di maria (angel) (A.Mounic/L'Equipe)

Angel Di Maria, le quatrième fantastique du PSG

Neymar et Cavani blessés, le PSG a pu évidemment compter sur Kylian Mbappé pour faire le métier depuis six semaines. Mais aussi sur un Angel Di Maria au sommet de son art.

En l’espace de quinze jours, la foudre s’était abattue sur les supporters parisiens. Une vieille rengaine, presque une fatalité avant les grands rendez-vous européens du club de la capitale ces dernières années. Après Verratti et Ibrahimovic, absents contre le Barça en 2015 en quart de finale aller, ou encore Neymar, forfait face au Real la saison dernière, le PSG devait cette fois aller défier Manchester United, le 12 février dernier, sans sa star brésilienne et sans son buteur maison, Edinson Cavani, blessé deux semaines après son coéquipier. Le signe avant-coureur d’une nouvelle faillite ? Pas vraiment. Grâce notamment à un Di Maria survolté dans son ancien stade, le champion de France est allé dicter sa loi à Old Trafford (0-2).

Un match énorme de l’Argentin, venu confirmer sa brillante saison sous le maillot parisien, peut-être sa meilleure. «En termes d’influence dans le jeu, je pense que c’est sa meilleure saison, oui, confirme Eric Rabesandratana, ancien capitaine du club (1997-2001). En ce moment, il est à son meilleur niveau, celui de ses plus belles envolées sous le maillot du Real». Ses stats depuis la blessure de Neymar ? Neuf matches, toutes compétitions confondues, pour six buts et trois passes décisives, dont deux à Manchester, dans un match capital pour l’avenir européen des siens. De quoi faire de Di Maria un joueur indispensable dans le onze parisien, lui qui a parfois dû se contenter par le passé de n’être qu’un élément de plus dans la rotation.

A en croire "Rabe", Thomas Tuchel, arrivé sur le banc parisien cet été, n’est pas étranger à la montée en puissance du gaucher. «Le coach l’a transformé en le mettant au même niveau que le trio Neymar-Mbappé-Cavani, dont on parlait tout le temps, assure celui qui est désormais consultant pour France Bleu. Di Maria a cette fierté sud-américaine, et ça lui a donné l’importance qu’il recherche tout le temps. Ça l’a touché. Tactiquement et psychologiquement, ça l’a métamorphosé, il est plus impliqué. Et quand il met ses qualités au service du collectif, qu’il ne cherche pas à faire la différence tout seul comme il a pu le faire pendant trois ans en enchaînant par exemple les corners directs, c’est un joueur brillant. Avec les absences de Neymar et Cavani, il a dû prendre ses responsabilités, et il les a largement assumées.» Le technicien allemand n’a d’ailleurs eu de cesse de répéter tout le bien qu’il pensait de son gaucher depuis sa prise de fonction, l'associant d'entrée à la MCN et allant même jusqu’à parler de «cadeau» d’avoir un tel joueur dans son effectif. Rien que ça.

«Le coach l'a transformé en le mettant au même niveau que le trio Neymar-Mbappé-Cavani, dont on parlait tout le temps»

L’histoire d’amour entre Di Maria et le PSG n’a pourtant pas toujours été au beau fixe. Débarqué dans la capitale à l’été 2015 pour 63 millions d’euros, "El Fideo" a vite conquis le public parisien par ses stats (10 buts et 18 passes décisives en L1 pour sa première saison). Avant d’alterner le chaud et le froid et de devenir un remplaçant de luxe sous les ordres d’Unai Emery. Une irrégularité chronique qui l’a même envoyé à plusieurs reprises en tête de liste des joueurs susceptibles de quitter le club lors de différents mercatos. «Di Maria, c’est un charmeur, avance Rabesandratana. La première année, il a besoin de plaire. Après, il s’installe dans un certain confort, et il n’y a que la concurrence qui peut le transcender. Les arrivées de Neymar et Mbappé ont changé sa façon d’aborder les choses

Au meilleur moment, puisque le PSG, qui file tout droit vers le titre de champion de France, est désormais en position idéale pour rejoindre les quarts de finale de la C1 après s’être arrêté deux fois de suite en huitièmes. De quoi envisager la suite avec optimisme ? «Il y a un vrai challenge pour l’avenir, jure "Rabe". Si le PSG passe Manchester, avec les retours de Neymar et Cavani, et avec un Di Maria à ce niveau, ça pourrait faire des dégâts». A 31 ans, celui qui vient d’être rappelé en sélection argentine n’a donc pas fini de faire parler de lui. Et en bien.

Bruno Rodrigues