Soccer Football - Ligue 1 - Angers v Paris St Germain - Stade Raymond Kopa, Angers, France - May 11, 2019 Paris St Germain's Neymar celebrates scoring their first goal REUTERS/Stephane Mahe (Reuters)

Angers-PSG : Neymar, du spectacle par intermittence

Avec un but et une passe décisive, Neymar n'a pas déçu pour, probablement, son dernier match de la saison avec le maillot parisien à Angers (2-1). Même à petit trot, le Brésilien a porté des Parisiens toujours peu sereins.

«Nous ne sommes pas habitués à finir les rencontres totalement fatigués», a lancé Tuchel, vendredi en conférence de presse, demandant - au passage - à ses joueurs de mettre une grosse intensité contre Angers après trois échecs d’affilée à l’extérieur. S’il y en avait un qui pouvait prendre au pied de la lettre le message du technicien allemand et finir sur les rotules, c’était bien Neymar. Suspendu trois matchs ferme - en attendant le recours en appel du PSG - le Brésilien jouait certainement son dernier match d’une saison encore tronquée par des blessures et des suspensions. Son début de rencontre témoignait pourtant de peu d’implication et de volonté. Ses passes partaient à contre-temps et ses dribbles manquaient de vivacité et de conviction. Neymar se voyait même directement dépossédé du ballon par deux fois en première période par des Angevins agressifs mais disciplinés.

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On le sait, le déchet technique fait partie des caractéristiques de ce joueur qui prend beaucoup de risques dans ses transmissions. Mais au stade Raymond-Kopa, Neymar n’a pas eu besoin d’être dans un grand jour pour se montrer décisif. Dès qu’il a joué simple par du jeu combiné en une touche de balle, l’attaquant de 27 ans s’est montré extrêmement dangereux. À l’image de l’ouverture du score parisienne. Alors qu’il est au début de l’action, Neymar trouvait, côté gauche, son partenaire favori, Dani Alvès, qui le servait de nouveau parfaitement et lui permettait de placer une tête imparable dans le petit filet d’un Butelle impuissant (0-1, 20e). Son quinzième but de la saison en Ligue 1. Sans être transcendant.

Chef d'orchestre décisif

Toujours sur le même (petit) rythme, Neymar a beaucoup décroché pour prendre en main l’animation offensive, obligeant les hommes de Moulin à abandonner leurs zones respectives. Véritable rampe de lancement, l’ancien Barcelonais a été à l’origine des peu nombreuses actions parisiennes (seulement neuf tirs contre quatorze tentatives pour Angers). Et quand il se retrouvait face au jeu, ses feintes de corps dévastatrices ont aisément éliminé des Angevins pourtant rigoureux, et ses provocations balle au pied ont offert de dangereux décalages à Di Maria sur le côté gauche. Bref, le Brésilien s’est amusé et a tenté. Comme sur cette inspiration sur un coup franc lointain tiré rapidement pour tenter de lober le portier Angevin. Juste au-dessus.
 
Après la pause, Neymar, plus excentré à gauche, a continué d’orchestrer le jeu du Paris-SG, toujours au petit trot. Et quand il a décidé de faire la différence, cela a fait mal. Très mal. Après la pause et une dizaine de minutes de faible intensité, Neymar provoquait Manceau le long de la ligne de touche et l’éliminait d’un crochet foudroyant avant de déposer le ballon au deuxième poteau pour Di Maria (2-0, 58e). Simple, efficace, létal. Puis, il a continué à donner quelques frayeurs aux supporters du SCO. Sur ses 101 ballons touchés, de nombreuses prises de balles inspirées ont obligé les Angevins à l’arrêter irrégulièrement (cinq fautes subies). Remplacé par Choupo-Moting à la 90e, il a finalement délivré une partie cohérente et emballante par intermittence. Pas sûr néanmoins qu’il soit complètement rincé par ses efforts. Mais qu’importe, il a une nouvelle fois démontré qu’un Paris avec Neymar et un Paris sans Neymar n’avait pas la même saveur.

Augustin Audouin