kakuta (gael) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Amiens : Pourquoi Gaël Kakuta n'est pas venu

Durant la dernière journée du mercato d'hiver, à cinq minutes près, Gaël Kakuta était de nouveau un joueur d'Amiens. Mais ce jeudi s'est transformé en cauchemar pour l'ancien de Chelsea... On vous raconte les coulisses d'un deal qui a capoté.

Comme pour Idrissa Gueye, la fin de soirée a été amère pour Gaël Kakuta. Pourtant, tout avait été prévu comme nous explique l'agent du joueur : «Il était déjà sur place, à Amiens. Avec les intempéries, et les retards des vols, le joueur attendait les derniers détails pour s'engager...» Une issue qui n'interviendra jamais. En effet, la dernière heure du mercato a été fatale pour l'international congolais : «À 23h28, John Williams, le directeur sportif d'Amiens, reçoit enfin les documents du Rayo Vallecano. Gros bémol, ils sont en espagnol et non en anglais, langue officielle de la FIFA. Il fallait les traduire, et vérifier que tout correspondait à ce qui était convenu. Ce n'était absolument pas le cas. On a redemandé des modifications. À 23h40, les documents en bonne et due forme sont arrivés.» Il reste du temps pour envoyer une procédure pour l'enregistrement du joueur à la FIFA. Jusque-là, tout va bien. Sauf qu'il était dit que cette affaire n’irait pas au bout : «À 23h55, le juriste d'Amiens appelle le Rayo Vallecano parce que le club de Liga avait oublié de signer les documents...» Game over pour Kakuta ! Pour Amiens aussi, qui avait fait de son joueur le plan A de son recrutement hivernal pour accroître ses chances de maintien.

Un prêt avec une option d'achat obligatoire négocié

Comment en est-on arrivé là ? Son agent nous livre sa version : «Cet été, on devait signer à Lille mais avec les problèmes de DNCG, on a finalement opté pour pour le Rayo Vallecano, club qu'on connaissait puisque Gaël y a joué (2014-2015). C’était l’opération séduction, et le président ainsi que le directeur nous ont fait des promesses sportives. En somme, Gaël se sent mieux en 10, et on a promis qu’il serait utilisé de la sorte.» Sauf que selon le représentant de Gaël Kakuta, ce n'est pas vraiment le cas. «Au final, cela se passe mal avec son entraîneur Michel Sanchez Munoz. Il est ailier droit dans une équipe qui ne fait que défendre, et Gaël passe presque son temps à jouer comme latéral droit.»

Une situation sportive qui pousse le joueur a demandé son départ, avec un désir de retourner du côté d'Amiens. «Gaël a pris le soin d'adresser un message très courtois au président du club mais il n'y a jamais eu un seul retour», nous explique son agent. Finalement, c'est John Williams, habile négociateur et agent historique de Lassana Diarra, qui décide prendre le taureau par les cornes dans les derniers jours du marché. Ce lundi, le patron du sportif à l’ACS se déplace à Alavès où le Rayo Vallecano dispute une rencontre de Coupe. Il négocie avec ses homologues espagnols. Mercredi soir, les deux clubs finissent par s'entendre sur un protocole d'accord sous la forme d’un prêt avec option d’achat obligatoire (3,5M€). Mais l'ultime journée du mercato se transforme en jeudi de l'angoisse pour Amiens, et le clan Kakuta. Le directeur sportif espagnol n'est pas vraiment joignable ou alors peu bavard quand il décroche son portable. Les documents, eux, tardent... «On a évidemment compris ce qui était en train de se passer. Au Rayo Vallecano, on nous a fait comprendre que le président Raul Martin Presa avait décidé d'en faire une affaire personnelle.» Au final, Kakuta reste à quai, et pour les Picards, l'ambiance est devenue surgelée...

«On a évidemment compris ce qui était en train de se passer. Au Rayo Vallecano, on nous a fait comprendre que le président Raul Martin Presa avait décidé d'en faire une affaire personnelle.»

Nabil Djellit