Allemagne-France : N'Golo Kanté, deux étoiles et toujours trois poumons
Hyperactif, surtout après la pause, au milieu de terrain, N'Golo Kanté a livré une belle prestation ce jeudi face à l'Allemagne (0-0). Il en ressort comme l'un des meilleurs Bleus, aux côtés d'Alphonse Areola, impressionnant pour sa première.
«Il est petit, il est gentil...» Ce refrain, tout le monde le connaît, et il n’est pas prêt de s’arrêter. Car N’Golo Kanté a une nouvelle fois livré un bon match face à l’Allemagne. Tout en simplicité. Tout en N’Golo Kanté. Excellent à la récupération, toujours serein dans les moments chauds, notamment proche de sa surface, et plus souvent à son aise balle au pied qu’à l’accoutumée, il a été l’un des garants de l’équilibre tricolore, bien épaulé par une charnière Varane-Umtiti performante. Seule ombre au tableau de chasse du petit milieu de Chelsea, un début de match en demi-teinte, mais il lui en a fallu peu pour se remettre dans le bain.
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À la 36e minute, après un bon mouvement collectif de l’équipe de France amorcé par les déplacements de Mbappé et Griezmann, N’Golo Kanté adressait un sublime centre pour Olivier Giroud, dont la tête bien placée n’était stoppée que par le 1,93m de Manuel Neuer. Le match de l’ancien du Stade Malherbe Caen était alors lancé. Français qui a touché le plus de ballons (85), il a aussi été la pierre angulaire du jeu tricolore, fait rare vu son profil, et pris quelques risques balle au pied pour trouver des joueurs entre les lignes. Une des qualités les moins évidentes chez lui, mais son coach à Chelsea Maurizio Sarri a dû apprécier. Sans ballon, il a été souvent vu dans la surface pour gérer les centres en retrait derrière Umtiti-Varane, et on l’a aussi remarqué plus haut pour venir presser et aider Blaise Matuidi et Paul Pogba sur les côtés. En somme, très actif et jamais à court d’énergie. Du Kanté.
Une excellente deuxième période
Comme on l’a vu, il a pourtant fallu un peu de temps au néo-champion du monde pour se mettre à 100% dans son match. Au retour des vestiaires, en revanche, ce fut un tout autre joueur, et comme en témoigne la carte de ses déplacements (voir ci-dessus), il a balayé l’intégralité du pré de l’Allianz Arena. Six interceptions et treize duels disputés, meilleur total côté français, aussi, pour étayer sa performance, à nuancer tout de même avec des premières minutes dommageables… Mais dans la lignée de ses performances à la Coupe du monde, où il fut l’un des tricolores les plus réguliers, N’Golo Kanté s’est une nouvelle fois installé dans ce match comme un patron.
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Pas par la voix ni le charisme, lui le discret joueur que tout le monde adore, mais par son activité. Dont les Bleus ont bien besoin. Dernière sentinelle sur les coups de pied arrêtés offensifs, arme numéro 1 de l’équipe de France, il permet aussi à ses coéquipiers de souffler lorsque ceux-ci se projettent, et vient compenser certains oublis défensifs. Idoine pour Deschamps et son système «pragmatique», alors qu’il ne semble aussi jamais lever le pied. En atteste entre autres un sprint dans les arrêts de jeu de la rencontre, pas vraiment nécessaire mais symbolique. Et si le 0-0 vient quelque peu entacher le premier résultat post-deuxième étoile de l’équipe de France, un moindre mal, N’Golo Kanté s’affirme encore - en avait-il vraiment besoin ? - comme un indiscutable. Nul doute que Deschamps et son staff l’ont remarqué. En tout cas, ils l’apprécient. Et les supporters aussi.
Antoine Bourlon Follow @AntoineBourlon