Soccer Football - Bundesliga - Borussia Dortmund v FC Augsburg - Signal Iduna Park, Dortmund, Germany - October 6, 2018 Borussia Dortmund's Paco Alcacer celebrates scoring their fourth goal with Marco Reus and Manuel Akanji REUTERS/Leon Kuegeler DFL regulations prohibit any use of photographs as image sequences and/or quasi-video TPX IMAGES OF THE DAY (Reuters)

Amical : Paco Alcacer, rappelé avec la Roja, renaît au Borussia Dortmund

En manque de temps de jeu au FC Barcelone, Paco Alcacer retrouve des couleurs à Dortmund. Prêté pour une saison avec option d'achat, l'Espagnol a même été appelé en sélection nationale pour la première fois depuis deux ans.

Samedi 6 octobre, Signal Iduna Park. Dortmund doit s’imposer pour conforter sa place de leader de Bundesliga. Mais Augsbourg affiche une certaine résistance et la défense des locaux contraste avec son solide «mur jaune» de supporters. Mené à l’heure de jeu, Lucien Favre lance Paco Alcacer. Trois minutes plus tard, il égalise une première fois, puis une deuxième après un nouveau but d'Augsbourg. Les visiteurs reprennent à chaque fois l’avantage mais Dortmund revient toujours au score. Nous entrons dans les arrêts de jeu, le quatrième arbitre indique cinq minutes de temps additionnel. Les espoirs de l’emporter s’amenuisent jusqu’à cette 96e minute et ce coup franc à 25 mètres des buts. C’est la balle de match. Paco Alcacer s’élance et trompe le portier adverse, impuissant. Le stade exulte, l’Espagnol inscrit un triplé et offre les trois points à son équipe. Sa renaissance est en marche.

Au Barça, intégration difficile

L’histoire de Paco Alcacer est mouvementée. En 2016, il quitte son club formateur, Valence. Un départ qui divise toujours les supporters. «Son transfert a cassé un doux rêve pour les afficionados, celui de voir en Alcacer un modèle du club, un capitaine et un joueur qui s’inscrirait dans l’histoire de Valence », explique Rafa Villarejo, journaliste pour la Cadena Cope. Quoi qu’il en soit, son aventure catalane n’a pas été une franche réussite et derrière la «MSN» il doit se contenter d’un rôle de remplaçant.

Il est finalement arrivé cet été au BVB, en espérant avoir le temps de jeu tant désiré depuis deux saisons. «Alcacer était un joueur que Luis Enrique voulait. Mais il est arrivé dans une équipe avec des stars comme Messi, Neymar et Luis Suarez en attaque. C’est difficile de s’imposer dans ces conditions, commente Rafa Villarejo. Il a quand même tiré des bénéfices de s’entraîner avec les meilleurs et même s’il n’a eu qu’un faible temps de jeu, ce qu’il a montré a été intéressant». L’arrivée d’Ernesto Valverde à l’été 2017 ne rabat pas les cartes, il n’est titularisé que huit fois en Liga. «Il est arrivé avec un système plus défensif. Alcacer a pu s’impliquer plus dans le travail défensif, mais cela l’a éloigné de la surface et plus il en était loin, moins ses chances de succès étaient grandes », justifie le journaliste espagnol.

Dortmund, le club idéal

Mais depuis son arrivée en Allemagne, il est d’une efficacité chirurgicale. Pourtant, il n’a toujours pas débuté une seule rencontre en Bundesliga… alors qu’il compte six buts en trois apparitions. Un but toutes les quatorze minutes pour lui. De quoi certainement plaire à Lucien Favre et à ses dirigeants. En effet, le joueur dispose d’une option d’achat autour d’une vingtaine de millions d’euros. Après le banc de Barcelone, il a certes trouvé celui du Borussia Dortmund, mais cela ne pourrait être que temporaire et il pourrait bousculer la hiérarchie. Son concurrent principal s’appelle Maximilian Philipp, et ce dernier n’a pas encore trouvé le chemin des filets cette saison. «Dortmund lui correspond parfaitement, le club a toutes les caractéristiques pour lui convenir. C’est un football direct, ils jouent beaucoup de ballons dans la zone où Alcacer est le meilleur, où il peut anticiper et conclure les actions», réagit Rafa Villarejo.

L’équation est simple pour l’ancien valencien : marquer encore et encore pour prouver à son entraîneur qu’il peut compter sur lui. «Ses performances cette saison sont à la hauteur d’un grand joueur comme lui. Il a surpris et continue de surprendre tout le monde avec ses buts. Il ne lui faut que du temps de jeu et de la confiance… s’il a les deux, les buts suivront», poursuit le journaliste. Cet appui, il l’a de ses nouveaux coéquipiers qui l’ont tout de suite adopté dans le vestiaire. On l’a vu contre Monaco quand Reus lui a laissé tirer le penalty - certes manqué - ou ce fameux coup franc en fin de match contre Augsbourg.

Ses performances n’ont pas laissé insensible Luis Enrique. Son ancien entraîneur au Barça, aujourd’hui à la tête de la Roja, a décidé de faire appel à lui. Bien sûr, il y a le forfait de Diego Costa à compenser, mais quand même... Sa dernière sélection remonte à mars 2016, contre la Roumanie. De retour parmis ses compatriotes, il a souligné sa fierté d’être présent, expliquant que malgré le niveau très élevé des joueurs il s’entête constamment à prouver qu’il «peut et veut saisir sa chance quand [il] aura des opportunités». A seulement 25 ans, il a encore le temps de s’imposer avec l’Espagne comme le confie Rafa Villarejo : «Luis Enrique voit en Paco Alcacer une réelle alternative pour la sélection. Il l’a connu à Barcelone et c’est un joueur qu’il aime beaucoup. S’il continue de performer en club, il peut devenir un habitué de la sélection. Il peut faire partie de la prochaine génération pour les années à venir». Nul doute qu’à l’avenir, que ce soit avec le BVB ou la Roja, il aura l’occasion de s’installer dans la durée et de redevenir le footballeur qu’il était avant, à Valence.  

«Luis Enrique voit en Paco Alcacer une réelle alternative pour la sélection. Il l'a connu à Barcelone et c'est un joueur qu'il aime beaucoup»

Jérémy Docteur