radonjic (nemanja) (A.Reau/L'Equipe)

Amiens-OM : Radonjic à deux vitesses... mais souvent à contre-temps

Aligné sur le front gauche de l'attaque marseillaise à Amiens, Nemanja Radonjic a tout raté en première période, avant de se montrer volontaire et parfois dangereux dans le second acte. Mais, globalement, le compte n'y est vraiment pas.

"Taper" sur Nemanja Radonjic, c’est presque devenu une habitude dans les discussions d’après-match sur la Canebière. Et les plus critiques envers l’ailier serbe ont eu du grain à moudre en début de match, ce vendredi au stade de la Licorne, tant sa première période était bien mauvaise. C’est simple, dans le premier quart d’heure, il a raté tout ce qu’il a entrepris offensivement. Il a touché très peu de ballons dans le camp adverse et en a perdu bien trop... De plus, il n’est presque jamais revenu aider Hiroki Sakaï, toujours aussi valeureux, mais qui a logiquement été en difficulté, seul, sur les séquences de pressing et d’attaque rapide des Picards. Dans le camp adverse, Radonjic n’a absolument pas su peser dans les trente derniers mètres, malgré quelques opportunités, comme sur une excellente ouverture de Rongier (9e) ou avant la première frappe dangereuse des Marseillais signée Sarr (18e). Il a même eu l’occasion d’inquiéter la défense amiénoise sur une contre-attaque, avant la pause, bien lancé par Rongier, mais son manque de lucidité dans sa conduite de balle était criant (37e).

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De meilleures intentions en seconde période... mais pas assez de justesse

Au retour des vestiaires, peut-être bousculé par Villas-Boas, il a eu le mérite de rentrer sur la pelouse avec d’autres intentions, notamment celle de dévorer les espaces dans son couloir gauche. Car s’il a clairement manqué de solidarité dans son repli, ou plutôt son absence de repli défensif, laissant toujours plus Sakaï en un contre un face aux déboulés d'Otero, Radonjic a au moins eu le mérite d’en profiter pour percuter sur l’aile et provoquer Calabresi. Avec sa technique et sa vitesse, le Serbe a souvent pris à défaut le latéral amiénois, mais a cruellement manqué de réalisme et de vista dans ses derniers gestes, comme beaucoup trop souvent.

Il s’est tout de même signalé vers l’heure de jeu, en adressant deux bonnes talonnades pour Sanson sur deux actions consécutives (53e, 54e), avant de provoquer un coup franc dangereux, bien frappé par Benedetto (55e). Il a par la suite été servi à plusieurs reprises par Sanson, Sakai ou Rongier sur son aile, mais sans vraiment concrétiser ses opportunités. Il a gagné en justesse vers la fin de la rencontre, avec deux bons centres pour Sanson (59e et 65e), dont le second qui aboutissait à une grosse occasion marseillaise, bien repoussée par Aleesami. Mais ses démons l’ont rattrapé, quand il s’emmêlait les pinceaux sur un raid solitaire (76e) ou quand il vendangeait la dernière opportunité des siens (90e+4). En bref, de l’activité, mais beaucoup de déchet, beaucoup trop pour pouvoir aider vraiment son équipe. L'ancien de l'Étoile Rouge doit s'inspirer de ses quelques séquences de deuxième période pour vite progresser, lui qui a pour la première fois de la saison terminé un match dans son intégralité. Depuis son arrivée, il n'est allé qu'au bout de six rencontres (Il en est en tout à 25 en Ligue 1 avec l'OM). Son parcours est pour le moment bien délicat en Provence. Son manque d'efficacité l'empêche véritablement de prendre confiance pour davantage bousculer la concurrence. Alors que Thauvin est encore éloigné des terrains pour un moment, aura-t-il de nouveau sa chance dans l'esprit de son entraîneur ?