloirs, ça bombarde, notamment avec un Doumbia inusable à gauche. Les Angevins vont alors pousser le SRFC à la faute. Sur un long ballon de Traoré, Aguerd juge mal la trajectoire et se fait lober. Da Silva croit pouvoir laisser Gomis sortir de sa cage pour récupérer le ballon... Mais Angelo Fulgini surgit et double la mise (59e, 2-1). Rennes est sonné. Malgré un bon coaching et une pression parfois étouffante dans les trente dernières minutes, Stéphan ne trouvera pas la clé. Angers retrouve sa dalle et défend bec et ongles ses trois points. Une assise défensive retrouvée, des latéraux gourmands, un entrejeu joueur, une attaque retrouvée... Les trois points sont amplement mérités.
Le gagnant : Injouable Bahoken
Il y a eu ce face à face raté contre un Alfred Gomis aussi injouable qu'un sphynx en un contre un. Certes, Bahoken aurait pu marquer (43e). Mais toute la rencontre, l'international a fait un mal de chien à la défense rennaise. Dans son rôle de pivot, l'ancien Strasbourgeois a excellé. Dos au but, il a souvent joué de son corps pour protéger le ballon et attendre que son bloc remonte. Précieux dans les moments les plus chauds, omniprésent dans le jeu aérien, Bahoken a montré ce soir ce qu'était un attaquant au service de son collectif. Il a fait briller et aurait mérité un meilleur sort sur sa superbe frappe à l'angle de la surface (75e).
Le perdant : La défense centrale rennaise
Honoré, à juste titre, en début de saison, la charnière Da Silva – Aguerd a fortement toussoté ce vendredi. Face à un Bahokent intenable, un Cabot joueur, un Boufal tranchant et un Fulgini souvent juste dans les transmissions, les deux centraux rennais ont galéré. Le deuxième but angevin est tout un symbole. Mauvaise interprétation d'Aguerd, incompréhension entre Gomis et Da Silva... A la peine à Dijon la semaine passée avec un Rugani pas franchement rassurant, la défense rennaise doit travailler ses automatismes et retrouver de la confiance.
J.T.
